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Procès des viols de Mazan: derniers réquisitoires et début de la défense

Après cette plaidoirie très attendue, mercredi après-midi, une trentaine d'autres robes noires se succéderont à partir de jeudi et jusqu'au 13 décembre, à Avignon, pour les 50 coaccusés. 50 hommes de 26 à 74 ans jugés pour avoir répondu à l'invitation de M. Pelicot, "chef d'orchestre" de cette décennie de viols sur son ex-épouse, qu'il droguait pour la violer et la livrer à des inconnus recrutés sur internet.

Avant cela, le ministère public devra cependant terminer ses réquisitions entamées lundi avec l'ex-mari de Gisèle Pelicot, contre qui il avait demandé la peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle.

Puis, tout au long des journées de lundi et mardi, ce sont les cas de 45 autres coaccusés qui ont été traités par les deux représentants du parquet, Jean-François Mayet et Laure Chabaud. Et les peines demandées sont allées crescendo: 4 ans contre Joseph C., 69 ans, seulement jugé pour "atteinte sexuelle" sur Mme Pelicot. Puis au moins 10 ans de réclusion criminelle contre tous les autres, jusqu'à atteindre les 16 ans pour trois accusés aux profils plus dangereux.

Ces réquisitions sont sensiblement plus sévères que la moyenne générale des condamnations pour viols en France, qui était de 11,1 ans en 2022, selon le ministère de la Justice. Contre les 45 coaccusés poursuivis pour viols aggravés ou tentatives de viol dont les cas ont été abordés depuis lundi matin, le parquet a ainsi réclamé des peines de 12 à 17 ans de réclusion criminelle pour 32 d'entre-eux.

"Si M. Pelicot a eu 20 ans, on ne peut pas mettre 20 ans aux autres", avait expliqué mardi auprès de l'AFP la juriste Catherine Le Magueresse, ancienne présidente de l'Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT).
33 demandes d'acquittement ?
Et mercredi les peines demandées pourraient encore atteindre voire dépasser les 16 ans, vu les dossiers des quatre derniers accusés: trois d'entre eux, Romain V., 63 ans, Jérôme V., 46 ans et Dominique D., 45 ans, s'étaient rendus à six reprises à Mazan, pour agresser sexuellement Mme Pelicot ; quant à Mohamed R., un septuagénaire, il avait déjà été condamné à de la prison ferme pour le viol d'une de ses filles.

En débutant leur réquisitoire lundi, les deux représentants du ministère public avaient averti que "l'absence de consentement (de Gisèle Pelicot) ne pouvait pas être ignorée des accusés", réfutant également ces notions de "consentement implicite" ou "par procuration" du mari, des notions "d'un autre âge".

Une fois les réquisitions terminées, mercredi matin, un nouveau cycle va ensuite débuter avec les plaidoiries de la défense, et Me Zavarro donc pour commencer.

Outre les arguments concernant "l"emprise" et la "manipulation" dont leurs clients auraient été victimes de la part de Dominique Pelicot, qui leur auraient fait croire au scénario sexuel d'un couple libertin, plusieurs avocats vont même tenter de plaider l'acquittement. Ainsi, pour au moins 33 accusés, ils devraient plaider une altération du discernement.

"Un non-sens médical et un non-sens juridique", avait rétorqué par avance Laure Chabaud lundi, au nom du parquet, soulignant qu'aucun rapport d'expert ne va en ce sens.

Après la défense, il restera alors une semaine aux cinq magistrats professionnels de la cour criminelle de Vaucluse pour délibérer puis donner son verdict, attendu le 20 décembre au plus tard.

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