Ski: Sarrazin va être opéré après sa lourde chute à Bormio
Sarrazin, 30 ans, a chuté sur la redoutable et controversée Stelvio où aura lieu dans treize mois la descente des Jeux olympiques 2026 de Milan Cortina.
Meilleur temps la veille du premier entraînement avant la descente de Coupe du monde samedi, il dominait ce second entraînement avant d'être déséquilibré dans le "mur de San Pietro", la dernière difficulté de la piste.
Le Haut-Alpin a perdu le contrôle de ses skis et s'est littéralement envolé sur une bosse, déclenchant l'ouverture de son airbag de protection.
Le skieur du Dévoluy a ensuite violemment rebondi sur la neige, avant de terminer sa course dans les bâches et filets de protection après une interminable glissade.
Il a fini par être rejoint par les services de secours pendant que l'entraînement était interrompu dans un silence glaçant et que tous les descendeurs s'interrogeaient sur l'état de santé de "Cyp".
Après vingt minutes de soins loin des caméras, le N.2 mondial en descente de l'hiver dernier a été évacué par hélicoptère vers l'hôpital de la commune voisine de Sondalo.
Dans un premier communiqué, la FFS a rapidement indiqué que Sarrazin "était conscient".
Vainqueur en 2023
Le second communiqué, publié trois heures plus tard, a suscité l'inquiétude: "Après sa chute à l'entraînement à Bormio ce (vendredi) matin, Cyprien Sarrazin souffre d'un hématome sous-dural, il est à l'hôpital en réanimation neurologique pour le moment", a écrit la FFS qui a ensuite publié un message, plus rassurant, du médecin des équipes de France de ski, Stéphane Bulle: "Cyprien est conscient, il reste sous surveillance".
Ce message a été suivi d'un nouveau communiqué, annonçant que "suite aux examens complémentaires, ainsi que l'évolution clinique de Cyprien, il a été décidé en accord avec les chirurgiens italiens d'opérer Cyprien ce (vendredi) soir pour drainer l'hématome sous-dural"
Sarrazin attendait beaucoup de ses retrouvailles avec la Stelvio après un premier mois de compétition mitigé avec une deuxième place en super-G à Beaver Creek (Etats-Unis) mais deux descentes, sa discipline forte, décevantes (9e à Beaver Creek, 17e à Val Gardena, en Italie).
L'hiver dernier, Sarrazin avait réalisé de très loin la meilleure saison de sa carrière, en signant à Bormio sa deuxième victoire en Coupe du monde, la première après sept ans et son succès dans un parallèle.
Longtemps spécialiste du géant, Sarrazin a remporté quatre victoires en 2023-24, avec notamment deux succès en deux jours à Kitzbühel (Autriche), considéré comme l'étape de vitesse la plus prestigieuse du circuit.
"C'est sûr qu'à Bormio, je vais avoir des bons souvenirs qui vont revenir, avait-il expliqué lors d'un point-presse lundi. C'est un endroit qui va rester dans ma mémoire longtemps. Il y aura de l'excitation, l'envie d'y aller".
"Ils ne méritent pas les JO"
Mais Sarrazin ne se projetait pas encore jusqu'aux JO-2026 dont la descente masculine, traditionnel moment fort des Jeux olympiques d'hiver, aura lieu le 7 février 2026 à Bormio.
"Cela va venir petit à petit, pas mal de gens m'en parlent, c'est un peu dans ma tête mais Bormio en décembre et Bormio en février c'est pas du tout le même Bormio", avait-il fait remarquer.
Longue de plus de trois kilomètres avec des portions en dévers éprouvantes, la Stelvio est l'une des pistes les plus difficiles du circuit avec son dénivelé de près de 1000 m, ses 60% de pente moyenne et surtout son revêtement glacé à cette période de l'année.
Un autre descendeur, l'Italien Pietro Zazzi, a été lui aussi évacué par hélicoptère et souffre d'une double fracture du tibia-péroné de la jambe droite, tandis que le N.1 mondial, le Suisse Marco Odermatt, a fait un "run" d'entraînement prudent.
Si Bormio fait partie des "classiques" de la Coupe du monde et a accueilli à deux reprises les Championnats du monde (1985, 2005), l'étape lombarde n'est guère appréciée des skieurs qui critiquent régulièrement la préparation de la piste.
"Ils ne savent pas préparer les pistes, cela fait quarante ans qu'ils préparent les pistes et ils ne savent rien faire d'autre que préparer des pistes dangereuses", a ainsi asséné sur Eurosport le Français Nils Allègre. "Ils ne méritent pas d'avoir les Jeux olympiques ici", a-t-il conclu.