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Mayotte : l'état de «calamité naturelle» déclaré, Emmanuel Macron est sur place

«Pandza ata pandza urehema. Mahorais, on va se relever ensemble». Le président français Emmanuel Macron a posté un court message de soutien en mahorais, puis en français à l’occasion de son arrivée le 19 décembre dans ce territoire français situé dans l’Océan indien.

Ce 19 décembre les autorités dénombraient 31 victimes et 45 blessés en urgence absolue, ainsi que près de 1 400 en urgence relative. Des chiffres encore provisoires qui ne sont pas «en adéquation avec la réalité des 100 000 personnes qui vivent dans un habitat précaire», a souligné dans un communiqué le ministère français de l'Intérieur.

«Mais quand allons-nous nous occuper des Français!»

La préfecture de Mayotte a fait savoir, ce 19 décembre, que «des denrées alimentaires et de l’eau sont acheminées sur l’île et pourront être distribuées». La veille, des distributions analogues avaient déjà eu lieu. Ces distributions sont jugées insuffisantes par certains Mahorais qui s’en sont plaints sur les réseaux sociaux.

Ce niveau d'aide a aussi été critiqué par une partie de la classe politique le 18 décembre, notamment par le président de Debout La France (DLF), Nicolas Dupont-Aignan. «Mais quand allons-nous nous occuper des Français !», a-t-il lancé sur X, comparant les 4,6 millions d'euros «péniblement récoltés» par une soirée de soutien sur une chaîne de télévision publique à la contribution apportée par Paris à l'aide européenne aux réfugiés syriens en Turquie.

Le président de DLF estime ainsi que les Français paieraient «1,8 milliard d'euros» à ces réfugiés syriens «sans qu'on leur ait demandé leur avis», soit «391 fois moins» que l'aide récoltée pour les habitants de Mayotte.

Un angle d'attaque qu'avait exploité, quelques heures plus tôt, le président du l’Union Populaire Républicaine (UPR) François Asselineau.

Le même jour, sur les ondes de RTL, c’est le secrétaire général du Parti communiste Fabien Roussel qui déplorait : «L’État commence à prendre du retard […] pour secourir Mayotte. J’ai le sentiment que par péché d'orgueil, il [Macron] n’ose pas le faire».

Déclenchement de l’état de calamité naturelle exceptionnelle

Le dispositif mis en place par décret le 18 décembre et appelé «état de calamité naturelle exceptionnelle» est activé pour une durée initiale d’un mois. Celui-ci «permet de suspendre les délais administratifs fixés par les lois pour toute décision relevant de la compétence de l’État, d’une collectivité ou d’un établissement public», vulgarise Le Figaro.

Cette activation avait été annoncée le 18 décembre par le ministre démissionnaire des Outre-mer François-Noël Buffet, afin de déployer des «moyens exceptionnels […] pour rétablir rapidement les services vitaux et mettre en place un plan de reconstruction durable».

Ce dispositif, issu de la loi 3DS relative à «la Différenciation, décentralisation, déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l'action publique locale» adoptée début 2022, n'avait jamais été utilisé.

Il instaure une «présomption de force majeure» et peut être renouvelé par périodes de deux mois, selon l’évolution de la situation, précisait le communiqué des services de François-Noël Buffet.

Un rapport devra être publié par les autorités dans les six mois suivant la fin de l’état de calamité naturelle exceptionnelle, afin d'exposer «toutes les difficultés observées à l’occasion de sa mise en œuvre» et d'évaluer son efficacité.

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