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Trump entend acquérir le Groenland pour renforcer l'influence des États-Unis, selon Reuters

Le président américain élu Donald Trump envisage sérieusement d'acquérir le Groenland, notamment pour étendre la sphère d'influence des États-Unis dans l'hémisphère occidental, a rapporté l'agence de presse Reuters le 9 janvier, citant des sources familières avec le sujet. Selon elles, Donald Trump entend utiliser des moyens tels que les pressions diplomatiques ou économiques sur le Danemark. Toutefois, comme le notent les sources, il est peu probable que le président élu ait recours à la force militaire pour prendre le contrôle de l'île.

Selon Reuters, «l'achat du Groenland» fait partie de la liste des priorités en matière de politique étrangère dressée par les hauts fonctionnaires de Donald Trump à la suite de sa victoire à l'élection présidentielle du 5 novembre. Les sources affirment également que l'expansion du territoire américain est un moyen de créer un «héritage» présidentiel dont les générations à venir se souviendront.

La chaîne de télévision américaine CNN, citant des sources, a à son tour rapporté le 8 janvier que des conseillers et des alliés du président américain élu Donald Trump avaient mis en garde les responsables danois sur le «caractère sérieux de ses intentions» concernant l'achat du Groenland. Selon la chaîne de télévision américaine, Copenhague évalue soigneusement la manière de répondre à l'idée de Trump afin qu'elle ne conduise pas à une rupture avec les États-Unis, qui sont un allié proche  du royaume et un membre de l'OTAN.

Les sources de la chaîne à Copenhague et à Washington ont indiqué que l'obsession du président élu américain pour l'acquisition du Groenland n'était pas compréhensible, puisque les États-Unis ont déjà conclu un accord de défense de dix ans avec le Groenland, ce qui a permis d'accroître considérablement la présence militaire américaine sur l'île. Toutefois, un fonctionnaire anonyme du Pentagone a déclaré à CNN que l'inquiétude concernant le Groenland était liée à la possibilité qu'il devienne indépendant du Danemark : l'île pourrait alors devenir plus instable politiquement.

«Je pense que c'est de là que vient une grande partie de ces discussions. Nous reconnaissons qu'il y a une sorte de transition dans la situation géopolitique que nous n'avons pas vue depuis un certain temps. Et les gens posent des questions», a déclaré un fonctionnaire américain cité par CNN.

Fin novembre 2024, l'ancien chef de cabinet du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, Alexander Gray, a écrit dans une chronique pour The Wall Street Journal que Trump devrait réexaminer l'idée d'acquérir le Groenland. L'analyste a qualifié l'accord possible de «marché du siècle». Selon lui, l'une des raisons d'acquérir l'île réside dans les actions de la Russie et de la Chine, qui «menacent le statu quo dans l'Arctique». «Moscou revendique d'importantes zones de l'océan Arctique, y compris dans la zone économique exclusive du Groenland», a-t-il écrit.

Le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, a déclaré lors d'un briefing le 9 janvier que l'Arctique faisait partie de la sphère des intérêts nationaux et stratégiques de la Russie. Selon lui, la Russie est intéressée à la paix et à la stabilité dans cette région. Il a également appelé à respecter l'opinion de la population du Groenland.  «Il est nécessaire de faire preuve du même respect à l'égard de l'opinion de la population groenlandaise. Il est très important de s'en souvenir», a déclaré Dmitri Peskov.

Le 9 janvier, le vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev, a exprimé des doutes sur le fait que Trump parvienne à rattacher le Canada et le Groenland aux États-Unis. Selon lui, le nouveau président américain commence son règne «de manière peu ennuyeuse», mais ces idées ont un caractère «purement prospectif et absolument irréaliste».

Les ambitions de Donald Trump

À la fin de décembre 2024 Donald Trump a affirmé que posséder des territoires stratégiques comme le Groenland était «une nécessité absolue» pour «garantir la sécurité nationale américaine». Ces propos rappellent les ambitions expansionnistes déjà affichées lors de son premier mandat.

Trump a déclaré que les États-Unis devraient acquérir le Groenland pour ses ressources stratégiques et son positionnement géopolitique. Il a qualifié l'île de «cruciale» pour les intérêts américains. Cependant le Premier ministre groenlandais, Mute Egede, a immédiatement rejeté cette idée: «Le Groenland n'est pas à vendre», a-t-il affirmé.

Outre le Groenland, le président élu des États-Unis a également exprimé une revendication sur le canal de Panama. Il a critiqué les «frais exorbitants» imposés aux navires américains et exigé une réduction immédiate des droits de passage. Trump a publié une image provocante sur Truth Social, montrant un drapeau américain flottant au-dessus du canal, accompagnée de la légende : «Bienvenue au canal des États-Unis».

Par ailleurs, Donald Trump a déclaré qu'il souhaitait intégrer le Canada aux États-Unis sous forme de 51e État. Le Premier ministre canadien démissionnaire Justin Trudeau s'est fermement opposé à cette déclaration. Selon lui, les États-Unis et le Canada «bénéficient du fait que nous soyons l’un pour l’autre le principal partenaire en termes de commerce et de sécurité». La candidate au Congrès américain pour le Texas, Valentina Gomez, a commenté les mots du Premier ministre canadien : «Si l’Amérique veut que le Canada fasse partie des États-Unis, il fera partie des États-Unis. Ou qu’est-ce que tu vas faire contre ça, mon garçon ? Rien»

Des déclarations sans précédent qui inquiètent les alliés

The Wall Street Journal a rapporté le 8 janvier, en citant des sources, que les dernières demandes du président élu Donald Trump aux partenaires américains de l'OTAN - céder des territoires du Canada et du Groenland aux États-Unis et dépenser plus pour la défense que ce que Washington dépense lui-même - risquent de ruiner la confiance des alliés et d'enhardir potentiellement les adversaires.

Selon le journal américain, les commentaires de Donald Trump pourraient être considérés comme une ouverture dans des négociations difficiles plutôt que comme des déclarations politiques. «Néanmoins, ils sont sans précédent. Jamais auparavant une personne élue à la présidence des États-Unis n'avait discuté publiquement de l'utilisation de la force militaire ou d'autres mesures coercitives pour prendre le contrôle d'une partie ou de la totalité d'un pays qui est un allié proche, et n'avait exigé un niveau aussi élevé de dépenses militaires», a écrit The Wall Street Journal.

Kaja Kallas, la chef de la diplomatie de l’UE, a déclaré le 9 janvier que «l’intégrité territoriale et la souveraineté du Groenland» devaient être respectées. 

La première ministre danoise Mette Frederiksen réunit jeudi soir les dirigeants des partis danois représentés au Parlement pour les informer des «mesures prises» après les propos de Donald Trump. «Rencontrer les chefs de parti nous donne l’occasion de partager les mesures que le gouvernement a prises ces derniers jours», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Lars Rasmussen à des journalistes le 9 janvier.

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