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Superbactéries : 40 millions de personnes pourraient mourir d'ici 2050

Le taux de mortalité dans le monde dû à la résistance bactérienne aux antibiotiques augmentera chaque année et pourrait, d'ici 2050, coûter la vie à «40 millions de personnes», selon les propos de l'ancienne médecin en chef du Royaume-Uni (2010-2019) Sally Davies, rapportés par The Guardian.

«Environ un million de personnes meurent chaque année à cause de la propagation de la résistance aux antimicrobiens, et ce chiffre devrait augmenter au cours des 25 prochaines années», a déclaré cette hématologue, alertant sur la propagation des bactéries résistantes aux antibiotiques, également dénommées superbactéries, qui sont peu à peu devenues la bête noire des hôpitaux.

«Il existe un réel danger que les procédures de routine - de la chirurgie à l'accouchement - puissent comporter des risques mortels généralisés en raison de la propagation de bactéries résistantes aux antimicrobiens», a vulgarisé The Guardian.

Le quotidien a souligné que les personnes âgées sont exposées à ce risque en raison de l'augmentation des maladies chroniques qu'elles développent, ce qui les rend plus vulnérables à ces bactéries.

«Des données récentes montrent que la résistance aux antimicrobiens diminue chez les enfants de moins de cinq ans, ce qui est une bonne nouvelle. Pour les personnes âgées de plus de 70 ans, les taux de mortalité ont augmenté de 80% depuis 1990, ce qui est très inquiétant», précise la publication.

Nouveaux antibiotiques : les laboratoires peu intéressés

Face à ces menaces, les médecins tentent de limiter au maximum la prescription d'antibiotiques. Mais la propagation des superbactéries n'est pas uniquement imputable à une sur-médicamentation des personnes âgée. «Nous injectons essentiellement des antibiotiques dans les vaches, les poulets et les moutons, comme alternative bon marché à la stimulation de la croissance ou des prophylactiques pour prévenir la propagation des maladies», a mis en avant le docteur Davies.

Par ailleurs, pallier cette résistance croissante du corps humain aux antibiotiques, via la mise au point de nouveaux médicaments antimicrobiens, se heurterait à une réalité beaucoup plus prosaïque.

«Par exemple, les médicaments pour l'hypertension artérielle qui doivent être pris tous les jours ou les médicaments contre le cancer qui doivent être administrés pendant des mois sont beaucoup plus rentables pour les sociétés pharmaceutiques», a expliqué la scientifique.

«Si vous développez un nouvel antibiotique, quelqu'un peut l'utiliser une fois par semaine, une fois par an. Où est le profit ? Elles n'ont donc aucune raison d'essayer de développer de nouveaux antibiotiques» a-t-elle encore déclaré.

La crise du Covid-19 aurait contribué au phénomène

Par ailleurs, selon l'OMS, durant la crise du Covid-19, les malades hospitalisés auraient abusé des antibiotiques : «environ 75%» d'entre eux ont pris ces médicaments «au cas où», affirme Davis, alors que «8%» seulement en avaient besoin en raison de co-infections bactériennes.

Ce alors que les campagnes de prévention contre la surconsommation d'antibiotiques sont monnaie courante. En Russie, le ministère de la Santé avait rappelé que ces médicaments étaient inutiles contre les maladies virales, y compris le COVID. Au-delà des infections pouvant être contractées, les antibiotiques peuvent également créer une résistance aux médicaments des bactéries - susceptible de provoquer des maladies - déjà présentes dans l'organisme.

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