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Itinéraire d’une veuve très noire

Si la plupart de ses petites copines islamistes ont été tuées durant dix années de guerre, Le Parisien nous donne de bonnes nouvelles d’Hayat Boumeddiene. La djihadiste la plus recherchée de France est toujours vivante en Syrie…


En ce sinistre anniversaire des massacres perpétrés sur notre sol par des terroristes islamistes en janvier 2015, voilà que l’on est amené à reparler de la veuve de l’un de ces monstres, Amedy Coulibaly.

D’origine malienne mais natif de Juvisy-sur-Orge, celui-ci s’est tout d’abord illustré dans la délinquance, à ses débuts, celle pudiquement qualifiée de mineure, puis, comme de juste, il a assez vite dérivé vers la grande, la majeure. Braquage de banque, etc. 

Ensuite, converti à l’islam le plus radical, passant du banditisme à la fureur terroriste, Coulibaly abattra froidement, à Montrouge, le 8 janvier 2015, la policière Clarisse Jean-Philippe et blessera grièvement un agent municipal de voirie. 

Le lendemain même, à l’Hyper Casher de la Porte de Vincennes à Paris, il exécute quatre personnes – juives – qu’il a prises en otages. Il sera lui-même abattu peu après par les policiers du RAID et de la BRI.

Or, à ce moment-là, sa veuve, Hayat Boumeddiene, ne se trouve déjà plus sur le sol français. Elle a filé quelques jours plus tôt en Syrie en compagnie des frères Belhoucine, dont Mohamed qui, croit-on savoir, aurait été ici, en France, le référent, le maître à penser et à agir de Coulibaly. 

Celui-ci a épousé – religieusement mais non civilement – Hayat Boumeddiene en 2009 et c’est dans ce moment que la jeune femme opte pour le port du voile intégral, ce qui l’amène à quitter son emploi de caissière. Cinq ans plus tard, fin 2014, c’est-à-dire quelques semaines avant les attentats, elle se prépare vraisemblablement à quitter la France puisqu’elle vide ses comptes en banque. Parvenue en Syrie, elle se réfugie à Raqqa, alors capitale de l’État islamique où, en raison des « hauts faits » de son mari, elle est fort bien accueillie et généreusement célébrée par la propagande de Daech qui en fait une héroïne.

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À ce jour, elle est bien évidemment toujours recherchée par le Parquet National Antiterroriste français en raison de la condamnation à trente années de prison dont elle a écopé pour son rôle avéré dans la préparation des crimes islamistes commis par son mari et leurs complices. Cependant, elle demeure introuvable. 

Or, rapporte le journal Le Parisien, voilà que, alors qu’on l’a crue morte en 2019, elle serait toujours en vie et constituerait donc encore une menace pour notre pays. On doit ces révélations à une « revenante » du Djihad (on préfère manifestement jouer la prudence dans le choix des termes et parler de « revenante » plutôt que de « repentie ». Cela paraît plus sage, en effet) qui l’aurait côtoyée ces dernières années. 

Veuve, Hayat Boumeddiene ne l’est pas restée bien longtemps. Ayant juste laissé passer ce qu’on nomme élégamment « délai de viduité », délai prescrit par la loi islamique – quatre mois et dix jours – elle se remarie avec un djihadiste tunisien, Abou Talha. Or, celui-ci ne plaisante pas avec cette loi, et l’épouse se voit bientôt littéralement cloîtrée. Ce qui, semble-t-il, ne lui conviendrait qu’à demi.

N’ayant pas d’enfant, et peut-être ne pouvant pas en avoir, elle pousse son conjoint à prendre une seconde épouse. Ce sera une Française convertie à l’islam. Probablement influencée par la généreuse pratique franco-française du regroupement familial, à peine mariée elle fait venir en Syrie son père, sa mère, ses frères et sœurs… 

Puis survient la prise de Raqqa par les forces syriennes. Hayat Boumeddiene se replie alors juste à temps au sein d’une communauté djihadiste dans le village de Bahr, à l’est du pays. Faut-il préciser que toute cette période-là elle se prétend Syrienne ?

En 2018, son second mari ayant été tué lors de combats, elle se constitue prisonnière auprès des forces kurdes et c’est dans le camp de réfugiés où elle est envoyée que le témoin évoqué, la « revenante », la retrouve. « Je te croyais morte ! » s’étonne-t-elle. « C’était le but », lui répond Hayat. Hayat qui va se faire appeler désormais Oum Abdallah, ce qui signifie « Mère d’un adorateur de Dieu ». Rien de plus commode pour se fondre dans la population, de très nombreuses femmes ayant à cœur de porter ce nom saint. 

Puis les Turcs passent à l’attaque contre les Kurdes. La veuve prend la fuite au bon moment – Déguerpir à temps : une de ses aptitudes les plus remarquables, à l’évidence -. Elle gagne alors la région d’Idlib où elle se fond au sein du groupe islamique HTS (Hayal Tahir al-Shan). 

Cependant, nous apprend encore la « revenante », la deux fois veuve ne s’est pas limitée à changer d’identité, de nationalité. Elle aurait aussi totalement modifié son apparence physique. Le témoin la décrit comme étant désormais « à peine reconnaissable ». Une question : méconnaissable au point de passer inaperçue si, dans le grand mouvement de population que connaît la Syrie depuis le changement de régime, elle s’avisait de revenir chez nous pour y parfaire le travail de mort initié par Coulibaly, son premier époux ?

Les autorités françaises n’excluent pas cette éventualité car, s’il y a une chose, une seule, à laquelle cette jeune femme d’à présent trente-six ans s’est bien gardée d’apporter le moindre correctif, c’est assurément sa soumission à l’islamisme radical et à sa barbarie terroriste.

Source: Le Parisien

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