Sans médecin, les Creusois se dirigent vers les pharmacies pour téléconsulter
À Bonnat, près de l’Indre, une borne de téléconsultation est installée dans un bureau de la pharmacie. Depuis maintenant un an. « Il y a trois ans, je ne l’aurais pas fait. Mais les départs un par un des médecins nous ont donné raison », assure Philippe Barrat, pharmacien au sein de l’officine.
Nos missions se sont élargies. On effectue des tests angine, cystite, pour délivrer des antibiotiques. Les gens viennent nous voir, souvent puisqu’ils n’ont plus d’autres solutions.
Depuis quelques années, le désert médical a accéléré la métamorphose du métier. « Nos missions se sont élargies. On effectue des tests angine, cystite, pour délivrer des antibiotiques. Les gens viennent nous voir, souvent puisqu’ils n’ont plus d’autres solutions. »
Des téléconsultations avec des médecins de Paris, Bordeaux ou LyonDepuis l’installation de la borne de téléconsultation, des dizaines de personnes s’y pressent chaque mois. Après avoir répondu à un questionnaire, le patient est mis en relation vidéo avec un médecin. Généralement de Paris, de Marseille. Parfois de Bordeaux ou Lyon. « Des outils permettent de prendre la tension, mesurer le taux d’oxygénation. Le dermatoscope décèle les lésions de la peau. Ensuite, un diagnostic est réalisé. Une ordonnance est directement envoyée à la pharmacie. De nombreuses personnes viennent aussi pour un simple renouvellement. »
La commune de Bussière-Dunoise a pris en charge le coût d'une borneLe tarif est le même que chez le médecin. Seule la partie mutuelle est à régler. « Il faut savoir que cette machine ne nous rapporte pas d’argent. Nous payons une location. Si j’ai mis cette solution en place, c’est avant tout pour la population. Elle permet de traiter les petites urgences rapidement. » En Creuse, ces dispositifs se multiplient.
À Bussière-Dunoise, la commune a même pris en charge, depuis septembre, la location d’une nouvelle machine pour 48 mois, installée dans la pharmacie du village.
Pacôme Bienvenu