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Sept femmes venues du bout du monde qui croient encore aux COP

Elles déambulent à la COP29, au stade de Bakou, en Azerbaïdjan, toujours en groupe, anonymes parmi les 50.000 personnes accréditées.

Le voyage coûte cher mais elles le jugent nécessaire. Leur cheffe de file, Cressida Kuala, croit dans le mécanisme des COP pour changer les choses.

Leur Premier ministre qui boycotte la COP29? "S'ils ne viennent pas, nous sommes là. C'est nous, le gouvernement (...) Où que soit la COP, nos idées peuvent influencer les décisions des dirigeants mondiaux", assure Cressida Kuala d'une voix grave et douce.

Mère de trois enfants à 42 ans, Mme Kuala ne se départit pas de son sourire, même quand elle raconte l'agression sexuelle qu'elle a subie quand elle était employée d'une mine d'or à Porgera, dans la province d'Enga. Elle contestait les rejets toxiques de la mine, finalement fermée en 2019.

Chez elle, "les hommes n'aiment pas les femmes intelligentes", constate-t-elle.

Son pays est riche en or, en cuivre, en diamant et en gaz. Ce fut le début d'un même combat pour les femmes et pour l'environnement.

Son mépris éclate seulement à l'encontre des compagnies minières. Elle rappelle la sanglante guerre de l'île de Bougainville (1988-1998), née des protestations des habitants contre les dégâts environnementaux de la gigantesque mine de cuivre de Panguna.

"Ils ne se rendent pas compte que leur avidité et leur égoïsme ruinent la vie des gens", dit-elle, "la terre nous appartient (...) Les gens meurent parce qu'ils se battent pour la terre".
Deux jours de voyage
Le périple de ces sept femmes, Cressida, Jubilee, Gloria, Evelyn, Florina, Naomi et Maryanne, incluait 10 heures de route dans une zone dangereuse et quatre vols via la capitale Port Moresby, Singapour, Dubaï et Bakou.

L'ONU Femmes a payé leurs vols, près de 5.000 euros chacune - c'est Cressida Kuala qui connaît désormais les rouages, depuis sa première COP en 2022. Quatre hommes étaient initialement prévus mais "l'ONU Femmes ne finance pas les hommes!".

A Bakou, les hôtels étant hors de prix, elles ont déniché un appartement et négocié le tarif avec le propriétaire azerbaïdjanais. Une fondation new-yorkaise les a accréditées et leur a accordé 3.000 dollars pour leurs dépenses.

Le soir, pour économiser, elles cuisinent des patates douces, des légumes et d'autres plats qu'elles emportent le lendemain à la COP, où un café coûte trois fois plus cher qu'à Paris.

Les Papouanes-Néo-Guinéennes ne tarissent pas d'éloges pour Bakou et ses habitants. "Pour s'améliorer, la COP pourrait inviter les participants à communiquer davantage avec les habitants locaux", conclut Cressida.

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