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Cyril Lignac, le cuisinier amoureux

Cyril Lignac, le cuisinier amoureux Qu'on se le dise Cyril Lignac est heureux et amoureux.

Il est amoureux de la vie, de la cuisine, des autres, il aime faire plaisir, surprendre, il aime réussir, son métier, Paris, les femmes qui l'inspirent et le soutiennent, il aime imaginer de nouveaux plats, réminiscences de ses expériences étrangères, il aime les nouveaux projets, les voyages, il aime ses équipes et tant d'autres choses encore.

Trop beau pour être vrai, un homme heureux à qui tout réussi? Sous son apparente décontraction, Le chef est un travailleur acharné qui ne laisse pas grand choix à l'improvisation.

Inutile d'être guindé, sérieux et de se prendre au sérieux pour avoir du succès. Le chef à l'accent chantant nous prouve que l'on peut être très pro en gardant sourire, enthousiasme et humilité.

Ses secrets: n'être jamais blasé de rien, ne se croire jamais arrivé et avoir la foi d'entreprendre.

Beaucoup de chefs multiplient les projets, les ouvertures de restaurants, les partenariats, les licences. Certains managent à distance plus de 20 restaurants aux 4 coins du monde et sont plus souvent dans les avions que dans leurs restaurants.

Cyril Lignac n'a que 3 restaurants, tous à Paris, deux pâtisseries (et bientôt un peu plus) et pourtant on lui reproche souvent de se disperser. Est-ce parce qu'on le voit aussi sur notre petit écran (Le meilleur pâtissier sur M6), parce qu'il a sa marionnette aux Guignols de l'info, une boîte de production, et pas encore 40 ans?

Le chef assis en face de moi n'en perd pas sa bonne humeur et en profite pour remettre les points sur les i. Nous sommes dans le salon d'un grand hôtel parisien. La clientèle feutrée l'a regardé arriver, a reconnu sa haute silhouette élégante et élancée.

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Photo: Arthur Delloye


Retour en arrière

Lorsqu'il était petit dans son Aveyron natal, il était un cancre à l'école. Et lorsque l'on n'est pas scolaire, on n'est pas scolaire! Il a beau aimer ses parents qui le lui rendent bien, il voit bien que cela ne leur plaît pas beaucoup.

Il remarque très vite aussi, lors des dîners organisés dans la maisonnée, le formidable pouvoir de la cuisine, le plaisir quasi magique qu'elle procure. Dans cette région forte de traditions gourmandes, il se dit que ce qu'il rate à l'école, il peut le transformer autrement. La cuisine peut-être un vecteur de réussite.

C'est décidé, il se lance dans son apprentissage

Il commence une formation en pâtisserie et en cuisine, et fait partie des rares chefs aujourd'hui, qui ont autant de sensibilité et d'affinité pour les deux sans avoir besoin de choisir. C'est la révélation: Il découvre la rigueur, les bons produits, l'exigence.

Il ne vit que pour cela, l'ancien bonnet d'âne, rentre du boulot, pose sa veste sur sa chaise pour s'endormir aussitôt et la reprend le lendemain pour repartir travailler. Ses parents ne le reconnaissent plus. Il a trouvé sa voie.

Il tombe amoureux pendant son service militaire et décide de suivre la belle à Paris.

Le flirt s'efface vite, mais pas son amour de la cuisine

Il commence à travailler sous les yeux bienveillants d'Alain Passard qu'il regrette aujourd'hui d'avoir quitté si vite. Puis direction les frères Pourcel où il retrouve la sensibilité de la cuisine méditerranéenne qu'il aime tant. Il enchaîne chez Pierre Hermé, redescend dans l'Aveyron, histoire de faire un petit point sur ce début de carrière, puis, remonte à Paris qui lui fait les yeux doux, cumule les expériences et devient chef du restaurant La Suite à 25 ans.

Deux ans après, une société de production le repère et vient lui proposer de participer à une nouvelle émission de cuisine pour le petit écran. Le programme "Oui chef!" -mettant en scène de vraies personnes en recherche de réinsertion dans le cadre d'une cuisine professionnelle- le projette sur le devant de la scène.

Le tournage terminé, il rachète les parts du restaurant et continue l'aventure. Le Quinzième, est désormais auréolé d'une étoile décernée en 2012. Très vite, il crée le Chardenoux son deuxième restaurant, puis suit le Chardenoux des Près rebaptisé tout simplement cette année, Aux Près.

Le jeune homme qui roulait en 205 GTI sur les routes de campagne a bien changé. Sa cuisine a évolué comme lui. Il se passionne en ce moment sur la carte des Près. Il veut là-bas une cuisine qui quitte un peu l'hexagone pour piocher dans les influences du monde qu'il découvre au gré de ses voyages. Un bouillon Thaï coco curry partage la vedette avec un burger de Black Angus, des tacos de volaille, un œuf bio aux champignons, un thon mariné au gingembre...

Au Quinzième, sa cuisine s'est épurée. Simple en apparence, élégante, évidente, goûteuse, inspirée, le chef est décidemment en grande forme.Ses pâtisseries font traverser Paris et sa tarte aux framboises a été l'été durant le "It sucré" de la capitale.

Il dort quand?

Comme vous et moi toutes les nuits, et plutôt bien d'ailleurs, car il a aussi compris que la clef du succès c'est de bien s'entourer, d'associer les autres à sa réussite. A tous les postes-clé, il a des hommes et des femmes de qualité. S'il teste et valide les éclairs, c'est Benoit Couvrand, son associé qui les couche tous les matins sur la plaque avant de les enfourner. Si c'est lui qui propose et discute nouveaux programmes avec M6, il ne met jamais les pieds dans sa boîte de production extrêmement bien gérée par un autre de ses acolytes.

Dans la vie, comme dans la cuisine, plus il avance et plus il sait et il fait ce qu'il veut en reconnaissant que c'est un grand luxe. Il savoure sa chance, la chance d'avoir trouvé sa voie, de n'être jamais lassé. Mais comment l'être lorsque tous les jours sont différents, lorsque l'on crée, rencontre, produit, et donne du bonheur aux gens?

Il y a peu, il observait des clients de sa pâtisserie repartir les bras chargés de paquets de viennoiseries et a savouré sans orgueil, mais avec une joie immense, le chemin parcouru.

Sans doute sa tête fourmille de projets, mais pour le moment, il a seulement envie de mettre plus de contenu dans ses restaurants et ses pâtisseries, s'investir encore plus, revenir aux fondamentaux, à son ADN de cuisinier pour donner encore plus de plaisir aux autres.

Lorsqu'il m'a quittée, nos voisins se sont penchés vers moi en me disant: "Il est sympa hein Cyril Lignac?" Oui, décidemment Cyril Lignac est très sympa.

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