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Comment les Spurs brillent sans Victor Wembanyama

Les San Antonio Spurs vont défier le Oklahoma City Thunder à Las Vegas pour une place en finale de la NBA Cup. Un duel qui s’annonce spectaculaire entre deux équipes qui pourraient régner sur la ligue pendant les dix prochaines années et créer une rivalité fantastique autour de Victor Wembanyama et de Chet Holmgren. Pour l’instant, les champions, ce sont bien Shai Gilgeous-Alexander et ses partenaires. Les deux franchises ne boxent pas dans la même catégorie. Pas encore. Mais l’ascension des éperons cette saison laisse penser que l’organisation texane pourra bientôt faire partie des prétendants et donc apparaître comme un concurrent majeur de celle de l’Oklahoma.

Ils occupent pour l’instant la cinquième place de la Conférence Ouest, à égalité avec les Los Angeles Lakers qu’ils viennent de battre, avec 17 victoires pour 7 défaites. Il est désormais clair que l’équipe de Mitch Johnson est très bien partie pour se qualifier directement pour les playoffs en intégrant le top-6. Ça peut sembler logique aujourd’hui, en décembre, mais ça ne l’était pas forcément avant le coup d’envoi de la saison. San Antonio n’a gagné que 34 matchs l’an passé et pourrait atteindre les 50 « W » en 2026. Ce serait une première depuis 2017.

Victor Wembanyama enfin de retour ? 

Le bilan est d’autant plus surprenant en prenant en compte le fait que Wembanyama n’a pas joué depuis le 14 novembre dernier en raison d’une douleur au mollet. Sans lui, les Spurs ont disputé 12 rencontres et l’ont emporté à 9 reprises. Stephon Castle a raté 9 matches sur la même période et Dylan Harper 4. Malgré ça, l’équipe a continué à carburer à plein régime en trouvant d’autres ressources.

De'Aaron Fox, parfait dans le rôle du patron

La première d’entre elles restant De’Aaron Fox. Les dirigeants ont sacrifié quelques tours de draft (dont un non protégé des Timberwolves en 2031) pour faire venir le meneur All-Star en cours de saison dernière. Fox, 27 ans, est déjà entré dans son prime à l’inverse de la majeure partie de ses nouveaux camarades. C’est justement ça l’idée, pouvoir compter sur un vétéran de grande qualité à même d’épauler la superstar française mais aussi de prendre son relais dans certains moments. Et notamment, aussi, de renfiler son costume de première option quand la situation l’exige ou quand le jeune pivot manque à l’appel.

L’ancien chouchou des Sacramento Kings a parfaitement assumé son rôle depuis un mois. Il a logiquement haussé son volume offensif pour tourner à plus de 25 points, 48% aux tirs, 40% à trois-points et 6 passes par match en l’absence de Wembanyama. Il s’est notamment illustré dans les fins de partie serrées, là encore exactement ce pourquoi les Spurs ont misé sur lui dans l’optique de passer un cap. Avec Fox aux commandes, San Antonio s’est mis à jouer plus vite.

Les Spurs étaient dans le top-10 des équipes les plus lentes de la ligue avec Victor Wembanyama et dans le top-10 des plus rapides sans lui. Ça paraît à peu près normal étant donné qu’il mesure 2,24 mètres et qu’il est primordial pour le staff de parfois ralentir le jeu afin d’offrir différents post-ups et isolations à leur meilleur joueur. Quand il n’est pas là, le style est plus débridé autour de De’Aaron Fox. Avec plus de rythme donc, mais aussi de pénétrations des extérieurs et de drives-and-kicks. C’est pourquoi la formation texane s’est même mise à marquer de plus en plus de points. 120 de Rating Offensif (sur 100 possessions) sur les 12 derniers matches. En revanche, elle en encaisse aussi plus, et c’est compréhensible, sans le monstre défensif qu’est Wembanyama.

Une équipe des San Antonio Spurs déjà prête à gagner ?

Mauvaises nouvelles pour Wembanyama, Castle et les Spurs...

Attention, globalement, il paraît évident que les Spurs restent meilleurs en sa présence. Personne de sensé ne remet ça en question. Ce qui est intrigant, c’est surtout de constater que ce groupe est plus profond et plus talentueux que ce l’on aurait pu croire. Castle progresse à une vitesse affolante. Il était déjà brillant l’an passé, pour sa première saison bouclée avec le titre de ROY, mais il n’est finalement pas si loin du niveau All-Star dès sa deuxième année. Il compilé 18 points et 6 passes pour l’instant.

Il y a autour tout un tas de joueurs à même d’apporter différentes choses sur le terrain. Harrison Barnes est l’un des vétérans les plus fiables de tout le championnat. Les commentateurs locaux l’appellent « monsieur 100% » et c’est parfois l’impression qu’il dégage, celle de ne jamais rater dès qu’un tir ouvert derrière l’arc s’offre à lui. Devin Vassell est capable de cartons offensifs, Keldon Johnson apporte du punch en sortie de banc, Luke Kornet est valeureux, Julian Champagnie confirme sa capacité à mettre des shoots lointains lui aussi… bref, il y a du talent à tous les étages. La rotation est profonde et San Antonio ne connaît pas de vrais temps faibles quels que soient les hommes alignés.

« On ne peut évidemment pas remplacer ce que fait Victor sur le terrain mais le fait de gagner avec différentes combinaisons de joueurs donne un autre type de confiance à cette équipe », confie Barnes.

N’oublions pas non plus Dylan Harper, deuxième choix de la dernière draft qui semble lui aussi en avance. Le jeune combo guard est l’un des meilleurs rookies de sa promotion et il trouve toujours le moyen de s’illustrer, même en jouant parfois peu de minutes. Il affiche une maturité vraiment intéressante, à l’image de Castle l’an dernier, et une aisance pour aller jusqu’au cercle dès ses premiers pas en NBA. Les Spurs ont gagné 11 des 14 matches disputés par Harper pour le moment contre 6 des 10 qu’il a raté.

Le groupe va devoir surfer sur cette belle dynamique actuelle tout en réintégrant sa licorne au cœur du jeu. C’est un défi excitant qui, a priori, n’en est pas vraiment un. Mais c’est vrai que Victor Wembanyama et De’Aaron Fox n’ont joué que 4 matches ensemble cette saison. Ils doivent développer vite des repères. Ensemble, les Spurs ont un Net Rating de +6 points.

Ce début de saison canon change les perspectives pour San Antonio. Peut-être que cette équipe est déjà prête à avoir l’avantage du terrain en playoffs. Peut-être qu’elle est déjà prête à gagner une série. Voire deux. Quitte à concurrencer le Thunder dès maintenant ? Là, ça, non. Pas pour le titre en tout cas. Mais pour la NBA Cup, tout est envisageable. Réponse dans la nuit de dimanche à lundi.

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