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Mon expérience avec le "Voldemort" de la santé des femmes

Mon expérience avec le

Le plus beau jour de ma vie, c'est quand j'ai appris que j'étais enceinte. Ca faisait longtemps que je voulais devenir maman et, à 36 ans, c'était enfin mon tour. Quand mon fiancé, Patrick, et moi avons vu et entendu le battement de cœur de notre petite crevette, j'ai été submergée par une vague d'amour si intense que je n'aurais jamais cru cela possible. Patrick et moi nous aimions tellement que nous avions créé un petit être qui vivait en moi. J'étais témoin d'un miracle. Après notre rendez-vous chez le docteur, je suis rentrée à la maison avec le rythme apaisant de ce cœur minuscule qui tournait en boucle dans ma tête.

Désolée, mais c'est là que ça devient triste.

Trente minutes après notre rendez-vous, j'ai commencé à saigner et à avoir des contractions. Je suis restée allongée toute la journée et la nuit qui a suivi en priant pour que ce soient des saignements intermenstruels, d'implantation, ou de n'importe quoi d'autre, et pas de ce à quoi je pensais...

J'ai parcouru d'innombrables blogs de futures mamans et lu des histoires de femmes qui avaient eu des saignements durant leur grossesse pour finalement accoucher de beaux bébés en parfaite santé. Je me suis raccrochée à cet espoir toute la nuit. Les dix-huit plus longues heures de toute mon existence.

Le lendemain matin, nous sommes retournés chez le médecin.
Le cœur avait cessé de battre.
C'était la fin du miracle.

Inutile d'entrer dans les détails des quarante-huit heures qui ont suivi. Avec cet article, je ne cherche pas à ce que l'on s'apitoie sur mon sort, à vous torturer ni à faire peur aux femmes et aux jeunes filles. Voilà plutôt pourquoi j'ai décidé de l'écrire...

Pourquoi en parlons-nous si peu?

Après ce qui m'était arrivé, j'ai discuté avec des femmes dont je me sentais relativement proche. Elles avaient vécu la même chose que moi, et je ne le savais même pas. Ce que j'entendais le plus souvent quand je racontais que j'avais fait une fausse couche, c'était: "Ça arrive TRÈS souvent, à PLEIN de femmes."

Ah bon?

Alors, si c'est tellement courant, pourquoi est-ce qu'on n'en parle qu'à voix basse, si tant est que l'on en parle?

Si c'est tellement courant, pourquoi a-t-on l'impression que c'est l'expérience "Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom"?

Quand quelqu'un prononce le mot "fausse couche" à voix haute, cela réveille-t-il des esprits maléfiques? Avons-nous peur de renforcer cette perte en la partageant avec les autres?

Si ma voisine me voit triste et me demande ce qui se passe, pourquoi est-il parfaitement acceptable de l'informer du décès de ma tante, de la perte de mon travail, ou que j'ai dû faire piquer mon chien, alors que l'annonce d'une fausse couche me donne l'impression de lui en dire beaucoup trop?

Sur un plan purement intellectuel, je comprends l'avis général qui conseille d'attendre de "passer le cap" du premier trimestre avant d'annoncer sa grossesse. Et pourtant je m'interroge. Je conçois qu'on ne veuille pas faire part de quelque chose d'aussi fragile et ténu, ou qu'on n'ait pas envie que toutes nos connaissances soient au courant des moindres détails de notre vie privée. Mais qui protège-t-on vraiment? Cette recommandation qui veut que l'on attende 12 à 14 semaines avant d'annoncer sa grossesse à tout le monde sert-elle à protéger la mère, ou ceux qui pourraient être mal à l'aise en apprenant qu'elle a fait une fausse couche?

Autant de questions que j'ai commencé à me poser...

En tant qu'actrice, je devais annoncer ma grossesse à mes employeurs bien plus tôt qu'il n'est coutume de le faire. J'avais un planning à respecter et je ne pouvais pas attendre la 12e ou 14e semaine pour les mettre au courant. Aujourd'hui, après ma fausse couche, je suis contente de leur avoir annoncé très tôt que j'étais enceinte, et soulagée qu'ils sachent pourquoi je ne suis pas tout à fait moi-même ces temps-ci. Je n'ose imaginer le stress de toutes les femmes qui font semblant d'aller bien tout en gérant la pression de leur travail.

Que les choses soient claires. Si garder la chose pour soi et se comporter comme si tout allait bien permet d'aller de l'avant, tant mieux. Chacun gère sa peine à sa manière. Je ne suis pas du tout en train de dire que les femmes doivent crier sur tous les toits qu'elles ont fait une fausse couche si cela ne les aide pas à surmonter la douleur. Mais si cette expérience touche tant de femmes et leurs partenaires (certaines statistiques évoquent une grossesse sur trois, d'autres une sur cinq), peut-être devrions-nous encourager les comportements qui aident à l'empathie.

Je reconnais que mon histoire n'est pas très agréable à écrire (et à lire). Croyez bien que je préfèrerais largement écrire sur mon amour de la pizza et des sacs banane. Néanmoins, la solitude et l'isolement que j'ai ressentis suite à ma fausse couche ont fait naître un sentiment de profonde empathie et de grande reconnaissance envers les femmes qui m'ont confié leur douleur.

Beyoncé a écrit une superbe chanson sur sa fausse couche, Heartbeat. J'avoue que je me sens un peu moins seule en sachant que "Queen Bey" a vécu une expérience aussi difficile et commune. La femme exemplaire qu'elle symbolise pour tant de gens me pousse à me reprendre en main et à sortir de chez moi.

Je ne suis pas Beyoncé (dommage pour moi) mais je suis une femme dévastée ne pas avoir pu donner la vie à son enfant.

Si j'ai décidé d'écrire, c'est simplement pour dire à celles qui ont vécu la même chose que moi: "Vous n'êtes pas seules".

Ce n'est pas votre faute.
Vous n'avez rien fait pour mériter ça ou pour que ça arrive.
Faites votre deuil aussi longtemps qu'il vous plaira.
Vous avez le droit d'en parler (ou pas) avec qui vous voulez.
Vous, et vous seule saurez quand le ciel s'éclaircira.

J'ai le sentiment que notre société n'a pas vraiment appris à aborder ce sujet douloureux. J'ai l'espoir qu'en discuter librement peut contribuer modestement à notre guérison. Parfois, on peut se sentir réconfortée de savoir qu'une autre femme a vécu que ce que l'on a vécu, et qu'elle pense à vous.

Je pense à elles, moi aussi.

Ce blog, publié à l'origine sur le Huffington Post américain, a été traduit par Laura Aznar pour Fast for Word.

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