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Salariés escortés dans le nord de Paris: «Une impression de gâchis»…

À la frontière du 19e arrondissement, entre Paris et Aubervilliers, une zone gangrenée par l’insécurité liée aux toxicomanes impose un dispositif renforcé de vigiles, financé par BNP Paribas et d’autres entreprises, pour protéger les salariés, notamment via des escortes sécurisées vers le RER, révélait Le Figaro dans un reportage récent. Analyse.


Le parc de la « Forêt linéaire nord »[1], autrefois conçu comme un espace de détente, est aujourd’hui fermé au public en raison de la délinquance. Tandis que certains salariés se sentent rassurés par la présence des vigiles, d’autres critiquent le manque de prise en charge des toxicos voyous…

La banque d’un monde qui change

La situation de la « forêt linéaire nord », rapportée récemment par Le Figaro, est en réalité une tragique illustration de ce que devient le pays tout entier. « Un lieu de promenade et de détente, protégé par un mur antibruit » d’après la ville de Paris, en réalité un coupe-gorge fermé au public, lieu de rassemblement de toxicomanes et de migrants, au point que les entreprises installées à proximité – notamment BNP Paribas – ont mis en place des vigiles pour protéger leurs salariés d’une « population malveillante »« suivre les éléments perturbateurs » et depuis peu proposer une fois le soir tombé une « escorte » jusqu’à la station RER voisine.

Folle anecdote

Il y a tout, dans cette anecdote, qui n’est donc pas une anecdote, ni un fait divers, et qui est même plus qu’un fait de société : c’est le symbole d’une société entière. Une République devenue folle à force de s’idolâtrer elle-même, refusant d’assumer ses responsabilités régaliennes alors même que son avidité fiscale se déchaîne – les débats actuels au Parlement en sont la preuve. Une population partagée entre ceux qui se prennent en charge pour palier dans la mesure de leurs moyens à l’inefficacité publique (les entreprises organisent des rondes de vigiles, distinguent des « itinéraires recommandés » et des « itinéraires déconseillés », etc.), et ceux qui professent un aveuglement effarant. Ainsi, ce « jeune salarié de la BNP » qui déclare « Ils grattent de la monnaie ou demandent des clopes. Il n’y a rien d’agressif. Pour moi il y a trop de vigiles », alors même qu’ « une dame qui fait le ménage » chez BNP « a déjà été attrapée deux fois à la gorge par le même toxicomane »… On se gardera évidemment de surinterpréter des informations aussi partielles, tout en admettant qu’il y a là une parfaite représentation du dédain des bien-pensants envers les « petites gens » qui subissent de plein fouet l’insécurité. Ah, « C à Vous » parlant de Crépol…

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Tout le monde se refile le bébé

Quoi d’autre ? Une compassion qui nourrit le désarmement collectif – à moins qu’elle n’en soit que le masque, justification maladroite pour ne pas s’avouer l’absence de combattivité collective : « ce sont des gens en situation de détresse »« il n’y a aucune prise en charge »« ils ont besoin d’être soignés, c’est un sujet de santé publique ». Une institution judiciaire dont le bilan est là, étalé aux yeux de tous : « on arrête régulièrement des toxicomanes pour des galettes de crack mais on sait qu’ils vont être libérés » explique un policier – et la « dame qui fait le ménage » se fait agresser deux fois par la même personne, une étudiante se fait agresser sexuellement à la sortie du RER, un salarié doit être hospitalisé après une agression…. « C’est une problématique qui dure depuis longtemps (….) tout le monde se refile le bébé. Ça dépend un peu de la volonté politique du moment. »

Stop à la tiers-mondisation de la France

Et demain ? Un scénario catastrophe de tiers-mondisation, ne laissant aux Français que le choix entre se soumettre aux narco-trafiquants (voire aux narco-califats) et se réfugier auprès de ceux qui auront les moyens de financer des armées de vigiles, nos rues partagées entre ces diverses incarnations modernes des Seigneurs de la Guerre ? Ou un sursaut, une autorité soucieuse d’efficacité et de décence commune, capable politiquement et moralement d’assumer l’utilisation de la violence légitime pour protéger les citoyens, en même temps qu’un réarmement moral et juridique de ceux-ci (je pense par exemple aux propositions de réforme de Thibault de Montbrial sur la légitime défense) ? Une autorité capable d’assumer les bras de fer nécessaires pour arrêter les dérives gauchistes militantes d’une trop grande part de l’institution judiciaire, afin que cette dernière cesse enfin de sacrifier les innocents à ses rêves d’ingénierie sociale ? Une autorité, en somme, qui remettrait la République au service de la France et des Français ?

Crash test

À bien des égards, l’action de Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur est un test. Il a le courage de dire la vérité, et c’est là une preuve de respect envers le peuple souverain et le débat démocratique qui suffit à le placer loin au-dessus de l’écrasante majorité de ses prédécesseurs. Il tient tête aux indignations médiatiques qui voudraient l’empêcher de poser des diagnostics lucides. Et il agit, même si en l’absence de sérieuses réformes législatives (un retour des peines planchers, par exemple, ou l’adoption des amendements à la loi Immigration qu’il avait portés au Sénat et qu’Emmanuel Macron avait fait censurer par Laurent Fabius et son Conseil Constitutionnel), ses possibilités sont limitées. Il fait donc pour l’instant nettement moins que ce qu’il faudra faire tôt ou tard, mais au regard de la faible marge de manœuvre dont il dispose à ce jour, il fait probablement le maximum.

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En quoi s’agit-il d’un test ? C’est simple. Si les Français encouragent massivement une telle volonté de redressement, s’ils donnent du poids à un discours de vérité, ceux qui ont la détermination de mettre fin à la tiers-mondisation (quelles que soient leurs étiquettes politiques) sauront qu’au moment d’agir, ils pourront s’appuyer sur un vrai soutien populaire. Et il nous reste une chance. Mais si les Français rechignent, s’ils s’effarouchent quand un ministre leur dit qu’on ne peut se satisfaire d’un « Etat de droit » qui remet un violeur récidiviste en liberté sous prétexte d’une « erreur administrative »[2] et accorde des permissions de sortie à un autre qui bien sûr en profite pour recommencer à agresser[3], s’ils trouvent intolérable l’expulsion des criminels étrangers, bref, s’ils suivent les hurlements de la gauche et d’une grande partie du centre, alors la cause est entendue. Et demain, ce territoire qui fut national sera partagé entre les bandes criminelles, les armées privées, et quelques irréductibles mais fragiles milices citoyennes.
Vous trouvez cette description excessive ? Regardez la « forêt linéaire nord », regardez la DZ Mafia à Marseille, regardez Mayotte, et « prolongez la courbe »…

Source : Le Figaro


[1] La Forêt linéaire nord est un espace vert situé le long de la Boulevard périphérique de Paris dans le 19ᵉ arrondissement de Paris, dans le quartier du Pont-de-Flandre

[2] https://www.leparisien.fr/faits-divers/paris-accuse-de-trois-viols-il-est-remis-en-liberte-a-cause-dune-erreur-administrative-de-la-justice-20-11-2024-CAAPF23ARRAGFLIH2MJWJ4A32A.php

[3] https://www.lyonmag.com/article/139524/lyon-un-juge-autorise-un-violeur-a-sortir-il-agresse-sexuellement-pendant-ses-permissions

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