Sironastra : qui sont ces punk-féministes qui veulent "vampiriser" Clermont-Ferrand ?

Ne vous fiez pas à leur sourire. « Une ghoul, c’est une créature macabre, une femme fantomatique qui dévore les gens. Et elle mange le patriarcat. » C’est ainsi qu’Aline et Lolita se définissent. Accompagnées de Carole-Anne, elles sont à la tête d’une association féministe bien particulière. Ce week-end, leur structure fêtera ses trois ans à la Coopérative de Mai lors d’un « grand bal des damné.e.s ».

« Ghouls to the front »

Car Sironastra, ce n’est pas seulement un univers dark aux airs gothiques. À travers l’organisation d’événements culturels, « elle promeut les expressions féminines, féministes et queers dans les cultures alternatives », présente Lolita. Une structure de niche qui fait aujourd’hui figure de référence dans le domaine. En trois ans, les ghouls ont enchaîné les événements, au Raymond Bar, au Fotomat et au Lieu-Dit avant le point d’orgue, ce vendredi 1er novembre. Elles se revendiquent du mouvement « Riot grrrl », du « punk féministe engagé des années 90. » « On a aussi tous les styles qui se rapportent au goth et à la darkwave », précise Lolita.

Un projet né d’un constat simple : « C’est un univers très masculin, on voulait changer ça. » Une volonté d’être sur le devant de la scène comme l’exprime leur devise : « Ghouls to the front ». Aujourd’hui, Sironastra ne fait venir que des « groupes 100 % féminins » ou « majoritairement. » Dans la même idée, elles ont également monté des ateliers de création musicale. Des séances d’« empowerment musical », visant à valoriser « l’émancipation des minorités de genre à travers » la musique. « L’idée, c’est qu’on les accueille en première partie d’un événement à venir », confie Lolita. Ce ne sera pas pour vendredi, mais peut-être très bientôt.

Grand Bal des damnées. Vendredi 1er novembre. La Coopérative de Mai. Concert, effeuillage burlesque et DJ Set.Informations et tarifs sur le site de la Coopé.

Erwan Rousseau

Photo Cédric Augier. Au sein de son association de programmation culturelle Sironastra, Velma Vesperia compte bien remettre l’effeuillage burlesque sur le devant de la scène dans la cité auvergnate, avec un spectacle unique vendredi soir. Cette autodidacte fait aujourd’hui figure de quasi-exception, si ce n’est le récent intérêt de « la scène drag-queen locale » pour la discipline. « Tantôt ingénue, tantôt surnaturelle, mais toujours fatale », la Clermontoise sera accompagnée de Miss Cherry on Fire, « une performeuse brésilienne passée par Londres, qui se produit aujourd’hui dans les cabarets parisiens. » On retrouvera aussi Az Selemba, une effeuilleuse parisienne, évoluant dans un univers « sexy, érotique, sensuel », ainsi que Vee Nyl, « une artiste drag clermontoise ».