France : Gérald Darmanin appelle le gouvernement à «discuter aussi avec les députés du RN»
Dans un long message posté sur le réseau social X le 27 novembre, l’ancien ministre de l’Intérieur (2020-2024), redevenu député, Gérald Darmanin a appelé le Premier ministre à «discuter aussi avec les députés du RN».
«Leurs onze millions d’électeurs, qui sont bien souvent les déçus des partis dits de gouvernement, ne peuvent être méprisés, encore moins exclus du champs démocratique», a-t-il déclaré.
Dans quelques jours, les députés devront prendre une décision extrêmement importante.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) November 27, 2024
J’espère, pour le bien de mon pays, qu’ils ne censureront pas le Gouvernement de Michel Barnier, qui fait tout son possible dans des circonstances très difficiles.
Dans les temps troublés que…
L’élu du Nord enjoint l'exécutif à davantage de souplesse face aux oppositions, affirmant que l’intérêt national «commande» de «tout faire pour éviter la censure» du gouvernement Barnier. «La France a besoin de stabilité et de sérénité» martèle-t-il.
«La France a besoin de stabilité et de sérénité»
Dans ce long message, dans lequel il évoque «des circonstances très difficiles», l’ancien locataire de la place Beauvau commence par appeler les Parlementaires à ne pas censurer le gouvernement. «Dans les temps troublés que vivent la France et le monde, rajouter de l’instabilité institutionnelle et budgétaire serait un comportement funeste et désastreux», met-il en garde.
Puis, celui-ci suggère au «pouvoir» d'«entendre les demandes de modifications du budget», qualifiant ces dernières de «légitimes» évoquant même la nécessité de faire un «geste de compromis concernant la taxe sur l’électricité et la non-augmentation des charges» sociales pour les entreprises, deux revendications du Rassemblement national (RN).
Au sein du parti Renaissance, Gérald Darmanin est le seul à avoir appelé à un tel dialogue avec le RN. D’autres élus ont évoqué le nécessaire dialogue mais sans citer le parti dirigé par Marine Le Pen au Palais Bourbon. La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a ainsi vanté la «volonté de dialogue et la capacité de faire des compromis» en évoquant la réussite de la Commission mixte paritaire concernant le Projet de loi de finance de la sécurité sociale (PLFSS).
La volonté de dialogue et la capacité à faire des compromis a prévalu aujourd’hui entre députés et sénateurs sur le budget de la sécurité sociale.
— Yaël Braun-Pivet (@YaelBRAUNPIVET) November 27, 2024
On continue ! https://t.co/QBhTB5SNPl
Le Premier ministre Michel Barnier a mis en garde le 26 novembre contre une «tempête assez grave» et «des turbulences sur les marchés financiers» en cas de rejet du budget du vote d’une motion de censure contre son gouvernement.
La censure du gouvernement pourrait se dérouler avec le retour à l'Assemblée du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale dont le vote est prévu la première semaine de décembre, ou à l’occasion du vote du budget de l’État, qui doit avoir lieu avant Noël. Par ailleurs, les parlementaires pourraient à tout moment avoir recours à une motion de censure spontanée.