Télérama, l’indicateur woke par excellence
Jeudi soir, TF1 diffusait l’un des grands classiques des fêtes de Noël, Love actually, le film choral de Richard Curtis, sorti en 2003 sur les écrans. Occasion pour une certaine Hélène Marzolf de conspuer cette daube sexiste, grossophobe, anti-diversité-racisée-LGBT — bref, tout ce que représente pour Télérama, le journal télé des élites qui votent Sandrine Rousseau, Danièle Obono et Aymeric Caron, la pensée franchouillarde d’extrême-droite des boomers fatigués — étant entendu que tous ces mots sont synonymes. Notre chroniqueur en a fait ses choux gras.
Roland Barthes, dans les années 1950, qualifiait le journal Elle de « véritable trésor mythologique ». Le bâton de maréchal des idées reçues et de la bien-pensance est désormais passé à Télérama, que les édiles parisiens dépouillent chaque semaine pour rester au niveau intellectuel de leurs électeurs — c’est-à-dire au ras du sol.
Le romantisme, c’est réac
Jeudi soir passait sur TF1 le joli film de Richard Curtis, Love actually. Télérama en a profité pour nous infliger une leçon magistrale de wokisme et d’intersectionnalité.
Le film serait donc devenu le « rituel doudou de Noël » — qui nous protège de la réalité saumâtre de ce monde injuste où Lucie Castets n’est pas encore Premier ministre. Vingt ans après sa sortie, « la sucrerie a pris un bon coup de pelle ». C’est si vrai que son réalisateur, Richard Curtis, « a fait son mea-culpa. Épinglé par sa fille, qui reproche à son œuvre son manque de diversité et sa grossophobie, le scénariste de Quatre Mariages et un enterrement, Bridget Jones et Coup de foudre à Notting Hill a reconnu qu’il faisait des films de boomeurs ». Crime suprême que de s’adresser aux plus de cinquante ans, avec un navet à « diversité quasi nulle, romantisme réac et ultra genré, et léger relent de xénophobie en prime ».
Voilà les futurs metteurs en scène prévenus. Blanche-Neige doit être noire et gouine pour plaire à Télérama, et les coups de foudre n’existent pas pour une nouvelle génération qui vit ses amours dans l’équité, le respect de l’autre (« puis-je dégrafer ton soutif, chérie ? ») et la haine instinctive de l’infidélité (beurk !), de la reproduction (re-beurk) et de la domination paternaliste. Richard Curtis, auteur de ce « rêve du macho de base », est prié de faire contrition publique, comme ces gamines blondes qui aux Etats-Unis, baisaient les pieds des footballeurs de couleur, après l’affaire George Floyd en 2020.
La bibliothèque idéale de Caroline de Haas
L’homosexualité (4,5% de la population, selon toutes les statistiques fiables) est désormais une référence obligée de toute histoire d’amour : « Difficile, explique Hélène Marzolf, de ne pas voir que le film a oublié un autre truc. L’amour entre personnes du même sexe… Oups ! »
A lire ensuite: Le wokisme n’existe pas. Enfin, ça dépend des jours…
Oui. Dans La Princesse de Clèves, Manon Lescaut, Madame Bovary, il n’y en a pas non plus. Vite, dépêchons Caroline de Haas dans nos bibliothèques pour les purger de ces brûlots sexistes.
À noter que dans Quatre Mariages et un enterrement, Richard Curtis avait inséré l’une des plus belles scènes d’amour et de mort, à l’occasion du décès du compagnon de l’un des protagonistes. Alors, homophobe un jour, mais pas homophobe toujours ?
Je n’ai pas besoin de réalisateurs et d’auteurs contemporains pour me faire des leçons sur l’homosexualité sous toutes ses formes. Il me suffit de relire La Recherche du temps perdu — mais Hélène Marzolf sait-elle vraiment lire, hors Annie Ernaux, Edouard Louis et Virginie Despentes, trinité sainte de la nullité littéraire ?
Jusqu’à quand tolèrerons-nous les diktats d’une élite auto-proclamée qui ne représente qu’elle-même ? Les journaux de la Gauche bien-pensante ne sont même pas arrivés à analyser la victoire de Trump comme une défaite générale du wokisme personnifié par Kamala Harris. Ils ne saisissent pas que #MeToo, par ses excès et ses préjugés, fait désormais horreur à une majorité de Français : tant pis pour celles et ceux qui ont réellement été violés. Ils plaident pour Lucie Castets, qui coche au moins la case « lesbienne », ou pour Mathilde Panot, idole de ces décervelés… L’une et l’autre se distinguent par une bêtise massive à laquelle s’identifient, sans doute, des électeurs de Gauche de moins de quarante ans formés par Philippe Meirieu, pape de l’analphabétisme contemporain, comme le souligne par ailleurs Didier Desrimais.
Désabonnez-vous de Télérama, et abonnez-vous à Causeur, c’est moins cher et plus intelligent. Et hurlez chaque fois que le wokisme pousse ses feux : c’est sur le terrain de l’idéologie (et pas de l’économie !) que se dérouleront les prochaines élections.
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