Hôpital-entreprise : Horreur ou avenir?
Quand la Ministre de la santé fustige le terme "entreprise" adossé à celui d'hôpital, elle commet un double erreur, tant conceptuelle que managériale. Son refus d'appeler les choses par leur vrai nom, témoigne malheureusement du décalage entre les déclarations de certains décideurs politiques, et le monde actuel qui accélère à vitesse grand V sous la poussée des technologies de l'information, des progrès médicaux et des modes de gestion innovants. Dois-je rappeler la définition de l'entreprise : "communauté de personnes dévolues à la production de biens et de services". Mot honni, mot banni du vocabulaire officiel, tout comme ceux d'industrie de santé, de productivité, de management ! Images apocalyptiques d'un système qui ne serait bon qu'à broyer les bonnes volontés sur l'autel du profit ! Horreur capitaliste, scandale de l'argent corrupteur ! Machine à détruire l'humanisme et la compassion. Arrêtons-là cette caricature qui sonne aux oreilles des componcteurs d'un service public hospitalier à la ramasse. En stigmatisant le terme Hôpital-Entreprise, on retarde toute évolution vertueuse d'une fonction publique digne de sa mission. On attise les phantasmes les plus archaïques pour se masquer l'évidence : l'hôpital est bien inscrit dans l'univers économique dans lequel il baigne. Il se doit d'en suivre les règles. Son statut public inamovible accompagné d'une inflation de décrets d'arrêtés, de circulaires et autres recommandations fige tout esprit d'initiative et gèle son adaptabilité au terrain. Ce n'est plus supportable. Le moment est venu de penser autrement pour répondre à la demande sanitaire.
Vive l'hôpital, libre d'assurer sa mission publique dans le cadre d'un contrat renouvelable en partenaire avec les autre structures sanitaires du territoire, maisons de santé, centres de soins de suites, cliniques et hôpitaux privés qui auraient les mêmes droits, les mêmes devoirs et par voie de conséquences les mêmes dispositions financières.
L'hôpital est non seulement une entreprise, mais c'est la plus belle d'entre elles pour trois raisons objectives incontestables :
Les hôpitaux restent malheureusement globalement déficitaires, comme s'il s'agissait d'une marque de sainteté républicaine, bonne œuvre laïque, reliquat de l'hospice de charité: on ne fait pas d'argent sur le dos des malades. Quel raccourci stupide, meilleur moyen de tuer l'institution. L'hôpital devrait au minimum publier des comptes annuels à l'équilibre, et au mieux se trouver dans une situation de bénéfices afin de redistribuer le "plus" à se personnels en reconnaissance de leur compétence et de leur dévouement, tout en investissant dans les technologies les plus innovantes pour servir au mieux les malades. En Allemagne, au bout de trois ans de déficit, des mesures sont prises, allant jusqu' à la fermeture d'un service ou de l'établissement. La gestion de Centres Hospitalo-universitaires mal en point a été confiée à des partenaires privés sans état d'âme. En France, fermer les urgences à faibles passages de l'hôpital de Valognes (20 minutes de Cherbourg) déclenche une bronca inimaginable, des dizaines d'élus, écharpe tricolores à la ceinture, brayant en tète des cortèges protestataires. Triste amalgame qui traduit l'ignorance et l'absence totale de vision sanitaire territoriale des responsables politiques, n'écoutant que les plaintes lassantes d'une population qui voudrait avoir accès à la réanimation la plus pointue sur son paillasson. Une fois pour toute, l'hôpital ne peut se réduire à une simple machine à limiter le chômage.
Le vrai problème de la gestion hospitalière vient d'abord d'une mauvaise évaluation du coût de la production de soins en raison d'une comptabilité analytique en défaut ou encore balbutiante. A cette tare, se greffe le statut de la fonction publique hospitalière, autre machine à perdre. De surcroit, Les hôpitaux sont financés par deux moyens aussi pervers l'un que l'autre : La tarification à l'activité, qui, si elle permit de jeter un regard cru sur les établissement qui s'enfonçaient dans une douce léthargie au vieux temps du budget global, a poussé les établissements à augmenter leur production de soins sans améliorer dans le même temps leur productivité, ni la qualité de leurs prestations ; et les enveloppes des Missions d'Intérêt Général et d'Aide à la Contractualisation, les fameuses MIGAC, manne distribuée à discrétion par les Agences Régionales de Santé, permettant de lisser les comptes en masquant artificiellement les déficits. Aucun financement reposant sur la qualité des résultats pour les malades, critère majeur qui devrait prédominer dans la gestion n'a, à ce jour, été envisagé. Plus vous réopérez les malades plus vous gagnez ! Il y a urgence à revoir la copie. L'évaluation objective de la qualité devrait devenir le fil rouge de la restructuration du parc hospitalier français. Concentrer les hommes et les matériels sur moins de lieux pour optimiser le résultat, voila l'objectif vertueux, n'en déplaise aux râleurs qui font vingt ou trente kilomètres, voire plus pour aller chez BricoMarché, Ikea, ou Decathlon. Faut-il rappeler que la France compte 6,4 établissements pour 1000 habitants, pour une moyenne dans l'OCDE de 4,6 ; la Suède affichant elle, un taux de 2,8 pour 1000, pays dont les habitants ont un espoir de vie un peu supérieur au nôtre. Cherchez l'erreur ?
