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Vendée Globe. Duel jusqu’au Horn dans un temps record !

Yoann Richome et Charlie Dalin devraient passer le cap Horn le 23 décembre dans un temps record. Sébastien Simon a perdu du terrain avec son foil cassé. Derrière, les poursuivants s’accrochent mais n’ont pas les meilleurs conditions pour revenir. L’écart avec le dernier, le belge Denis Van Weynbergh est monumental avec 6300 mn.

Yoann Richomme et Charlie Dalin devraient franchir le cap Horn le 23 décembre, dans un temps record. Reste à savoir lequel des deux marins prendra la tête de cette bataille symbolique. Les deux skippers, anciens coéquipiers chez Skipper Macif, se connaissent parfaitement. En 2016, Charlie Dalin avait dominé la saison en Figaro, mais Yoann Richomme l’avait devancé in extremis sur la Solitaire. Une rivalité amicale qui trouve ici une nouvelle expression. Avec une avance de 858 milles nautiques sur le record d’Armel Le Cléac’h, les deux leaders devraient exploser ce chrono.

Un duel au sommet

Yoann Richomme dispose d’un bateau conçu pour le VMG portant, dessiné par Antoine Koch et Finot-Conq, tandis que Charlie Dalin bénéficie du seul nouveau plan Verdier de cette édition, redoutable entre 10 et 15 nœuds au reaching. À 1400 milles du cap Horn, Dalin semble avoir l’avantage technique, mais la météo et les choix stratégiques pourraient encore bouleverser la donne.

Sébastien Simon ralentit, mais reste solide

Derrière, Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) conserve la 3e place malgré un foil endommagé, le contraignant à adapter sa trajectoire. Il se trouve à moins de 200 milles des leaders, toujours dans le match malgré cet handicap.

La lutte chez les poursuivants

À moins de 1000 milles, Thomas Ruyant (Vulnérable), Jérémie Beyou (Charal), et Nicolas Lunven (Holcim-PRB) peinent à combler l’écart depuis leur entrée dans l’océan Indien, il y a 21 jours. Leur frustration est palpable, d’autant qu’ils risquent d’être rattrapés par un groupe mené par Yannick Bestaven (Maître CoQ), Boris Herrmann (Malizia), et Justine Mettraux. Boris, désormais 8e, retrouve une place plus conforme aux performances de son bateau.

Les conditions s’améliorent pour les retardataires

Justine Mettraux a réussi à s’échapper du groupe comprenant Sam Davies et Clarisse Crémer, piégées par un anticyclone et reléguées à 1000 milles des leaders. Après 48 heures de navigation au près, elles profitent désormais de conditions plus maniables et pourraient être rejointes par Benjamin Dutreux (Guyot Environnement), qui maintient un bon rythme.

Jean Le Cam et les bateaux à dérives

Jean Le Cam, avec son groupe de 5 à 6 bateaux à dérives, est bloqué dans une dorsale. Une pause forcée qui lui permet de souffler avant d’entamer le Pacifique, où de nouveaux défis l’attendent.

4o

Damien Seguin (Groupe APICIL, 16e en progression réduite dans le Sud de la Nouvelle-Zélande, le skipper en profite pour nous donner d’abord quelques nouvelles de sa santé, après ses tracas dans la tempête australe qui l’avait sérieusement secoué : « Le genou est quand même assez douloureux, toujours bien gonflé. Je fais bien attention même si je ne peux pas l’immobiliser complètement vous imaginez bien, il faut que je continue à pouvoir me déplacer sur le bateau, des fois à quatre pattes, debout, en équilibre… Je fais attention, j’essaie de pas me faire mal par-dessus surtout ! Les cervicales ça va mieux pareil, je suis très précautionneux, je porte la minerve le plus souvent possible. Le bateau est étanche, ça a été un peu rock’n’roll de tout réparer dans ces conditions, mais ça s’est fait ! Après il y a d’autres petits soucis avec le bateau, mais c’est lié à de l’usure, c’est le quotidien du Vendée Globe ! », nous raconte-t-il avec son éternel allant. Il n’empêche que son casse-tête est loin d’être terminé, pour lui qui évolue actuellement au près, dans 10-12 nœuds de vent, avec 2,50-3 mètres de houle, « donc ça tape un peu, et surtout ça va durer quelques jours ! »

Ce début de Pacifique, ça tranche radicalement avec ce qu’on a connu dans l’Indien ! Que ce soit en situation météo, force de vent, état de la mer, etc…. C’est pas pour ça que c’est beaucoup plus sympa ! On a une situation météo qui n’est pas souvent rencontrée à ce moment-là de la course, mais qui peut arriver dans le Sud quand même… Je sais que je reviendrai pas sur la majorité de mes petits copains devant qui ont pris la poudre d’escampette, donc il faut aussi que je fasse le deuil de ces choses-là, et puis voir comment la suite se passe à moyen terme, on va pas avancer très vite et pas sur la route directe, donc ça ne va pas nous aider à faire un bon temps jusqu’au Cap Horn pour le groupe qui me concerne !

Encore à en découdre dans l’Océan Indien, le skipper Jingkun Xu (Singchain Team Haikou) en a d’autres en tête, lui qui s’apprête bientôt à dépasser les 110 degrés de longitude Est, « la même longitude que mon sponsor, la ville de Haikou, et c’est très proche de ma ville natale ! ». Toujours gêné par ses douleurs à l’épaule, le marin chinois poursuit sa progression, tout en découvrant les caprices du vent local :

L’océan Indien est difficile, compliqué. Il y a beaucoup de vent et de vagues, c’est difficile de bouger à bord. Il y a de l’eau partout, des fois la météo dit qu’il y a 30 nœuds de vent, et en fait ce sont des rafales de 45 à 50 nœuds et le pire c’est plutôt ça. Avant-hier j’ai eu pendant longtemps du vent de Nord-Est, j’ai même cru que j’avais téléchargé de fausses météo tellement ce n’était pas ce qu’annonçaient les fichiers !
A quelle sauce sera-t-il croqué demain, alors que les bulletins prévoient « un gros challenge avec du mauvais temps » ? « Actuellement j’ai 40 nœuds de vent », nous dit-il simplement, comme si ce n’était qu’une petite brise familière… C’est qu’il est toujours aussi heureux d’être là, lui qui ne voit décidément pas les bientôt six semaines défiler :

Le temps passe très vite en mer, il y a plein de choses à faire : je fais deux contrôles de sécurité par jour, il faut étudier la météo, il y a plein de petites réparations et des fois je prends du temps pour discuter avec les oiseaux de mer ! Donc une journée est vite passée ! Je suis content que la nuit devienne très courte, des fois sans même s’en rendre compte, une journée est terminée.

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