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Émeutes post-électorales au Mozambique : 125 morts en seulement trois jours

Au Mozambique, les émeutes post-électorales ont fait au moins 125 morts et une centaine d'arrestations rien que durant la période allant du 23 au 26 décembre, soit les trois jours successifs à la confirmation de la réélection de Daniel Chapo par le Conseil constitutionnel, le 23 décembre.

Ce total dévoilé le 26 décembre par l’ONG locale Plataforma Decide, dont les données sont régulièrement reprises par Amnesty International et d’autres organisations internationales, fait également état d’un total de 252 morts depuis le début des troubles dans la foulée des élections du 9 octobre.

L'évasion spectaculaire de 1 534 détenus de la grande prison de haute sécurité de la capitale Maputo le 25 décembre a également fait 33 morts parmi les mutins, selon le chef de la police, dans des affrontements avec les gardiens. Des groupes de manifestants se seraient approchés de la prison et auraient contribué à la confusion, selon la police. Selon la même source, 150 fugitifs auraient été capturés lors des opérations de recherche menées immédiatement après cette évasion.

Une trentaine de détenus considérés comme dangereux, en raison de leurs liens avec des groupes djihadistes opérant dans la région du Cabo Delgado, figurent parmi les évadés, rapportent les autorités. Le Mozambique, confronté à une insurrection djihadiste dans le nord du pays depuis sept ans, voit sa situation sécuritaire davantage fragilisée par ces troubles.

Les Russes mis en garde contre tout voyage au Mozambique

Dans la foulée de cette escalade de violences, l'ambassade de Russie au Mozambique a appelé le 25 décembre les Russes à annuler ou à reporter leur voyage : «En raison de la situation sociopolitique difficile dans le pays, il est fortement recommandé aux citoyens russes qui envisagent de se rendre au Mozambique pendant les vacances du Nouvel An et de Noël d'annuler ou de reporter leur voyage jusqu'à ce que la situation se normalise», a indiqué la mission diplomatique dans un communiqué.

Les manifestations au Mozambique ont commencé après les élections du 9 octobre, lorsque la commission électorale a déclaré la victoire du parti au pouvoir, le Frelimo. Les candidats de l'opposition, les groupes de la société civile et les observateurs ont déclaré que les élections étaient frauduleuses. Bien que Daniel Chapo ait remporté 65 % des voix, l’opposition continue de réclamer une «justice électorale», qualifiant l’élection de «volée».

Le 7 novembre, le gouvernement mozambicain a déployé des forces militaires pour réprimer les manifestations, notamment à Maputo, capitale du pays. Le 19 novembre, le chef de l'opposition Venancio Mondlane a été accusé d'avoir fomenté un coup d'État. Début décembre, des manifestants ont incendié deux bâtiments gouvernementaux.

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