De la Coupe de l’America au Vendée Globe
Doit-on choisir entre l’amour historique de la Coupe de l’America et l’autre rêve
tenace de faire un tour du globe tout seul au monde? On peut se passionner pour
les deux et d’accepter l’idée que tout le monde n’a pas la même culture nautique.
Texte : Bruno Troublé / Photos : Gilles Martin Raget , Jean Marie Liot, Mark Loyd
La 37ᵉ America’s Cup s’est terminée à Barcelone quelques semaines seulement avant
le départ du Vendée Globe aux Sables d’Olonne.
Pour s’être rendu aux deux évènement, YACHTING Classique a été saisi par le
contraste entre les deux ambiances. D’un côté, des spécialistes de la régate,
subjugués par les performances de ces «nouveaux monocoques» les plus rapides du
monde (record : 105 km/h). Chaque régate dure à peine 20 minutes!
Beaucoup d’observateurs sont là pour soutenir LE bateau de leur pays – ils ne sont
que cinq à participer. À cela s’ajoutent des milliers de spectateurs, des badauds pour
la plupart espagnols, souvent venus en voisins, par hasard ou par curiosité, attirés
par le spectacle sans forcément y connaître grand-chose, mais ça brille…
De l’autre côté, une foule immense, inouïe, passionnée. Un public composé en
grande partie de «non-voileux», mais captivé par l’aventure humaine hors du
commun, de ces marins fous qui partent seuls autour du monde pendant 70 à 80
jours.
90 % d’entre eux rêvent d’une vie différente… Beaucoup se projettent en rêve,
imaginant qu’ils auraient eux aussi pu tout quitter pour partir.
En majorité, ils ne sont plus tout jeunes. Ils n’hésitent pas à patienter 4 ou 5 heures –
souvent en couple – dans le vent, le froid, et parfois dans le noir, calmement, sans
bousculade, pour approcher les pontons et contempler les 40 bateaux inscrits dans
cette course.
Le Vendée Globe est un phénomène de société unique, propre à la France.
Le jour où nous écrivons ces lignes, Jean Le Cam (65 ans !) est en tête. Violette
Dorange (23 ans) figure parmi les premiers, et deux concurrents – Damien Seguin et Jackie Xu – participent malgré le handicap de ne pouvoir manœuvrer que d’un seul
bras. Inimaginable!
Il n’existe pas de course plus inclusive que celle-ci. C’est aussi cela qui fait rêver.
Aucune autre course à la voile, pas même la classique australienne Sydney-Hobart,
n’attire plus de monde. Plus de 400 000 personnes participent virtuellement,
prenant le départ depuis leur canapé, avec l’impression de courir la course à leurs
côtés, bien au chaud devant la cheminée.
Le Vendée Globe n’a que 35 ans, contre 173 pour la Coupe de l’America. Pourtant,
ces deux événements incarnent les extrêmes de la voile que nous aimons tant.
La 38ᵉ America’s Cup. Au moment où le Vendée Globe prendra fin, nous saurons où
et quand aura lieu la 38ᵉ Coupe de l’America.
Grant Dalton et le Royal New Zealand Yacht Squadron, détenteurs du trophée, ont
annoncé que l’épreuve se tiendra dans moins de trois ans, sur les mêmes bateaux.
De plus en plus de voix s’élèvent pour demander la suppression des cyclistes à bord
– ces quatre équipiers de l’ombre qui produisent l’énergie nécessaire au
fonctionnement des bateaux.
Dans un monde où les technologies électriques dominent, on envisage leur
remplacement par des batteries sophistiquées, ce qui allégerait les bateaux (environ
400 kg de moins) et permettrait de voler par des vents plus faibles.
À lire la suite et le reportage complet dans YACHTING Classique N° 102
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