Le Commonwealth doit demander justice pour l'esclavage, selon le dirigeant des Bahamas
"Le moment est venu d'engager un véritable dialogue sur la manière de réparer ces erreurs historiques", a déclaré Philip Davis à l'AFP lors de cette réunion qui rassemble les représentants 56 pays du Commonwealth, composé à l'origine d'ex-colonies britanniques et qui s'est ensuite élargi.
De nombreux pays africains, des Caraïbes et du Pacifique souhaiteraient que la Grande-Bretagne, et d'autres puissances européennes, versent une compensation financière pour l'esclavage ou, au moins, fasse amende honorable sur le plan politique.
Ils espèrent que le sommet s'engagera à ouvrir une discussion sur le sujet, un débat que la Grande-Bretagne s'est efforcé jusqu'à présent d'éviter.
"La justice réparatrice n'est pas une conversation facile, mais elle est importante", a déclaré M. Davis à l'AFP.
"Notre histoire est profondément entremêlée, ce qui implique la responsabilité de faire face au passé avec honnêteté".
"Les horreurs de l'esclavage ont laissé des blessures profondes et générationnelles dans nos communautés, et la lutte pour la justice, et la justice réparatrice est loin d'être terminée", a-t-il déclaré.
Le Premier ministre Britannique Keir Starmer a jusqu'ici rejeté publiquement les demandes de réparations et ses collaborateurs ont exclu la possibilité de présenter des excuses lors du sommet.
La famille royale britannique, qui a bénéficié de la traite des esclaves pendant des siècles, a également été invitée à présenter des excuses.
"Les demandes de réparations ne se limitent pas à une compensation financière; il s'agit de reconnaître l'impact durable de siècles d'exploitation, et de veiller à ce que l'héritage de l'esclavage soit traité avec honnêteté et intégrité," a insisté Philip Davis.