Les tours d’observation creppelaines
La tour d’observation était située au lieu-dit Grandes Genettes (âs grantès gnèsses) plus précisément le long du chemin dénommé Roleuseheid, à environ quatre cents mètres de Rouge Croix. De nos jours, il ne subsiste presque plus rien de cette construction, à part un morceau de pilasse et un bout de terrain aplani, de forme circulaire, qui servait d’assise à la construction.
Un fait divers semble pouvoir expliquer la destruction rapide de la tour d’observation, il nous a été raconté par Monsieur Jacquy Dohogne né en 1934. C’est un des rares Creppelains qui, de nos jours, peut parler de cette tour de guet, mais il ne l’a jamais vue entière ! Ses propos, il les tient de son père Albert Dohogne né en 1908. En voici le récit : « Au début de la Grande Guerre, un bataillon d’artillerie prussien occupait et razziait tout le village. Excédé par le comportement des Teutons, quelques jeunes Creppelains se rendirent armés sur la tour d’observation de Roleuseheid et se mirent à tirer en direction de la Villa des Fawes, située à environ 1 km de la tour, à la sortie du village sur la route menant à La Gleize (de nos jours, avenue André Guillaume), où se trouvait une partie du bataillon de l’envahisseur ».
En représailles, les Allemands auraient-ils détruit la construction qu’ils jugeaient trop dangereuse pour leur sécurité ?
Contrairement à la tour d’observation de Roleuseheid qui était construite en moellons, la tour de guet dénommée « Le Belvédère » avait été construite en bois, par les Eaux et Forêts, au lieu-dit so lès reûheûs tchans, près du cimetière, le long du chemin de Wérihay, afin de pouvoir repérer des incendies naissants. De son sommet, on jouissait d’une vue exceptionnel sur Spa et sur tous les bois environnants. Cette tour, construite entre les deux Guerres, était devenue une attraction touristique locale.Du 26 octobre 1944 au 20 décembre 1944, un peloton du 125e escadron de reconnaissance mécanisé de l’armée américaine s’installa au pied du belvédère.
D’après Monsieur Dohogne, la tour de guet aurait été détruite par un incendie en 1945. Des adolescents du village avaient eu la « bonne » idée d’y faire cuire des frites … la suite on la devine !
Jean Lecampinaire
Sources :
La vie romanesque de Georges Neyt (André Andries – 2005)
Architecture thermale, les résidences et villas de Spa (Louis Pironet – HAS – 1981)
Creppe sur la voie du temps passé (Pierre Gendarme et James Lohest – 1989)
Messieurs Jacquy Dohogne et André Pottier