Jean-Philippe Delsol : « Libéral ou conservateur ? Pourquoi pas les deux ? »
« Libéral » et « conservateur », voilà bien deux mots qui n’ont pas bonne presse dans notre pays. Ils ont, dans la vie politique, intellectuelle et médiatique française, la particularité de servir à caricaturer, déconsidérer, voire insulter, l’adversaire. C’est d’autant plus étonnant que les termes ne sont guère utilisés par ceux que l’on entend ainsi vilipender. Depuis Alain Madelin et « Démocratie libérale » dissous en 2002, aucun parti ne se réclame ouvertement du libéralisme. Même David Lisnard, le plus ardent défenseur des idées libérales parmi les politiciens français, n’a pas osé utiliser le mot dans l’intitulé de son parti (« Nouvelle énergie ») ! Quant au conservatisme, il n’est pas plus présent sinon à travers un « Mouvement conservateur », avatar de « Sens commun », association née au sein de l’UMP pour s’opposer à la loi Taubira instaurant le mariage pour les personnes de même sexe.
Mais ce n’est pas parce que les offres politiques libérale et conservatrice sont quasiment inexistantes que les idées n’existent pas, y compris en France. Bien au contraire, elles peuvent se rattacher à une longue tradition philosophique que Jean-Philippe Delsol se fait fort de rappeler dans son nouvel ouvrage.