Violences sexuelles et reprises de pouvoir
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Alors que la Cour Suprême américaine est en voie d’annuler l’arrêt "Roe v. Wade" sur le droit à l’avortement en vigueur depuis 1973 au risque de précariser de nombreuses femmes ; alors que le "consentement" reste trop souvent une notion étrangère aux lois sur le viol ; alors que de nombreux féminicides ne sont toujours pas reconnus pour ce qu'ils sont, les problématiques soulevées par le mouvement #metoo en 2017 restent encore aujourd'hui brûlantes.
Que peut la littérature face aux violences que le mouvement #metoo et la quatrième vague féministe ont mises en lumière ? Comment la littérature accompagne-t-elle les mouvements de libération des actes et des paroles alors qu’elle est parfois un lieu de reproduction de ces violences ? Comment les études littéraires sont-elles appelées à se situer face à ce séisme ? Telles sont les questions que la 24e livraison de la revue en ligne Fixxion propose d’explorer. On lira dans ce dossier dirigé par Denis Saint-Amand et Mathilde Zbaeren des contributions portant sur la littérature contemporaine et les types de réponses, de résistances et de reprises de pouvoir qu’elle peut entraîner. On y découvrira notamment deux cartes blanches des autrices Lisette Lombé et Emilie Notéris.
Fabula vous invite à lire l’introduction du dossier…
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Cette approche féministe et intersectionnelle du fait littéraire et de l’événement #metoo offre l'occasion de se replonger dans les ouvrages d’Hélène Merlin-Kajman, La littérature à l’heure de #metoo, et de Gisèle Sapiro, Peut-on dissocier l’œuvre de l’auteur ? On pourra lire les comptes rendus de ces ouvrages par Judith Sarfati Lanter et Lola Marcault-D dans le dossier critique d'Acta fabula qui accompagnait la livraison de Fabula-LHT, "Situer la théorie et les pratiques de recherche en études littéraires". Celui-ci invitait déjà à penser la mise en œuvre des savoirs situés à l’Université comme forme d’ouverture à une multiplicité de points de vue.
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© Image: Karine Rougier, Girls girls girls, huile sur bois, 29x35cm, 2018, repro JC.Lett (publiée avec l'aimable autorisation de l'artiste).