L'histoire incroyable de l'homme à gauche de cette photo
«Oh, shit. It’s Peter Norman.» C’est dans son autobiographie que l'athlète John Carlos lance cette exclamation fleurie. Mais c’est le 16 octobre de cette année 1968 lors de la finale olympique du 200m masculin qu’elle lui traverse l’esprit. A cette seconde, ou plutôt dans ce dixième de seconde, il réalise que l’australien Peter Norman a tracé sa route si vite, dans son couloir 6, qu’il a franchi la ligne avant lui. Ca ne se joue à rien, les deux hommes se tiennent en à peine plus de vingt secondes. Loin devant, Tommie Smith vient d’établir un nouveau record du monde en 19 secondes et quatre-vingt-sept centièmes.
Les deux athlètes noirs ont dû supporter toutes sortes d’injures depuis deux ans pour avoir un temps envisagé de boycotter les Jeux olympiques de Mexico afin de protester contre le sort réservé aux gens qui partagent leur couleur de peau. «Je n’étais pas là pour la course, j’étais là pour l’après-course», écrira plus tard le médaillé de bronze John Carlos dans ses mémoires. Car si les sprinteurs américains ont reculé devant l’idée du boycott, ils ne souhaitent pas baisser pavillon mais au contraire le lever très haut. Ils n’avaient cependant pas prévu que le Blanc australien Peter Norman s’immiscerait entre eux, sur la deuxième marche.
Le gamin dans la confiserie
Dans le couloir où ils attendent de monter sur le podium pour la cérémonie protocolaire, il faut donc bien le mettre au ...