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"Les petites entreprises ne savent pas comment l’intelligence économique peut leur être utile"

Fondée en 2007 et basée à Lyon, Humind est une société indépendante de veille stratégique et data intelligence. Son fondateur et dirigeant, Alexandre Sonnet, économiste de formation, est également le délégué pour Auvergne-Rhône-Alpes du Synfie, le Syndicat français de l’intelligence économique, qui regroupe les différents acteurs français de l’intelligence économique, dont une dizaine d’entreprises en région Auvergne-Rhône-Alpes. Il a répondu à nos questions.

Qu’est-ce que l’Intelligence économique (IE) dans les entreprises ?

C’est un terme assez large, mais que l’on pourrait définir comme l’ensemble des activités qui visent à collecter, analyser et diffuser les informations auprès des dirigeants d’entreprise pour les aider dans leur prise de décision. L’intelligence économique est avant tout un support à la stratégie de l’entreprise, qui doit être réalisé dans un cadre légal et éthique. C’est pourquoi le Synfie a une charte d’éthique que ses adhérents s’engagent à faire respecter. 

Pourquoi l’éthique est-elle importante ?

Parce que dans le recueil d’informations, il y a une sorte de zone grise. Des pratiques pas tout à fait légales, mais pas illégales non plus. Ou éthiquement très discutables, comme les pratiques trompeuses ou manipulatrices.

Comment trouvez-vous vos informations ?

"Il s’agit d’une collecte d’informations disponibles publiquement ou légalement accessibles, comme les rapports financiers, les publications de l’industrie ou les bases de données publiques. Nous avons également recours à l’humain. En général, les informations utiles ne sont pas faciles à trouver et c’est cela qui fait notre valeur ajoutée".

Une sorte de veille au service de l’entreprise ?

On peut dire que l’essentiel de l’activité de l’intelligence économique, c’est de la veille, c’est-à-dire la surveillance de l’écosystème concurrentiel. Nous sommes les yeux et les oreilles de l’entreprise. Mais il y a aussi un aspect défensif, qui consiste à protéger le patrimoine immatériel de l’entreprise, notamment en sensibilisant les salariés à la confidentialité sur les projets et processus internes.

L’intelligence économique est une pratique courante dans les grandes entreprises, mais qu’en est-il des PME ?

Les grandes entreprises sont bien structurées dans ce domaine, car elles ont conscience de la valeur de l’information pour se développer. En revanche, les PME sont plus centrées sur leur activité opérationnelle : développer, produire et vendre. C’est tout l’enjeu aujourd’hui, dans le contexte économique actuel, d’expliquer aux PME l’intérêt de maîtriser l’information, pour anticiper les menaces, mais aussi saisir des opportunités.

Il faut tout de même une certaine taille d’entreprise, non ?

En réalité, non. Même une petite start-up peut avoir intérêt à mieux cerner sa concurrence, avant de lancer un produit par exemple. La technologie a-t-elle déjà été développée quelque part ? Quelles sont les formes de concurrence directe ou indirecte ? Existe-t-il des partenaires potentiels ? Trop souvent, les petites entreprises ne savent pas vraiment comment l’intelligence économique peut leur être utile. C’est spécifiquement pour cela que nous avons créé un collectif d’experts dans la région AuRA : IES-AURA.

Vous expliquiez que l’intelligence économique a aussi un aspect défensif ?

Tout à fait, c’est le deuxième grand champ de l’activité de l’IE. Il s’agit ici de protéger l’entreprise contre diverses menaces : lutte contre la corruption, les contrefaçons, la fuite d’informations. 

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Cécile Bergougnoux

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