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Ce concepteur de l'Allier a créé un fauteuil roulant de sport innovant et inclusif

Après avoir créé le rugby à 13 en fauteuil en 1999, Wally Salvan a lancé, en 2021, le rugby à 7 en fauteuil (*). Et il a conçu le fauteuil qui va avec cette pratique qui a les mêmes règles qu’au rugby, avec des touches, des mêlées, mais qu’il affirme "plus inclusive". C’est pour ce fauteuil fabriqué en France que cet ancien joueur de rugby qui réside à Saint-Clément, dans l'Allier, se présente dans la catégorie "Elles se lancent".

"Quand j’ai créé le rugby à 7 en fauteuil, il fallait un engin pour ce sport qui ne soit pas un frein, pour qu’un frère joue avec son frère handicapé, pour qu’une mère joue avec son fils handicapé. Il fallait un engin pour une mixité totale et surtout le moins cher possible pour être abordable", souligne Wally Salvan.

Le pari est gagné puisque le patron de Kheiron inclusive innovations affiche des tarifs de 570 euros à 770 euros hors taxe, selon la version. "Dix fois moins cher qu’un fauteuil handisport", indique-t-il.

La coque de fauteuil monobloc en plastique qui est rotomoulée en Bretagne.

Pour cela, Wally Salvan a conçu une coque de fauteuil monobloc en plastique qui est rotomoulée en Bretagne. Sur la base carrée de ce bloc, une roulette à chaque angle et en travers, sous le siège, un axe en alu relativement technique. C’est sur ce dernier que se montent de chaque côté les roues inclinées du fauteuil. Un fauteuil qui a très vite évolué.

Troisième génération de Wallaby

Wally Salvan commercialise la troisième génération : un modèle qui comporte quantité d’astuces. Par exemple, les roues se montent et démontent par une simple pression. Et une fois démontées, elles se glissent derrière le dossier, de quoi ne faire qu’un bagage pour un voyage en avion. Une fois les roues retirées, les coques s’empilent par sept : pratique pour le stockage et le transport.Wally Salvan a conçu un fauteuil empilable.

Le Wallaby, c’est le nom de ce fauteuil, existe en trois tailles pour suivre la croissance d’un enfant. Et pour limiter les changements de fauteuil, Wally Salvan a conçu un axe à deux filetages où l’on peut changer juste les roues (du 22 aux 24 pouces ou du 24 aux 26 pouces), ce qui offre un intermédiaire supplémentaire quand l’enfant grandit. Des roues qui se montent et démontent facilement.

Prix abordable

Un des objectifs pour Wally Salvan, c’est d’avoir des unités de production dans chaque continent, "car le point faible de ce produit, c’est l’export. Je ne veux pas mettre sur le marché qu’un fauteuil, mais surtout un petit prix".

Un prix abordable pour que le rugby à 7 en fauteuil le soit également. "Il y a de moins en moins de handicapés moteurs, mais de plus en plus de handicapés isolés. Si on attend d’avoir sept personnes handicapées dans son village pour constituer une équipe, ça peut être très long", souligne Wally Salvan qui préfère, quand il évoque son produit, l’appeler par son nom : le Wallaby, plutôt que fauteuil roulant.

Pour lui, c’est un engin de sport comme un autre, mais "inclusif", c’est le mot que martèle Wally Salvan, car utilisable par des handicapés comme des valides.

Et pas seulement pour la version rugby à 7 puisque, comme il ne bascule pas en arrière, le Wallaby peut aussi être utilisé pour du badminton, du basket, du handball.

Pour la troisième génération de fauteuil, Wally Salvan a encore des quantités d’idée pour l’améliorer, comme l’utilisation de roues standards (donc moins chères) de vélo en 24 pouces, un siège chauffant qui s’adapte à la morphologie du joueur ou encore un Wallaby électrique avec des moteurs type hoverboard. 

(*) Wally Salvan préside la Wheelchair Sevens International Board (W7IB), la fédération internationale du rugby à 7 en fauteuil.

Denis Lorut, photos François-Xavier Gutton

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