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Colère des agriculteurs : les syndicats du Cantal avancent en ordre dispersé

Jeunes Agriculteurs

L’alliance syndicale FDSEA-JA, majoritaire dans le Cantal, sent « une forte demande des agriculteurs cantaliens », rapporte Valentin Delbos, le président des Jeunes agriculteurs. Avec le blocage de l’A75, à Saint-Flour, au début de l’année, « on avait mené de grosses manifestations avec une mobilisation record, rappelle-t-il. Il y a eu des engagements de l’État, certains sont suivis. Mais le Mercosur commence à nous inquiéter. Notre stratégie, c’est de mettre la pression au gouvernement en leur rappelant que le monde agricole existe et qu’il ne veut pas être sacrifié sur l’autel du Mercosur. Oui, nous allons nous mobiliser pour faire voir, encore, que les agriculteurs cantaliens et français sont toujours présents et restent contre le Mercosur. Il va falloir que le gouvernement nous écoute, de gré ou de force, formule-t-il. On va commencer doucement pour finir en puissance ».

Valentin Delbos analyse la date du 15 novembre comme « le bouquet final » d’une action massive. « On ne se refuse rien, martèle-t-il. On est capables de monter jusqu’à Bruxelles. »

Coordination rurale

Selon Gilbert Angelvy, président de la Coordination rurale, « les gens sont révoltés » et il risque d’« y avoir de la casse ». Minoritaire à la chambre d’agriculture du Cantal, le syndicat des bonnets jaunes ne défilera ni avec la FDSEA ni avec les JA. La Coordination rurale prévoit bien une mobilisation locale, mais rien n’est encore « arrêté ». La suite dépendra aussi des réponses du GDS (Groupement de défense sanitaire) et du laboratoire Agrolab’s, interpellés par la Coordination rurale au sujet de plusieurs griefs, techniques et financiers.

« Aujourd’hui, il faut que quelque chose se passe, exhorte Gilbert Angelvy. On ne supporte plus ces normes qui nous empêchent de produire. Ces normes qui dégoûtent les jeunes et ceux en place. » Il exige enfin que l’Agence de services et de paiement (ASP) verse tous les acomptes d’aides PAC, même aux fermes faisant l’objet de contrôles. « Les trésoreries sont trop atteintes… »

Confédération paysanne

Pour Stéphan Elzière, porte-parole de la Confédération paysanne, un syndicat minoritaire à la chambre d’agriculture, « on sent que les élections approchent et que c’est un peu la course à l’échalote entre la Coordination rurale et la FNSEA pour savoir qui montrera le plus les muscles. Nous, on va s’en tenir à notre calendrier. Se bagarrer contre les accords de libre-échange est dans l’ADN de la Confédération paysanne. Le démontage du McDo à Millau par José Bové luttait déjà contre l’Organisation mondiale du commerce », retrace-t-il.

Stéphan Elzière voit donc le combat contre l’accord avec le Mercosur comme « une suite logique ». D’après lui, « rien n’est fait pour améliorer le revenu » : le nœud du problème. « Les paysans ont besoin d’être rémunérés à la hauteur du coût de production et de leur protection sociale. C’est loin d’être le cas. Égalim n’a pas marché malgré les effets d’annonce. »

Romain Blanc

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