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Accueil des réfugiés: l'Europe n'est pas un eldorado

IMMIGRATION - La question de l'accueil des réfugiés et de celle des migrants en Europe est aujourd'hui au cœur de l'actualité internationale. Il s'agit d'une nouvelle épreuve pour l'Europe, après celle de la crise financière. Elle suscite des débats passionnés et soulève parfois des questions auxquelles les pays concernés doivent donner des réponses. Le droit international doit-il s'imposer au droit des pays d'accueil ? Autrement dit, un pays a-t-il le droit de s'opposer à l'accueil de réfugiés au motif que les populations autochtones sont les seules à pouvoir disposer de leur territoire ? Dans le même temps, les règles fondamentales et les habitants de ce pays doivent-ils subir les exigences de ceux qui sont accueillis?

Emmanuel Argo, conseiller international de la société civile et notamment ancien rapporteur général lors du civil G8 tenu à Moscou en 2006, relève trois approches politiques différentes pour une même situation. D'abord l'Allemagne et l'Autriche qui sont pragmatiques et voient dans l'accueil des réfugiés un effet d'aubaine économique et sociale susceptible de leur apporter dans l'immédiat un véritable avantage. Mais à long terme, note-t-il, existe un risque d'éclatement culturel social et une perte de compétitivité économique en cas de retour massif des réfugiés dans leur pays, à moins qu'il ait la première place pour participer à la reconstruction. Ensuite, la France qui envisage non un accueil temporaire de ces réfugiés, mais un accueil durable avec, à la clef, une volonté d'intégration ou d'assimilation qui suppose chez le réfugié de faire table rase de son passé. « D'où le malentendu entre ceux qui n'envisagent pas forcément de s'installer définitivement et les populations autochtones qui craignent d'être envahies », explique-t-il. Enfin arrivent les pays de l'ex URSS. Des pays à peine émancipés et membres récents de l'Union européenne qui n'ont pas encore de bases assez sociales pour envisager l'accueil de réfugiés, d'autant que chrétiens et musulmans se sont fait la guerre dans les années 90.

Agir avec réalisme et pragmatisme

Face à la complexité de l'accueil des réfugiés en Europe, Emmanuel Argo soutient que les pays d'accueil européens doivent agir avec réalisme et pragmatisme et dire aux réfugiés qu'ils ne pourront continuer à vivre en Europe avec le même standing qu'ils ont laissé au pays. "Le pays d'accueil n'est pas un eldorado. Il est nécessaire de distinguer ceux qui sont seulement venus se protéger, ceux qui ont l'intention de revenir chez eux après les conflits et ceux qui veulent s'installer durablement en Europe. La gestion de ces groupes n'est pas la même. Les réfugiés doivent au départ de leur exil connaître les devoirs qu'ils ont vis-à-vis de ceux qui les accueillent", estime-t-il. Pour une meilleure approche de l'accueil des réfugiés en Europe, Emmanuel Argo préconise notamment la mise en place d'un Plan-Cadre décennal européen de protection, et d'évacuation par corridors et ponts humanitaires, pour l'accueil (transitoire ou définitif) des réfugiés; la création de centres sous l'égide des Nations Unies, prolongés par des couloirs humanitaires protégés, afin d'éviter la prise en main des réfugiés par des passeurs et la mise en péril permanente de leurs vies. Parallèlement, note-t-il, il faudrait organiser des tables rondes prioritaires réunissant les belligérants des pays en guerre ou en conflits : Syrie, Irak, Libye, Arabie Saoudite, Iran... "De telles initiatives faciliteraient la mise en place de gouvernements multipartites de réconciliation, de paix et d'unité nationale Il faut associer la Russie comme partenaire majeur influant de cette région du monde. La réintégrer au sein du Sommet des Chefs d'état et de gouvernements G8 participerait à décrisper la situation", explique-t-il.

Dans tous les cas, note l'expert international, les européens devraient se montrer complémentaires malgré leurs différences et fraternels avec les réfugiés victimes de la guerre ou de la misère mais pas n'importe comment ni de façon désorganisée. L'accueil de nouvelles populations, qu'elles soient constituées de réfugiés ou de migrants économiques, doit être organisé, planifié voire programmé et tenir compte des spécificités locales de chaque pays européen. Il en va de l'équilibre de ce continent.

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