Новости по-русски

Immigration: Juppé affiche sa singularité à droite en répondant au questionnaire de Sarkozy

Immigration: Juppé affiche sa singularité à droite en répondant au questionnaire de Sarkozy IMMIGRATION - Quelques rares points d'accord et surtout beaucoup de divergences. Sans surprise, Alain Juppé n'a pas manqué d'afficher sa singularité à droite et ses différences avec son rival Nicolas Sarkozy sur le terrain sensible de l'immigration. Au lendemain du séminaire organisé sur ce thème par Les Républicains, le populaire maire de Bordeaux a publié ce jeudi 17 septembre sur son site de campagne ses réponses au questionnaire sur lequel les adhérents du parti conservateur sont appelés à se prononcer.

D'une réforme du droit du sol à la suspension des accords de Schengen en passant par des critères plus stricts d'assimilation, toutes les questions reflètent les positions exposées par Nicolas Sarkozy dans un entretien paru récemment dans Le Figaro. Et malgré le risque d'apparaître déconnecté de la base militante des Républicains, qui devrait logiquement soutenir les propositions de leur président, Alain Juppé a choisi d'affirmer son opposition à la plupart d'entre elles.

Dans un article intitulé "Questions complexes", l'ancien premier ministre prend soin de ne jamais répondre par oui ou par non et de longuement développer son argumentaire. Manière d'avancer avec prudence tout en signifiant que ce type de questions ne supporte pas une réflexion binaire. Parmi les quelques points de convergence, Alain Juppé se dit favorable à l'établissement d'une liste européenne de "pays sûrs" afin que "le droit d’asile ne soit pas massivement détourné". Ce dernier juge également "souhaitable d’encadrer les conditions d’acquisition de la nationalité française, par exemple en cas de condamnation pénale et évidemment pour des actes de terrorisme".

Autre accord avec Nicolas Sarkozy, Alain Juppé rappelle son adhésion au principe de faire voter au Parlement des plafonds limitatifs permettant de maîtriser l’immigration vers la France sans toutefois se prononcer explicitement sur une restriction du regroupement familial.

Des propositions inutiles ou peu réalistes

Pour autant, Alain Juppé ne cache pas son scepticisme à l'égard d'un grand nombre de principes désormais défendus par Nicolas Sarkozy. A la "suspension immédiate de Schengen" prônée par l'ancien président, Alain Juppé rappelle que cette suspension temporaire est déjà possible et réaffirme son attachement au principe de la libre circulation. Plutôt que la création d'un "Schengen II", Juppé préconise un renforcement des règles et des moyens dans le cadre actuel. Quant à la création de centres de rétention à l’extérieur de l’Europe, le candidat à la primaire de la droite et du centre juge cette option peu "réaliste".

"L’Europe ou la France ne peuvent naturellement pas créer de leur propre initiative des 'centres de rétention' dans des pays souverains comme la Turquie, et encore moins dans des Etats faillis comme la Libye", tranche Alain Juppé, préférant l'installation de "hotspots" dans l'espace Schengen comme le propose le gouvernement Valls.

Alors que Nicolas Sarkozy milite pour que les allocations familiales et les aides au logement ne soient plus ouvertes aux étrangers dès leur arrivée, sorte de préférence nationale allégée, Alain Juppé affiche sa réserve en exigeant que toute restriction s'exerce "dans le respect des engagements internationaux de la France".

Alain Juppé écarte encore tout renforcement des critères de naturalisation, comme le réclame Nicolas Sarkozy, jugeant que "nous avons besoin de tout sauf de textes supplémentaires".

Intégration contre assimilation

Preuve que le maire de Bordeaux, désormais favori dans la course à la présidentielle de 2017, a flairé le piège tendu par son adversaire, Alain Juppé prend soin enfin de préciser la philosophie de la politique qu'il entend proposer aux Français. Refusant d'assimiler les réfugiés qui se pressent aux portes de l'Europe comme des migrants en quête de prestations sociales, ce dernier rappelle que les candidats à l'exil sont d'abord motivés par le souhait de "survivre et d’émigrer dans un pays à l’abri de conflits meurtriers. Pour les migrants économiques, c’est le développement économique de l’Allemagne qui les attire et la perspective de trouver un emploi".

Refusant le débat sémantique entre les adeptes sarkozystes de l'assimilation et les apôtres de l'intégration, l'ancien Premier ministre refuse par ailleurs que la politique migratoire de la France ne revienne "à nier les différences ou l’identité de chacun". "Nous ne sommes pas et nous ne serons jamais issus du même moule, nous avons tous nos racines et nos traditions", plaide-t-il en conclusion de sa longue réponse.

Une position qui devrait lui permettre d'asseoir un peu plus sa stature de "vieux sage" du jeu politique à droite. Réussira-t-il pour autant à convaincre les adhérents des Républicains, réputés plus durs que leurs élus sur ces questions?

LIRE AUSSI :

• Les droits et devoirs des demandeurs d'asile en France

• Nous sommes allés voir la nouvelle porte de l'Europe en Croatie

• Pour suivre les dernières actualités en direct sur Le HuffPost, cliquez ici

• Tous les matins, recevez gratuitement la newsletter du HuffPost

• Retrouvez-nous sur notre page Facebook



Читайте на 123ru.net