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“On avait tout pour être heureux...” : un couple condamné par le tribunal de Guéret pour violences conjugales

Côte à côte à la barre, les deux parties, à la fois prévenus et victimes, ne s’adressent aucun regard. Monsieur a les bras croisés dans le dos. Madame, le visage baissé. Ces anciens partenaires de vie ont été entendus ce mercredi 6 novembre par le tribunal judiciaire de Guéret pour des faits de violences conjugales mutuelles commis entre 2018 et 2024.  

Une histoire qui mêle impulsivité et alcoolisme

Le 10 mai 2024 marque la dispute de trop. Ce soir-là, Madame appelle la gendarmerie. "Mon conjoint a tout cassé..." Les forces de l'ordre sont dépêchées. Elles constatent les dégâts et entendent les deux parties. A la suite d'une mésentente survenue plus tôt dans la journée, Madame aurait insulté et provoqué physiquement Monsieur, d'après les déclarations du prévenu-victime. Elle est ivre, lui lance "vient te battre" puis lui donne une gifle. Il répond par une baffe, "explose" et jette des objets au sol pour ne pas s'en prendre à sa conjointe de l'époque. Une version confirmée par la prévenue-victime. "J'ai bu un verre pour avoir la force de l'affronter car j'étais vexée par son comportement. J'ai été bête", souffle celle en proie à une addiction à l'alcool vieille de 14 ans, depuis la mort de son frère.

Lui, a grandi auprès de deux parents alcooliques, dont un père violent. Il a lui-même sombré dans l'alcool mais n'y touche plus depuis 2017. "J'ai voulu garder cette relation, reconstruire des bases plus saines mais je ne supporte plus sa consommation d'alcool, raconte-t-il calmement. Nous avions tout pour être heureux mais nous étions un couple passionnel, toxique l'un envers l'autre." L'homme d'une cinquantaine d'années, suivi par un psychiatre notamment pour "apprendre à gérer ses émotions et son impulsivité", reconnaît sa part de culpabilité dans l'affaire : "J'ai réagi démesurement. Je suis quelqu'un d'extrême..."

Un stage de sensibilisation aux violences intrafamiliales

Dans cette affaire, le tribunal salue "les explications claires et réfléchies" données par les deux parties, tant sur les faits reprochés, que sur la nature de leur relation et leur situation personnelle respective. Ainsi, a-t-il délibéré, pour les deux prévenus-victimes, sur des peines alternatives à l'emprisonnement. A savoir, un stage de sensibilisation aux violences intrafamiliales à réaliser dans un délai de six mois et entièremement à leurs frais. Une peine de prison de 2 mois sera prononcée si les anciens partenaires n'honorent pas leurs obligations. "La réalisation de ce stage vous permettra de poursuivre votre réflexion déjà bien entamée", assure la présidente. 

Camille Moreau

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