France-Israël, un match à haut risque : les détails d’une sécurité "extrêmement renforcée"
C’est une rencontre particulièrement à risque. Une semaine après les violences en marge du match de football de Ligue Europa opposant l’Ajax Amsterdam au club du Maccabi Tel-Aviv, qui ont suscité des condamnations internationales, l’équipe de France affrontera Israël jeudi 14 novembre au Stade de France.
Malgré ces heurts aux Pays-Bas, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a refusé de délocaliser cette rencontre comptant pour la Ligue des nations. "La France ne recule pas car cela reviendrait à abdiquer face aux menaces de violence et face à l’antisémitisme", a-t-il écrit vendredi sur X. "À ma demande, le préfet de police Laurent Nuñez prend les dispositions de sécurité nécessaires pour que ce match ait lieu au stade de France, comme habituellement.", a-t-il ajouté.
Certains demandent la délocalisation du match France-Israel. Je ne l’accepte pas: la France ne recule pas car cela reviendrait à abdiquer face aux menaces de violence et face à l’antisemitisme.
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) November 8, 2024
À ma demande, le Préfet de police, @NunezLaurent prend les dispositions de sécurité…
Un dispositif "très inhabituel"
Ce dimanche 10 novembre, sur BFMTV, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a détaillé les contours de ce dispositif de sécurité. Au total, 4 000 policiers et gendarmes seront mobilisés pour ce match à Saint-Denis, a-t-il annoncé. Un tel déploiement de forces de l’ordre correspond à un "dispositif extrêmement renforcé", "très inhabituel" pour un match international, a indiqué le préfet de police. Les forces de l’ordre seront déployées autour et, fait rare, dans le stade, ainsi que dans les transports en commun et dans Paris. Environ 1 600 agents de sécurité seront également mobilisés au Stade de France et le Raid, l’unité d’élite de la police nationale, sera engagé pour la sécurité de l’équipe d’Israël, a poursuivi Laurent Nuñez.
"Ce sera un match à haut risque", a-t-il encore affirmé, dans "un contexte géopolitique très tendu" et une semaine après des violences à Amsterdam. "On ne tolérera aucun débordement et trouble à l’ordre public", a déclaré le préfet de police. Il a ajouté que les contrôles pour entrer au stade seront "extrêmement renforcés", mais que les forces de l’ordre n’ont pas "demandé qu’il y ait une jauge limitée" dans le stade pour cette rencontre de Ligue des nations.
Drapeau palestinien interdit
Les premiers rangs du Stade de France, les plus proches de la pelouse, ne seront pas occupés afin d’éviter tout envahissement du terrain, a confié une source policière à l’AFP. Le stade de France ne devrait de toute façon pas faire le plein : ce dimanche, la Fédération française (FFF) a estimé le nombre de billets vendus pour la rencontre à "autour de 20 000", très loin des quelque 80 000 places disponibles dans l’enceinte, tout en précisant que la billetterie était toujours ouverte.
"Pour les spectateurs, il y aura un dispositif de sécurité autour du stade avec un double contrôle : au niveau de l’entrée du périmètre de protection, puis à l’entrée du stade. Avec à chaque fois contrôle d’identité, fouille, palpation", a fait savoir Laurent Nunez. Il est donc indispensable de venir au match avec une pièce d’identité ou un passeport. Le spectateur refusant cette mesure ne pourra pas entrer dans le stade. Comme le précise Le Parisien, il sera par ailleurs interdit d’y pénétrer avec un drapeau palestinien. Seuls les drapeaux français et israéliens seront admis. En outre, les sacs à dos seront interdits, de même que tous les contenants avec du liquide comme les bouteilles ou les gourdes.