Le clan des Marocains
Lors de sa visite au Maroc en octobre, le président Macron a soigneusement évité la question du trafic de drogue en faisant ses salamalecs à Mohammed VI…
Multiplication des points de vente, dealers promus narcotrafiquants, clients plus fidèles : la France est devenue un hypermarché de la drogue. L’État traque les trafiquants et accuse les consommateurs. En revanche, aucune condamnation officielle des pays producteurs, pourtant à l’origine du fléau, car sans matière première pas d’effets secondaires.
Le Maroc est ainsi le premier producteur mondial de cannabis, culture intensive soi-disant destinée et réservée à des fins thérapeutiques, mais l’alibi médical est un écran de fumée. Le 19 août, le ministère marocain de la Justice a annoncé que le roi « a bien voulu accorder sa grâce à 4 831 personnes condamnées, poursuivies ou recherchées dans des affaires liées à la culture du cannabis. »
Le Maroc est également une plaque tournante de tous les trafics, comme l’a exposé en mai dernier (dans l’hebdo marocain Telquel) Abderrahim Habib, responsable de la division de lutte contre la criminalité transnationale à la direction centrale de la police judiciaire du royaume chérifien : « Le Maroc est au carrefour des routes des trafics de drogues de tous types. L’héroïne venant d’Asie transite par ici avant d’être acheminée vers l’Europe. Les drogues de synthèse, comme l’ecstasy, font le chemin inverse et nous viennent d’Europe. Il y a aussi la cocaïne, qui provient directement d’Amérique latine ou via l’Afrique de l’Ouest. »
Quant à la Mocro Maffia, organisation criminelle qui depuis les Pays-Bas empoisonne toute l’UE (un ponte de cette mafia a été interpellé le 8 octobre à Paris par le GIGN), elle trouve ses racines au Maroc, comme la mafia américaine prend les siennes en Sicile.
En voyage trop diplomatique au Maroc fin octobre, le président Macron aurait pu et dû aborder le sujet avec Sa Majesté le roi Mohammed VI (comme en 1969 le président américain Richard Nixon l’avait fait avec le président Pompidou, à l’époque de la « French Connection », quand l’héro raffinée à Marseille inondait le marché américain). Mais les deux chefs d’État ont enterré le hasch de guerre et fumé le calumet de la paix. Macron est revenu avec 10 milliards de contrats pour nos grandes entreprises, mais il a épargné la « Maroc Connection ».
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