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Il n'y a pas d'âge pour jouer au tennis : ce grand-père et son petit-fils sont champions du Puy-de-Dôme

S’il existait une variante des règles du jeu des sept familles incluant la pratique d’un sport, et plus précisément du tennis, la famille Géry gagnerait haut la main. Ces dernières semaines, le grand-père Guy, et le petit-fils Gabriel, ont fait parler d’eux pour leurs prouesses sur les terrains auvergnats (voir ci-dessous). Mais en réalité, il serait possible d’ajouter à la longue liste des amateurs de la balle jaune, le petit frère, le père, la tante, et même les arrières grands-parents. C’est dire si la pratique tennistique est une institution chez les Géry.

Participation à Roland Garros

Le virus, ce sont les parents de Guy qui l’ont transmis à tous leurs garçons, au nombre de sept. Nés au début des années 1900, ils se sont rencontrés sur un terrain de tennis, dans la plaine du Forez, côté Loire. Cela ne s’invente pas. Alors forcément, dans la famille, "la pratique du tennis est naturelle". Mais lorsque Guy se plonge dans ses souvenirs impeccables, du haut de ses 81 ans, l’évolution de la pratique est saisissante.

J’ai commencé à jouer tout seul, contre une porte de garage, s’amuse-t-il encore aujourd’hui. Mon premier tournoi, je l’ai fait à 10 ans.

Mais il faudra attendre ses études supérieures, et un départ dans la région montpelliéraine, pour que le tennis occupe une part plus importante dans la vie du Ligérien. "La première année, je suis monté 30, se souvient le tennisman. Le premier tournoi 3e série que j’ai fait, je l’ai gagné, et je suis allé à Roland Garros pour le championnat de France. Je ne voulais pas passer en seconde série, parce qu’il y avait moins de dix joueurs de ce niveau dans la Loire, et ça m’aurait obligé à faire beaucoup de route pour des tournois." Le potentiel est là. Guy Géry a toutes les qualités requises pour être un grand joueur de tennis. Mais l’accompagnement vers le haut niveau n’est pas une priorité. Pas de quoi stopper son envie de jouer. L’octogénaire passera quasiment toute sa vie sur les terrains, à ne jamais rien lâcher.

Une pause de 10 ans pour ensuite mieux repartir 

Mais à 60 ans, il arrête tout. "Je ne me sentais plus capable", confie-t-il. Jusqu’à ce que son fils Marcelin, lui remette le pied à l’étrier. Il a alors 70 ans. 11 ans plus tard, il est toujours sur les courts, toujours aussi déterminé à ne rien lâcher, face à son fils, sa fille, et ses petits-fils. À commencer par Gabriel. Si la trajectoire tennistique n’est pas tout à fait la même, la passion est aussi dévorante. "Il est plus doué que moi", lâche le grand-père, posant un regard affectueux sur son petit-fils.

Mais j’arrive encore à le battre. Il faut que j’en profite, ce sont les dernières années où nous arrivons à jouer ensemble. Après, il sera trop fort. 

Gabriel, comme tous les enfants de son âge, est plus loquace raquette en main. Sa timidité de petit garçon prend le dessus. Même s’il lâche, dans un sourire, adorer Roger Federer et les services. La seule chose qui compte pour lui, c’est de taper dans une balle. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il en a largement l’occasion tout au long de la semaine avec ses 9 heures d’entraînement. "Il marchait à peine qu’il jouait déjà avec une raquette et des balles", se souviennent avec tendresse ses parents, Marcelin et Magdalena.

Les vrais cours ont débuté à ses 3 ans. Et tout de suite, son professeur, Aurélien Archimbaud, au club de Thiers, pressent qu’il peut aller loin. "J’avais vu qu’il était adroit, j’étais amusé de le voir jouer, mais je n’avais pas de point de comparaison, avoue son papa. Aurélien, lui, était sûr qu’il serait pris à la Ligue, et il avait raison."

Une détection nationale à Bron pendant les vacances

Depuis, c’est l’escalade de la réussite. Pour le plus grand plaisir de Gabriel, qui passe le plus clair de son temps sur les terrains. À l’image de ces vacances scolaires qui débutent. Au programme : détection nationale à Bron et tournoi inter-régional à Nice, entre autres. Là-bas, Gabriel sera le seul représentant de l’ex-région Auvergne. Il affrontera des jeunes joueurs de son âge des régions Occitanie, Paca et Corse. Mais peu importe qui il rencontre, tant qu’il joue, il est heureux. Le petit garçon fait preuve d’une grande humilité. Il ne rêve pas - ou plutôt il ne l’avoue pas - d’être numéro un mondial. Ce qu’il aime par-dessus tout, c’est lorsque la balle va où il l’a décidé, sans même qu’il y pense. Bien inspiré par son idole Roger Federer, il veut que sa pratique du tennis soit la plus naturelle possible. Mais comme le dit si bien son grand-père, "dans la famille, le tennis, c’est naturel".

Double victoire

Dernièrement, a eu lieu au Comité de tennis du Puy-de-Dôme, une cérémonie pour récompenser les champions du département. Et parmi eux figuraient non pas un, mais deux représentants de la famille Géry : Guy le grand-père et Gabriel le petit-fils. Guy Géry a été sacré champion individuel du département des plus de 80 ans.

Il n’y a pas beaucoup d’adversaires dans cette catégorie, reconnaît l’octogénaire. Mais à cet âge, rien que de rentrer sur le terrain, c’est du courage.

Son petit-fils, Gabriel Géry, 7 ans seulement, était invité, lui, parce qu’il a remporté les Master départemental dans la catégorie des 7-8 ans. "Sachant qu’il a 7 ans, c’est quelque chose puisqu’il a joué des enfants plus âgés que lui", souligne sa maman. Et la performance est d’autant plus belle que pour remporter le trophée, Gabriel a dû faire preuve de ténacité et de constance tout au long de la saison. "Il a remporté six tournois orange et un tournoi rouge ce qui lui a donné la possibilité de participer à un tournoi réunissant les 8 meilleurs du département", se réjouissent ses parents.

Sarah Douvizy

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