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Dans ce quartier d'Aurillac, le manque de commerce fait l'unanimité : « Je rêve de revoir une épicerie »

Le long de l’avenue du 4-Septembre, les devantures de commerces abandonnés se succèdent entre les arbres de cette artère passante. « Je rêve de revoir une épicerie dans le quartier », soupire Simone Salavert. À 84 ans, elle a pris le temps d’envoyer un courrier à La Montagne. 

Ils vont faire leurs courses plus loin

Elle le répète : il manque un commerce de proximité dans le quartier de la gendarmerie, entre l’avenue du 4-septembre et Jean-Alric. « Avant on en avait plusieurs, c’était pratique », continue la retraitée qui a elle-même longtemps tenu un petit commerce de fruits et légumes dans le secteur, avant de passer le flambeau.

Dans ce quartier, c’est la grande surface la plus proche, en l’occurrence l’Intermarché de la rue de Firminy, qui a remplacé les commerces de proximité. Il est situé à plus d’un kilomètre à pied, « on doit prendre le bus », explique l’octogénaire. Et dans le secteur, la seule ligne de bus ne dessert pas ce supermarché.

Simone Salavert n’est pas la seule à faire ce constat. « C’est vrai que cela manque », regrette Françoise, retraitée de 62 ans et habitante du même quartier depuis trente ans. Elle allait à l’épicerie des Alouette, avant sa fermeture. Désormais, elle fait ses courses en grande surface, comme Eric, également retraité, et résident du quartier depuis quarante ans :  « Je vais à l’Intermarché, à pied ou à vélo. »

« Même les touristes trouvent qu’il manque une épicerie dans le coin »

« Je pense que le problème ici c’est surtout pour se garer », lance une passante habitant à quelques boîtes aux lettres de l’avenue de la Liberté. La boulangerie du haut  a fermé, tout comme la pharmacie, un peu en contrebas. La boucherie Guibert et fils a déménagé, rue des Carmes, plus près du centre ville. « La rue est plus passante et le cadre de travail est différent », explique Quentin Guibert. Le stationnement compliqué ainsi que la différence de clientèle ont provoqué ce changement d’adresse. 

« Je pense qu’il n’y a pas assez de monde », le rejoint Françoise. Pour cette habitante, les commerces de proximité servaient pour faire de petites courses, du « dépannage. »  Pour les grosses courses « les gens vont plus en grande surface ».

Les commerçants qui restent s’adaptent aux demandes de leur clientèle. Laetitia Croizet, la dernière boulangère de la rue, vend des œufs en plus de ses baguettes et autres viennoiseries. « On essaye de dépanner, mais on ne peut pas tout vendre dans la boulangerie, s’excuse-t-elle presque. Même les touristes trouvent qu’il manque une épicerie dans le coin ».

Mathis Lagrange

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