A Meymac, l'actrice Julie Gayet donne son nom au cinéma rénové
C’est une première. Pour elle, pour la Corrèze, le Limousin et au-delà : ce vendredi 25 octobre au soir, le cinéma de Meymac s’appellera officiellement « cinéma Julie Gayet ».
La comédienne et réalisatrice savoure. « C’est toujours tellement émouvant d’inaugurer une salle de cinéma, réagit-elle par avance. C’est un lieu de vie, de partage ; voir un film tous ensemble est une expérience tellement extraordinaire. Qu’un cinéma porte mon nom, j’en suis très émue et honorée. »
Présidente de Ciclic en Centre-Val de Loire, l’agence régionale pour le livre et l’image, Julie Gayet a fait de la défense des cinémas en milieu rural « l’un de mes engagements forts », pose-t-elle. « J’ai toujours aimé faire les tournées de province pour présenter des films, aller dans toutes les salles. C’est vraiment un plaisir. Cela permet d’être en lien avec la société et puis, regarder un film sur grand écran, ce n’est vraiment pas la même chose. »
Une femme de cinéma et d'engagementsJulie Gayet est engagée auprès de plusieurs associations qui défendent la cause des femmes.« Nous avons la chance d’avoir une comédienne reconnue en Corrèze, avance Philippe Brugère, le maire de Meymac. Mais elle est plus que ça. Elle est aussi réalisatrice, productrice, autrice et surtout, elle porte et elle incarne un combat exemplaire. Pour toutes les femmes, battues, ignorées, humiliées, pour l’égalité des femmes et surtout pour leur liberté, les femmes afghanes et toutes les autres. Tout cela m’a touché. Et en plus, elle est Corrézienne. Ce n’est pas sa qualité de femme de François Hollande qui a joué, c’est vraiment une femme extraordinaire. »
Pour marquer le coup, la comédienne présentera en avant-première Olympe, une femme dans la révolution, coréalisé avec Mathieu Busson. Un film conçu pour la télévision, mais dont « les salles se sont emparées » après son succès au festival du film francophone à Angoulême. « On l’avait imaginé pour ça, c’est très émouvant. »
Olympe de Gouges en avant-premièreOlympe de Gouges, Julie Gayet l'a découverte « par mon fils qui l’étudiait au lycée et la BD de Catel & Bocquet, se souvient-elle. C’était incroyable, comme une révélation. Comme Alice Guy pour le cinéma. Une même sensation d’injustice. »Julie Gayet incarne Olympe dans le film "Olympe, une femme dans la Révolution".
Dans son film, Julie Gayet parle donc de parité, d’humanisme avant tout, de lutte contre les injustices. « Elle militait pour le droit de vote des femmes, pour l’éducation des filles, ell a œuvré pour les Noirs, elle voulait instaurer une caisse patriotique pour les plus démunis ou des ateliers où les ouvriers blessés pouvaient apprendre un nouveau métier... C’était trop la révolution dans la Révolution et les hommes l’ont laissée de côté », regrette-t-elle.
« Olympe de Gouges est comme une image manquante. Les femmes sont montées sur Versailles, elles se sont engagées dans la Révolution, c’était important de restaurer ça dans l’histoire, de montrer comment elles ont compté », s’enthousiasme-t-elle.
Une réalisation paritaireDans le film, c’est elle qui incarne Olympe de Gouges. « Une expérience fabuleuse. Faire ressentir cette énergie folle, la manière dont elle transgressait tous les interdits, c’est un cadeau, c’est magique ! Je suis très portée sur le faire, sur le concret ; dans le personnage d’Olympe, je m’y suis retrouvée, avec beaucoup d’humilité. Comme avec Agnès Varda, ma maman de cinéma... C’est comme si une lignée de femme me transmettait cette force. »
C’est elle aussi qui, pour la première fois, réalise. « Cela m’a permis de choisir une équipe paritaire et de faire les choses autrement. Tout en douceur. Et ça m’a donné envie de réaliser un nouveau film », lance-t-elle. Sur Louise Michel et la Commune. « Et cette fois, je ne jouerai pas le personnage », sourit-elle.
(*) Inauguration ce vendredi 25 octobre à 20 h 30. Réservations pour l’avant-première au 05.55.46.19.90.
Le Soubise, c’est donc un centre de loisirs, un gymnase et un cinéma. L’ensemble a bénéficié d’une isolation thermique extérieure et d’une nouvelle toiture ; l’an prochain, des panneaux photovoltaïques y seront installés. Il a été relié au réseau de chaleur au bois installé par la commune.
Le gymnase réhabilité« Le gymnase, qui était juste un peu fréquenté par les écoles, le sera désormais davantage, apprécie Philippe Brugère, notamment en soirée et en hiver. Ça donne un peu d’air pour les établissements scolaires et les associations de la commune. »
Quant au cinéma, il a été remanié en profondeur. Une trentaine d’assises a été supprimée pour une meilleure visibilité de l’écran ; ascenseur et plateforme pour les fauteuils permettent un accès aux personnes à mobilité réduite. L’acoustique de la salle a aussi été améliorée, avec des revêtements au sol et au plafond qui l’isolent totalement des bruits du gymnase à l’étage. Le régisseur Louis Pascuel profite d'une salle à l'acoustique revue et corrigée.
La scène et l’accueil ont été réaménagés. « Il déborde un peu de la simple fonction de cinéma, note le maire, pour être aussi une salle de spectacles, de débat, de conférences et d’expositions, un lieu à vivre et à partager. Avec l’aide de Julie Gayet, on pourrait faire venir davantage d’acteurs et de réalisateurs pour des ciné-débats. »
(*) Financés à 69% par des subventions - Fonds vert, Région, Département, Centre national du Cinéma (CNC) - et le fonds de remboursement de la TVA (264.000 €).
Blandine Hutin-Mercier