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Frappes en Syrie : comment la France va choisir (et atteindre) ses cibles

Frappes en Syrie : comment la France va choisir (et atteindre) ses cibles INTERNATIONAL - La France accélère la cadence. Après avoir annoncé début septembre que l'armée française allait effectuer des vols au-dessus de la Syrie, François Hollande a estimé ce lundi qu'il faudrait mener des frappes aériennes pour lutter contre les djihadistes de l'État islamique.

"Nous avons annoncé des vols de reconnaissance permettant d'envisager des frappes si c'était nécessaire, et ce sera nécessaire en Syrie", a déclaré le président à Paris lors d'une conférence de presse commune avec son homologue du Nigeria Muhammadu Buhari.

Alors que le Parlement français débattait ce mardi, sans vote, de cet engagement militaire en Syrie, Le HuffPost revient sur la façon dont la France pourrait s'y prendre pour frapper les terroristes (même si cette deuxième phase de l'intervention française en Syrie pourrait n'avoir lieu que dans "plusieurs semaines" selon Manuel Valls).

Sonder le terrain

La France est déjà présente contre Daech dans le Golfe pour mener à bien l'opération "Chammal" en Irak et devrait donc utiliser le dispositif existant pour étendre son intervention aérienne sur le territoire de Bachar el-Assad. Ses moyens "suffisent pour faire des vols de reconnaissance et même aller plus loin", c'est-à-dire opérer des frappes, selon le chef de l’État.

L'Armée de l'air dispose au total de 700 militaires et 14 avions dans le Golfe: six Rafale stationnés aux Émirats arabes unis, six Mirage en Jordanie, un avion ravitailleur C-135 et un avion de patrouille maritime Atlantique 2.

Ce dernier appareil embarque de nombreux capteurs qui permettent de sonder le terrain, comme une caméra infra-rouge jour et nuit, des appareils photo à forte résolution mais aussi des moyens de veille électronique et électromagnétique. Les Rafale, postés sur la base d'Al-Dhafra aux Émirats, peuvent quant à eux prendre des photos et des vidéos à grande vitesse, de jour comme de nuit.

Des outils propres aux vols de reconnaissance qui peuvent recueillir des données à haute et basse altitude et obtenir ainsi des images bien plus précises que celles transmises par les satellites qui survolent et photographient également la zone depuis longtemps.

Entre indépendance et coordination avec la coalition

Le recours à ces vols de reconnaissance en vue de frappes est d'autant plus important que la France n'a aucun relais au sol pour étudier ce vaste terrain où s'affrontent terroristes, groupes rebelles et forces du régime syrien.

Contrairement à l'opération Chammal en Irak, Paris ne pourra ici pas compter ni sur le déploiement de troupes françaises ni sur un appui du gouvernement local avec lequel toutes les relations ont été coupées. "Nous n'avons plus de lien avec le régime de Damas depuis 2012. Notre ambassadeur a quitté Damas en mars 2012 et il a été mis fin aux fonctions de l'ambassadrice du régime à Paris en mai 2012", a assuré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Romain Nadal, interrogé sur de possibles contacts avec Bachar el-Assad.

Reste tout de même la coordination avec les partenaires de la coalition contre le groupe terroriste. La France signale ainsi ses vols à la coalition internationale, emmenée par les Etats-Unis, mais assure définir elle-même ses objectifs et cibles potentielles. Une manière de préserver "son autonomie de décision et d'action", précise le Quai d'Orsay. Ce mardi, à l'Assemblée, Manuel Valls a effectivement confirmé que les missions de reconnaissance étaient conduites à titre national, "en pleine autonomie de décision et d’action". "Nous devons mieux identifier et localiser le dispositif de Daech pour être en mesure de le frapper sur le sol syrien et d’exercer ainsi notre légitime défense, comme le prévoit l’article 51 de la Charte des Nations Unies", a-t-il expliqué. La coalition n'a effectivement pas de mandat de l'ONU et ne répond pas à une demande du gouvernement local en Syrie (contrairement à ce qui se passe en Irak).

Quelles cibles ?

Les missions de renseignement, qui ont lieu depuis le 8 septembre, se font principalement dans le but de repérer les centres d'entraînement et de décision de Daech en Syrie. Si la France suit le parcours emprunté par les États-Unis et ses alliés dans leurs frappes débutées en 2014, elle pourrait aussi être amenée à viser les raffineries contrôlées par le groupe terroriste, sources essentielles de son financement.

D'autres types de sites pourraient aussi être pris pour cible, à l'instar de l'usine dans laquelle des membres de l'État islamique fabriquaient des voitures piégées, détruite par des frappes de la coalition au mois de juillet, selon Brett McGurk, ambassadeur américain rattaché à la coalition internationale.




Reste la question des victimes collatérales de ces attaques. Si la coalition ne reconnaît avoir tué que deux civils pendant un an de frappes, une enquête du groupe de journalistes et chercheurs Airwars.org publiée au mois d'août a dénoncé la mort accidentelle de 459 et 591 personnes en Irak et en Syrie.

Une information que la coalition a dit avoir prise au sérieux et avoir donc ouvert une cinquantaine d'enquêtes internes. Comme l'explique Le Monde, les États-Unis et leurs alliés ont pris davantage de précautions pour cette intervention en Irak et en Syrie en instaurant un protocole strict avant les frappes.

Aucun bombardement ne peut par exemple se dérouler sans reconnaissance de drone au cours des 24 heures précédentes avec l'appui au sol d'informateurs locaux. En Irak, les frappes doivent même se faire avec l'accord du gouvernement.

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