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Financement étranger: l'école d'imams de la Nièvre sur la sellette

L'Institut européen des sciences humaines (IESH), installé dans la campagne profonde du Morvan, a fait l'objet d'une "grosse opération policière de perquisitions" ce mercredi matin, terminée à la mi-journée, a indiqué à l'AFP la procureure de la République à Nevers, Anne Lehaître.

"L'enquête, qui débute, concerne des infractions financières qui entrent dans la catégorie du blanchiment", a ajouté la procureure, sans s'étendre sur les faits reprochés.

Aucune interpellation n'a eu lieu, selon Mme Lehaître.

Selon une source proche du dossier à l'AFP, cette enquête porte sur des soupçons de blanchiment, d'abus de confiance ainsi que de non-respect de l'obligation de déclaration de financements étrangers, notamment en provenance du Qatar, inscrite dans la loi de lutte contre le séparatisme adoptée en 2021.

"L'opération de perquisition a été fructueuse", a indiqué la procureure, sans plus de précisions.

Interrogé par l'AFP, le doyen de l'institut, Larabi Becheri, a assuré que "rien n'a été découvert" par la centaine d'agents venus perquisitionner, qui ont emmené des ordinateurs et copié des disques durs.
"Un signalement"
"Il n'y a rien de fondé. Depuis la loi de 2021, on n'a eu aucun don de l'étranger. Le dernier, du Qatar, date de 2018, et il est déclaré", a ajouté M. Becheri.

Le financement de l'école, qui compte 260 étudiants, provient à 80-85% des cotisations, le reste étant fourni par des dons de particuliers, a indiqué le doyen.

Fondé en 1992 à l'initiative de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF, devenue Musulmans de France), qui gravite dans l'orbite de la confrérie islamiste des Frères musulmans, l'IESH est régulièrement la cible d'accusations d'accointance avec les mouvements radicaux.

Mais "nous, on forme des imams à la française pour éviter le radicalisme", a répondu Larabi Becheri, assurant de l'"indépendance" de l'institut.

Selon lui, la perquisition fait suite à "un signalement de quelqu'un qui nous veut du mal". Les enquêteurs ont par ailleurs saisi de l'argent liquide qui se trouvait dans le coffre fort de l'IESH, l'institut n'ayant pas de compte bancaire car "les banques ne veulent pas travailler avec nous, même celles qui sont désignées par la Banque de France".

L'école, installée dans le minuscule hameau de Saint-Léger-de-Fougeret (Nièvre), au beau milieu des épaisses forêts du Morvan, a été la première du genre à voir le jour en France, non loin de Château-Chinon, terres électorales de François Mitterrand. L'ancien président voulait favoriser une formation des imams dans l'Hexagone, un credo plus tard repris par Emmanuel Macron.

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