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Stéréotypes, discriminations: ce que la première enquête sur la bisexualité nous apprend

Stéréotypes, discriminations: ce que la première enquête sur la bisexualité nous apprend SEXUALITÉ - A l'occasion de la journée internationale de la bisexualité, Act Up-Paris, Bi'Cause, le MAG Jeunes LGBT et SOS homophobie publient la première Enquête sur la bisexualité. Elle fait suite à trois ans de travail et à la concrétisation de la plaquette de 2013, qui présentait les premiers résultats. Aujourd'hui, la synthèse est faite et les chiffres sont porteurs d'espoir.

Parmi les 6 107 répondant-e-s, 85% d'entre eux-elles ont défini la bisexualité comme une "orientation sexuelle comme une autre" et 73% pensent que les bi-e-s peuvent être discriminé-e-s à cause de leur orientation sexuelle. Cela est une bonne nouvelle dont nos quatre associations se réjouissent, car ça montre que la bisexualité et la biphobie sont reconnues.

Pourtant, nous constatons que si la bisexualité est reconnue, tout comme la biphobie de plus en plus, les clichés perdurent. Notamment sur l'hyper sexualisation des bi-e-s, les représentant comme des personnes avides de sexe, polygames et indécis-e-s. Ils-elles auraient besoin des hommes et des femmes en même temps, afin d'assouvir leur soif de luxure.

Cette idée se retrouve dans la quatrième partie de l'Enquête ("Viens, on est bien bien bien"), de manière assez flagrante. En effet, nous avons posé à nos sondé-e-s trois questions : s'ils-elles étaient prêt-e-s à avoir une relation sexuelle / amoureuse / longue durée avec un-e bi-e. S'ils-elles étaient 78% à répondre par la positive dans la première option, le chiffre diminue aux deux suivantes. Ils-elles sont 71% à pouvoir concevoir une relation amoureuse, mais seul-e-s 61% pour la relation longue durée, soit une perte de 17 points.

Lorsque les personnes ont commenté leurs réponses, les mêmes idées revenaient : "peur d'être quitté-e pour un-e autre", "peur de l'infidélité", qu'ils-elles "tourne[nt] à droite à gauche pour mater un mec et une gonzesse en même temps". Les mêmes stéréotypes revenaient : infidèles, instables, polygames, luxurieux-ses, dénigrants ainsi toute la dimension de fidélité ou même d'engagement de la part des bi-e-s. Nous ne nions pas que cette réalité puisse exister, est-elle condamnable ? Non, nous ne pensons pas, mais il est faux de dire que ce sont des traits intrinsèques à la bisexualité, l'affirmer serait biphobe. Le multi-partenariat, l'infidélité ou l'hyper-sexualisation peuvent se retrouver chez n'importe quelle personne, hétérosexuelle, homosexuelle, pansexuelle ou autre.

Ce que nous demandons aujourd'hui, c'est que la diffusion de ces images stéréotypées des bi-e-s dans les médias, quels qu'ils soient, audiovisuels ou papiers, cessent. Nous voulons une visibilité de la bisexualité qui soit représentative de notre communauté dans toutes ses variétés. Que ce soit des bi-e-s en "multipartenariat", mais aussi "monogames", "hypersexualisé-e-s", mais aussi "asexuel-le-s", "instables", mais aussi "sûr-e-s d'eux-elles". Pour qu'ainsi, chaque personne puisse voir le spectre des identités bisexuelles, dans toutes leurs nuances, mais surtout, pour que les jeunes bi-e-s puissent s'identifier à des modèles, afin de ne pas se sentir seul-e-s ou anormaux-ales, dépréciation personnelle qui mène à des prises de risque dans le cadre sexuel et favorise les contaminations au VIH et aux IST. A cet effet, nous insistons sur la nécessité de la prévention auprès de tous les publics, que ce soit par les interventions en milieu scolaire, comme le fait SOS homophobie ou le MAG Jeunes LGBT, ou des manifestations et évènements culturels, tels qu'Act Up-Paris et Bi'Cause en organisent.

Enfin, cette Enquête est la première du nom, un premier pas. Nous espérons que celui-ci donne suite à une longue marche, de travaux, d'enquêtes, qui permettront de visibiliser la bisexualité, mais aussi de montrer la spécificité de la biphobie, différente de la lesbophobie ou de la gayphobie.

La bisexualité existe, parce que nous, bisexuel-le-s, nous affirmons comme tel-le-s. Nous n'avons pas à prouver notre orientation, ni à choisir, elle est un état de fait et est une composante de nous-même que personne ne peut juger. C'est pour cela que le 23 septembre nous marcherons, pour montrer que la bisexualité se manifeste, s'exprime et qu'ensemble nous la défendons.

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