Hand/Euro-2024: après la gueule de bois, la tête au bronze pour les Bleues
Dormir, peu, ruminer, beaucoup. Arrivées en conférence de presse samedi matin, au lendemain de leur défaite contre le Danemark (24-22), les Françaises avaient encore de petits yeux témoignant d'une nuit qui n'a pas été des plus reposantes.
"J'étais fatiguée mais mon cerveau n'arrêtait pas de fonctionner. Et il y a ce truc là de ne pas vouloir dormir car la première pensée au réveil était +punaise on a perdu+", confie l'expérimentée Grâce Zaadi, qui a fait le choix de ne pas revoir le match "pour éviter la nuit blanche ou de faire une tachycardie".
Évidemment, "tu penses au scénario, au rythme, aux échecs", évoque l'ailière Chloé Valentini, qui comme ses coéquipières s'est trouvée bien désarmée vendredi face aux cages danoises (1/3), gardées par une immense Anna Kristensen.
Sébastien Gardillou, lui a "bien dormi", bien que trois petites heures, après s'être adressé à ses joueuses tard dans la soirée pour "juguler la déception et repartir de l'avant". Et il s'est levé aux aurores "avec la tête dans l'ordinateur".
"On regarde ce qui n'a pas fonctionné, ce qui peut être modifié à très court terme pour pouvoir s'engager de la meilleure des façons dans cette quête de médaille de bronze", dit-il.
Douloureux souvenir de Slovénie
Car paradoxalement, si les vice-championnes olympiques n'auront pas le titre espéré, la troisième place pourrait au moins leur permettre de ne pas rester sur un goût d'inachevé. "Ce serait vraiment triste de rentrer à la maison sans cette finalité positive", confirme la gardienne Hatadou Sako.
"Ça fait un mois qu'on est ensemble, un mois qu'on travaille, je pense que les filles à côté de moi ont envie d'aller chercher cette médaille, et pour le nouveau staff aussi", complète Chloé Valentini, quand Gardillou espère pour sa première compétition en tant que sélectionneur, "valider une période plutôt sympa".
Surtout, l'ombre de Ljubljana est toujours là. En 2022, après un parcours parfait à l'Euro, comme cette année, les Bleues s'étaient effondrées en demi-finale contre la Norvège (28-20), avant d'être piégées par le Monténégro (27-25 a.p) qu'elles avaient battu dans le tour principal. Une triste fin que les présentes avaient "très très mal vécu", se rappelle Grâce Zaadi.
Déjà là en qualité d'adjoint d'Olivier Krumbholz, Sébastien Gardillou se souvient de Françaises qui "avaient fait un match moyen (alors que) l'équipe de France ne peut pas se le permettre". Cela vaudra pour dimanche.
Car si les Hongroises ont aussi été battues par les Bleues dans le tour principal (30-24), leur état d'esprit n'est plus le même et les joueuses de Vlagyimir Golovin sont à la recherche de leur première médaille depuis 2012, année où elles avaient atteint la 3e place en Serbie.
"Comme le Monténégro il y a deux ans, elles (les Hongroises) n'ont rien à perdre, là où nous oui car on visait une autre couleur", reprend Grâce Zaadi, "donc il va falloir mettre tous les sentiments de côté pour ne pas arriver dans les mêmes configurations", et repartir avec le sourire, le mantra de leur sélectionneur depuis le début de l'Euro.