Nouveau veto américain pour empêcher un cessez-le-feu dans la bande de Gaza
Pour la quatrième fois depuis le début du conflit à Gaza le 7 octobre 2023, les États-Unis ont utilisé leur veto au Conseil de sécurité des Nations unies pour bloquer une résolution sur un cessez-le-feu dans l'enclave palestinienne.
Les États-Unis ont rejeté la mesure dans la matinée du 20 novembre, tandis que les 14 autres membres du Conseil ont voté en sa faveur. «Nous avons clairement indiqué tout au long des négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne libérerait pas les otages», a expliqué Robert Wood, l'envoyé adjoint des États-Unis auprès de l'ONU, pendant la session à New York.
«La fin durable de la guerre doit être précédée de la libération des otages. Ces deux objectifs urgents sont inextricablement liés. Cette résolution a renoncé à cette nécessité et, pour cette raison, les États-Unis ne pouvaient pas la soutenir», a précisé le diplomate américain.
Colère du représentant palestinien
Cette décision a provoqué l'ire du représentant palestinien. «Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper des atrocités», a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya. «Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels», a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que «le strict minimum».
Les 14 membres qui avaient voté en faveur de cette résolution, ont déploré le blocage de Washington. «C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza», a lancé l'ambassadeur slovène adjoint Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et «sans équivoque» du Conseil aurait été «un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir».
«Une fois de plus, les États-Unis ont utilisé leur veto pour garantir l’impunité d'Israël alors que ses forces continuent de commettre des crimes contre les Palestiniens à Gaza, notamment des déplacements forcés massifs et l’utilisation de la famine comme arme de guerre», a également déploré Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.
De son côté, l'ambassadeur israélien aux Nations unies a salué le veto américain en déclarant que la résolution «n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres».