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En Haute-Loire, les salles de sport toujours plus nombreuses à la ville comme à la campagne…

Elles poussent comme des champignons sur l’agglomération du Puy et même dans certaines petites communes du département. Les salles de fitness semblent avoir la cote et deviennent de plus en plus populaires au fil des années. Fini le cliché du bodybuildé tatoué en train de dessiner ses biceps sur fond de musique urbaine. Désormais, les salles de sport sont devenues des lieux de rencontre pour toutes les générations, ouvertes à tous, où se côtoient sportifs du dimanche comme addicts aux protéines. Besoin d’évasion, de se sentir bien dans son corps, culte de l’image, effet de mode… sont autant de raisons qui peuvent expliquer le boom de ces structures qui s’installent désormais partout. Un jeu de l’offre et de la demande, mais également un business juteux que les grands groupes spécialisés ont bien flairé depuis des années. Si pendant l’épidémie de Covid, les salles de sport ont transpiré de désespoir, elles ont désormais retrouvé toute leur vitalité. À tel point qu’elles ont créé des vocations. Preuve en est cette nouvelle formation pour devenir coach sportif qui accueillera ses premiers élèves la rentrée prochaine sur le boulevard Maréchal Joffre au Puy-en-Velay .

« La perte de poids, la prise de masse musculaire et enfin  la santé »

« Il faut savoir que la France est en retard par rapport aux voisins européens, indique Adrian Pedemonte, gérant de la salle de fitness l’Orange Bleue au Puy-en-Velay. Le pays est justement en train de le rattraper, ce qui explique, en partie, que beaucoup de salles ouvrent chaque année. Ici à l’Orange Bleue, les licenciés s’inscrivent pour trois raisons principales : la perte de poids, la prise de masse musculaire et enfin la santé. Il y a une vraie prise de conscience qu’un corps sédentaire est un organisme qui pourrit. De plus en plus, de personnes s’inquiètent de rester huit heures par jour au bureau. La salle de sport est devenue un outil intéressant pour contrer ce phénomène. »Adrian Pedemonte, gérant de la salle l’Orange Bleue au Puy. Photo C.CRien que sur l’agglomération ponote, on dénombre un chiffre conséquent de salles de sport. Parmi elles, les grandes firmes du secteur comme Basic-Fit à Brives-Charensac, Keep Cool à Vals-près-le-Puy ou encore l’Orange Bleue au Puy-en-Velay. De vastes réseaux éparpillés un peu partout dans l’hexagone qui surfent sur cette vague du fitness. Et les enseignes sont de plus en plus nombreuses à se disputer la clientèle. Si certaines salles jouent la carte de l’accompagnement, du cours collectif ou encore de l’esprit convivial comme l’assure la politique de l’Orange Bleue, d’autres salles de fitness comme Basic-Fit, par exemple, ont décidé plutôt de surfer sur l’ultra-discount. Ici pas de coachs, mais uniquement un hôte d’accueil et un accès aux nombreux appareils de musculation. La salle de sport Basic-Fit est basée sur la zone de Corsac à Brives-Charensac. Photo Christophe CoffyUne version « industrialisée » du fitness plutôt à destination des habitués des salles de sport. L’accent est mis sur le digital avec des cours virtuels, entraînements vidéo et suivi sur application mobile. Il y a aussi des salles plus spécialisées qui s’installent en Haute-Loire comme la structure Crossfit à Brives-Charensac. Un concept américain où il faut clairement aller au bout de soi-même. La discipline combine la force athlétique, l’haltérophilie, la gymnastique et les sports d’endurance.

« Il en faut pour tout le monde, il y a des salles ou c’est un peu plus l’usine et d’autres ou c’est plus détendu. Ici à l’Orange Bleue, l’ambiance est moins “m’as-tu vu”, il y a un coin détente, une terrasse, machine à café… Les cours collectifs se perdent, malheureusement, alors qu’il y a une demande énorme. Les gens sont obligés de réserver assez tôt pour avoir une place. Mais il faut de grandes salles et les loyers sont très chers ».

Les salles de sport gagnent les campagnes

Les derniers chiffres comptabilisent près de 4.750 salles de sport sur l’ensemble du pays. Si la majorité des structures ont investi les villes, elles commencent à se tourner aussi vers les campagnes. « Nous projetons l’ouverture de 70 salles par an en moyenne pendant les dix prochaines années. Nous avons pour objectif d’être encore plus accessibles en investissant des zones plus rurales », assure Thierry Marquer, le président-directeur général d’un grand groupe de fitness.En Haute-Loire, plusieurs salles de sport en milieu rural se sont fait une solide réputation. À l’image du Gym Club Emblavez sur la commune de Beaulieu : ce complexe associatif regroupe en son sein deux plateaux, un de musculation et un dédié aux cours collectifs, le tout intégré physiquement et administrativement au très réputé TSBE (Tir sportif Beaulieu Emblavez). Dans cette commune de 1.000 habitants, la salle de sport, axée sur la convivialité et dédiée à tout type de public, comptabilise presque autant de pratiquants que d’habitants ! Preuve d’un réel engouement pour ces structures, même à la campagne.

« Ici on draine des adhérents de Coubon à Monistrol car nous sommes sur un axe passant. L’idée de base était de faire du local, mais ça a pris beaucoup d’ampleur. L’association emploie cinq salariés. Pour moi une salle qui marche, c’est un lieu où il y a autant d’hommes que de femmes et autant de jeunes que d’anciens. Si tous ces gens s’entendent au même endroit, vous obtenez une structure avec un super état d’esprit. Ici, c’est associatif alors tout le monde doit veiller à ce que ça tourne bien ».

Autre tendance que constatent de plus en plus les gérants de salle de sport, la forte influence des réseaux sociaux, notamment sur les jeunes. Alors que certains influenceurs spécialisés dans le sport cumulent des millions d’abonnés, il n’est pas rare pour certains coachs de voir débarquer dans leur structure des jeunes voulant reproduire et obtenir les mêmes résultats que leur idole. Un phénomène qui n’est pas sans risque...  « Beaucoup de jeunes débarquent en ayant été influencés par des publications Tik Tok ou Instagram. Le plus gros problème est qu’ils ne viennent plus dans une optique de performance, mais plutôt dans l’espoir de ressembler à ce qu’ils peuvent voir sur les réseaux. On essaie de faire beaucoup de pédagogie, mais il faut bien comprendre qu’un corps sculpté ne se fait pas en six mois. Et surtout, il ne suffit pas de regarder une vidéo pour apprendre les bons gestes. C’est justement le gros atout des salles où des coachs sont sur place », alerte Adrian Pedemonte.

Ces abonnés fantômes…

« Cette année, je me mets au sport ! » Ces fameuses bonnes résolutions qui reviennent chaque année font le bonheur de l’industrie du fitness. Car au final, une part non négligeable de ces « sportifs motivés » prendront un abonnement sans faire franchement fumer les machines de musculation. Un grand classique que constatent bien souvent les gérants de salles de sport avec notamment trois pics : en janvier pour les bonnes résolutions, juste avant l’été pour le très convoité « summer body » et enfin en septembre comme pour les inscriptions associatives classiques. « On ne va pas se mentir, toutes les salles assistent à ce phénomène confie Adrian Pedemonte. Au mois de janvier, les salles de sport sont bien remplies, puis le mois suivant, c’est déjà bien plus calme. C’est une réalité, certains viennent avec beaucoup de motivation prendre un engagement pour un an et au final on les voit très peu. Malheureusement, la discipline ne suit pas toujours et le quotidien de la vie les rattrape un peu. »

 

Christophe Coffy

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