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De Dubaï à Berlin, le chocolat qui fait fondre la toile

"Je me suis lancé il y a 2 mois, à cause de la tendance sur TikTok", confie cet artisan de 32 ans propriétaire d'une pâtisserie orientale dans la capitale allemande.

"Le premier jour, j'ai fait 20 tablettes, elles sont vite parties. Le lendemain, j'en ai fait 50, toutes parties aussi", ajoute M. Fakhro qui ne regrette pas les longues heures passées à chercher la recette la plus proche du produit original.

L'engouement pour cette enveloppe de chocolat fourrée d'une crème de pistache ne cesse d'étonner : un trentenaire a été interpellé cette semaine par les douanes allemandes, à la frontière suisse, pour avoir voulu faire entrer dans le pays 45 kilos du précieux produit répartis dans 243 cartons.

Sur internet, des tablettes se revendent plus de cent euros.

La vidéo d'une influenceuse culinaire postée il y a près d'un an sur TikTok a été vue plus de 100 millions de fois et serait à l'origine de l'engouement pour le produit.
Cheveux d'ange
Elle y déguste langoureusement la friandise conçue par la chocolaterie de Dubaï Fix Dessert Chocolatier.

La patronne de cette entreprise des Emirats, Sarah Hamouda, a raconté cet été à la chaîne américaine CNN combien elle était dépassée par le succès viral de sa marque de chocolat, lancée il y a trois ans.

Facteur de convoitise supplémentaire, son chocolat "made in Dubaï" n'est disponible qu'en quantité limitée, via internet, pour la clientèle locale.

Résultat : des centaines de pâtissiers, professionnels ou amateurs, tentent de reproduire la recette à travers le monde.

C'est le cas d'Ali Fakhro, à Berlin, qui explique avoir "essayé plusieurs fois avant d'arriver" à un résultat satisfaisant.

Secret du dessert : la crème de pistache est relevée d'un croustillant obtenu grâce au kadaïf, cette pâte "cheveux d'ange" typique des pâtisseries d'Orient et de Méditerranée.

Autre particularité : le prix de huit, quinze voire vingt euros pour une tablette de 100 ou 200 grammes, plus onéreux que beaucoup d'autres préparations au chocolat.

Le fabricant de chocolat suisse Lindt s'est engouffré dans la brèche, déchaînant les passions en Allemagne en lançant ce mois-ci sa version.

Dans les villes de lancement, des clients ont patienté des heures dans le froid pour acquérir une tablette.
Trois heures de queue
"J'ai attendu dix heures. Je suis arrivé à minuit. C'est très tendance en ce moment", a expliqué à l'AFPTV Leon Fehnle, une étudiant de 18 ans devant une boutique Lindt de Stuttgart.

Lindt a mis en vente "1.000 barres numérotées, dans dix boutiques" d'Allemagne, précise à l'AFP un porte-parole du groupe qui se dit ravi du "succès". Un lancement est prévu en Autriche le 30 novembre.

Yannick Burkhard, 21 ans, ne cache pas que s'il a fait trois heures de queue à Stuttgart, c'est pour revendre ces chocolats : "C'est de l'argent facile à gagner. Je n'aurais jamais payé cette somme pour en manger moi", sourit le jeune homme.

"Celui-ci coûte 15 euros, mais tu peux le vendre pour presque 100 euros. Sur eBay il y a plein d'offres, jusqu'à 300 euros", explique Lucas, 24 ans, arrivé à 07h00 du matin devant la boutique Lindt.

Une ferveur qui a totalement surpris Jérémy Bockel, seul chocolatier français à proposer le "chocolat Dubaï" lors du récent Salon du chocolat de Paris début novembre.

"On s'est retrouvés à faire deux allers-retours avec des valises pleines entre Strasbourg et Paris, tellement on en a vendu", confie cet artisan à la tête des chocolateries Jacques Bockel, en Alsace (est).

"J'avais emmené 350 kilos et on a fait 600 kilos, je crois, en 4 jours", explique M. Bockel.

Dans son praliné pistache, le croustillant du kadaïf est remplacé par celui de ... la crêpe dentelle, une alternative "parfaite", assure-t-il.

"Est-ce un phénomène de mode, est-ce que ça va durer ?", s'interroge l'artisan qui a pris soin de "sécuriser" ses commandes d'ingrédients. Des vendeurs de crème de pistache en Allemagne ont indiqué à la presse être dévalisés par leur clients.

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