OUI ! Trois fois oui à l'hôpital-Entreprise, comme il en existe tant dans le monde, qui servira les malades et les blessés au mieux de ses capacités. Vive l'hôpital libéré de ses contraintes administratives à la fois non sécurisantes et fortement paralysantes.
Vive l'hôpital, libre d'assurer sa mission publique dans le cadre d'un contrat renouvelable en partenaire avec les autre structures sanitaires du territoire, maisons de santé, centres de soins de suites, cliniques et hôpitaux privés qui auraient les mêmes droits, les mêmes devoirs et par voie de conséquences les mêmes dispositions financières.
L'hôpital est non seulement une entreprise, mais c'est la plus belle d'entre elles pour trois raisons objectives incontestables :
- II produit ce bien supérieur qu'est la santé. Lieu de souffrance où l'on tente de réparer, de guérir ou à tout le moins de soulager grâce à ses personnels bienveillants et compétents.
- Il est consommateur d'emplois, puisque environ 65% de son chiffre d'affaire servent à payer les salaires de ses personnels
- Il n'est pas délocalisable
Les hôpitaux restent malheureusement globalement déficitaires, comme s'il s'agissait d'une marque de sainteté républicaine, bonne œuvre laïque, reliquat de l'hospice de charité: on ne fait pas d'argent sur le dos des malades. Quel raccourci stupide, meilleur moyen de tuer l'institution. L'hôpital devrait au minimum publier des comptes annuels à l'équilibre, et au mieux se trouver dans une situation de bénéfices afin de redistribuer le "plus" à se personnels en reconnaissance de leur compétence et de leur dévouement, tout en investissant dans les technologies les plus innovantes pour servir au mieux les malades. En Allemagne, au bout de trois ans de déficit, des mesures sont prises, allant jusqu' à la fermeture d'un service ou de l'établissement. La gestion de Centres Hospitalo-universitaires mal en point a été confiée à des partenaires privés sans état d'âme. En France, fermer les urgences à faibles passages de l'hôpital de Valognes (20 minutes de Cherbourg) déclenche une bronca inimaginable, des dizaines d'élus, écharpe tricolores à la ceinture, brayant en tète des cortèges protestataires. Triste amalgame qui traduit l'ignorance et l'absence totale de vision sanitaire territoriale des responsables politiques, n'écoutant que les plaintes lassantes d'une population qui voudrait avoir accès à la réanimation la plus pointue sur son paillasson. Une fois pour toute, l'hôpital ne peut se réduire à une simple machine à limiter le chômage.
Le vrai problème de la gestion hospitalière vient d'abord d'une mauvaise évaluation du coût de la production de soins en raison d'une comptabilité analytique en défaut ou encore balbutiante. A cette tare, se greffe le statut de la fonction publique hospitalière, autre machine à perdre. De surcroit, Les hôpitaux sont financés par deux moyens aussi pervers l'un que l'autre : La tarification à l'activité, qui, si elle permit de jeter un regard cru sur les établissement qui s'enfonçaient dans une douce léthargie au vieux temps du budget global, a poussé les établissements à augmenter leur production de soins sans améliorer dans le même temps leur productivité, ni la qualité de leurs prestations ; et les enveloppes des Missions d'Intérêt Général et d'Aide à la Contractualisation, les fameuses MIGAC, manne distribuée à discrétion par les Agences Régionales de Santé, permettant de lisser les comptes en masquant artificiellement les déficits. Aucun financement reposant sur la qualité des résultats pour les malades, critère majeur qui devrait prédominer dans la gestion n'a, à ce jour, été envisagé. Plus vous réopérez les malades plus vous gagnez ! Il y a urgence à revoir la copie. L'évaluation objective de la qualité devrait devenir le fil rouge de la restructuration du parc hospitalier français. Concentrer les hommes et les matériels sur moins de lieux pour optimiser le résultat, voila l'objectif vertueux, n'en déplaise aux râleurs qui font vingt ou trente kilomètres, voire plus pour aller chez BricoMarché, Ikea, ou Decathlon. Faut-il rappeler que la France compte 6,4 établissements pour 1000 habitants, pour une moyenne dans l'OCDE de 4,6 ; la Suède affichant elle, un taux de 2,8 pour 1000, pays dont les habitants ont un espoir de vie un peu supérieur au nôtre. Cherchez l'erreur ?
OUI ! Trois fois oui à l'hôpital-Entreprise, comme il en existe tant dans le monde, qui servira les malades et les blessés au mieux de ses capacités. Vive l'hôpital libéré de ses contraintes administratives à la fois non sécurisantes et fortement paralysantes.
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