Il giflait et donnait des coups à sa compagne : un trentenaire condamné à Tulle
Les faits commencent le 3 mars dernier à Limoges. En rentrant d’une soirée d’anniversaire arrosée, une violente dispute éclate entre le prévenu et sa concubine. La jeune femme reçoit des coups, se fait jeter au sol puis traîner par les pieds. Examinée par un médecin, la victime présente plusieurs traces sur son corps, dont un hématome de 8 centimètres de diamètre.
De nouveaux faits de violences se produisent les 15 et 16 octobre à Tulle. Après avoir jeté un pot de tabac en direction de sa compagne, le prévenu la gifle. La scène se poursuit dehors, où deux voisines tentent d’intervenir. L’une d’entre elles est violemment poussée par l’homme.
Du mal à reconnaître les faitsPendant le rappel des faits, le prévenu au manteau bleu foncé et à la chaîne en or fait « non » de la tête. Questionné sur les faits, le trentenaire a du mal à reconnaître les violences. La présidente d’audience Margaux Hilaire s’agace. « Je ne l’ai pas jetée au sol : elle s’est mise par terre toute seule. » « Alors pourquoi la victime présente des hématomes et des traces ? », objecte la juge. « Faut qu’elle s’explique, elle s’est déjà fait des trucs toute seule. » « Mais ce n’est pas elle qui est jugée aujourd’hui, c’est vous ! », lui rappelle la présidente.
La gravité des faits tient aux coups portés, aux jets d’objets, aux propos dénigrants et menaçants… Il conteste ces gestes, il les banalise.
« Les déclarations du prévenu sont floues et évolutives, déplore François Tessier, procureur de la République. La gravité des faits tient aux coups portés, aux jets d’objets, aux propos dénigrants et menaçants… Il conteste ces gestes, il les banalise. » Le Ministère public requiert une peine de trois ans de prison, dont un an avec sursis probatoire, assortie d’une interdiction de contact avec les victimes et de paraître en Corrèze pendant deux ans.
À la défense, Me Maéva Richard évoque des « scènes violentes des deux côtés » dans le couple. L’avocate demande aussi une requalification des faits de violences habituelles du 1er janvier au 16 octobre 2024 : « La cousine du prévenu n’a jamais vu de violences au sein du couple ; son cousin, lui, dit qu’ils ont pu se disputer par le passé mais qu’ils n’en sont jamais venus aux mains. »
Un an de sursis simpleLe Parquet n’a pas suivi toutes les réquisitions. Comme demandé par la défense, les faits de violences habituelles ont été requalifiés en faits de violences. Le prévenu est condamné à un an de prison assorti d’un sursis simple. Il a interdiction d’entrer en contact avec les victimes et ne doit pas paraître en Corrèze pendant deux ans. Au vu de l’écart entre les réquisitions et la décision, le Ministère public se réserve le droit de faire appel.
Samuel Purdy