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Vendée Globe. Cases tempêtes au calendrier de l’Avent

Les 39 skippers vont essuyer leurs premières tempêtes dans les heures et jours qui viennent. Des vents de 40-50 nœuds en rafales et des vagues de 9 mètres au cœur de ces dépressions risquent d’éprouver les marins et leurs bateaux, jusqu’ici assez bien préservés depuis le début de ce Vendée Globe.

Les violentes dépressions australes anticipées depuis plusieurs jours sont presque là, et avec elles leur lot d’incertitudes. Les deux leaders, Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) et Sébastien Simon (Groupe Dubreuil), après avoir essayé un temps de faire du Nord, sont repartis vers l’Est, ralentis par la transition sans vent, espérant passer au plus près du centre dépressionnaire. Seb Simon disait qu’il n’avait pas vraiement le choix. Derrière, l’ascension se poursuit pleine balle pour Yoann Richomme (Paprec Arkea, 3e) et Thomas Ruyant (VULNERABLE, 4e), revenus à une quarantaine de milles l’un derrière l’autre et qui ont anticipé d’aller plein nord depuis 48h. A quelle longitude finiront-ils par se dire « on va prendre raisonnablement cher ? » Jérémie Beyou (Charal, 5e) et Nicolas Lunven (Holcim PRB, 6e), eux, ont tranché depuis un petit moment, et en profitent pour cravacher au Nord tant que les conditions le permettent, la mer n’étant pas encore formée par le vent. Un choix au nord qui s’annonce finalement le plus prudent et pourrait être payant pour la suite.

Justine Mettraux (Teamwork – Team SNEF):  » Physiquement et moralement, ça va bien, j’aimerais bien juste un peu plus de sommeil mais en ce moment les conditions de mer font que c’est pas facile de se reposer, ça tape beaucoup. Comme tu peux l’entendre en ce moment, c’est vraiment pas très agréable ni pour moi, ni pour le bateau. Là je suis dans 20-25 nœuds de vent, au reaching assez serré, et le vent va progressivement mollir, j’espère que la mer aussi parce que là je suis en train de traverser une dernière veine de courant des Aiguilles, donc il faut tenir le coup encore ces quelques heures. »

Tenir, réduire la voilure parfois, ralentir même. C’est le cas depuis 24 heures de Fabrice Amedeo (Nexans – Wewise, 36e), qui devrait voir sa première dépression dans la journée de mercredi :  » Les routages me faisaient descendre directement le long de la zone d’exclusion antarctique, mais je le sentais pas d’aller dans 5-6 mètres de vagues fichier, ce qui veut dire plus pour certaines vagues, des rafales à 45-50 nœuds. Je trouvais que c’était un peu engagé pour commencer, après c’est peut-être un syndrome refus d’obstacle… Mais après l’anticyclone de Sainte-Hélène et le beau temps, c’est toujours un peu flippant de rentrer dans les Mers du Sud, moi je me suis toujours écouté, j’ai toujours navigué en bon marin… après cette dépression, il y a une porte qui s’est ouverte pour naviguer bien et dans le bon sens pour quelques jours donc je suis plutôt serein. »

Le groupe mené par Jean Le Cam (Tout Commence en Finistère – Armor-Lux, 20e) continue de chercher la solution pour un passage sans encombre dans des conditions qui s’annoncent musclées. « Si je vais trop nord j’ai le courant de l’Afrique du Sud qui va me faire des misères, et si je vais trop sud je vais dans des conditions très compliquées », résumait Alan Roura (Hublot, 22e), étonnamment pas pressé de choisir entre la peste et le choléra…

Avoir même d’avoir à choisir, Guirec Soudée (Freelance.com, 28e), partagé entre crainte et fascination, racontait : « Je peux vous dire que ça commence à bien envoyer là, et que j’ai été obligé de bien lever le pied, parce que si je continuais à cette vitesse, c’était obligé que le bateau ne pouvait pas tenir. C’est comme rouler en voiture sur un terrain de cross à fond, au bout d’un moment t’as forcément des choses qui lâchent ! La mer est bien déchaînée là, j’ai quatre-cinq mètres de creux, le ciel est gris, je viens de voir un arc-en-ciel magnifique, c’est chouette de retrouver les Mers du Sud, je suis content d’être là, vraiment. »

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