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Pré-accord COP21: les États n'osent pas, bousculons-les !

Pré-accord COP21: les États n'osent pas, bousculons-les ! ENVIRONNEMENT - Si la COP21 suscite une frénésie au sein des sociétés civile, médiatique et politique, avec l'ambition de trouver enfin une voie universelle pour lutter contre le changement climatique, il semble que malheureusement les États et l'ONU ne fassent pas ce choix.

La conférence de Paris devait être "la" conférence qui envoie le protocole de Kyoto aux oubliettes de l'Histoire et qui dresse la feuille de route des engagements internationaux jusqu'en 2050. Dans le pré-accord publié à la suite des sessions de préparation des négociateurs internationaux à la COP21, il n'y a rien de cela.

Ces préparations avaient donné lieu dans un premier temps à un document de 80 pages qui, certes très loin d'être satisfaisant, proposait une base de travail néanmoins intéressante et engageante. Les deux présidents de la négociation, Ahmed Djoghlaf et Dan Reifsnyder, ont réussi le tour de force de synthétiser ce document en seulement 20 pages.

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Le problème? Ces 20 pages sont vides!

En effet, difficile de penser que l'accord issu de la COP21 puisse être l'arme absolue contre le changement climatique si, comme le note Maxime Combes dans son blog, il ne comprend pas d'objectifs clairs et contraignants de réduction des gaz à effets de serre, s'il fait abstraction des énergies fossiles responsables de 80% des émissions de gaz à effet de serre, s'il ne prévoit pas de financement suffisant pour permettre la transition énergétique nécessaire, et s'il fait abstraction du secteur de l'aviation.

Maxime Combes fait cette comparaison qui pourrait faire sourire si le sujet n'était pas aussi grave: ce texte préparatoire à l'Accord de Paris, c'est comme si l'on cherchait à lutter contre le cancer du poumon sans s'intéresser à l'industrie du tabac.

Pire, les seuls ajustements qui sont proposés sont d'utiliser des conjugaisons plus tendres permettant de ne plus s'adresser aux Etats avec le verbe "doivent" mais avec celui "devraient".

Tous les acteurs sont pourtant d'accord pour dire que le changement climatique risque tout simplement de faire disparaitre l'Humanité. Sans attendre cette issue fatale, le changement climatique frappe déjà à Nice en France, en Caroline aux USA, à Sao Paulo au Brésil, en Californie... Les exemples se multiplient et bientôt, nous en serons submergés.

Alors pourquoi nos États ne sont-ils pas capables de renoncer à un modèle appartenant au passé pour construire un avenir pour une planète dont l'humanité continuerait à faire partie?

La désignation toute récente du nouveau président du GIEC et sa déclaration d'investiture démontre, s'il en est besoin, que les lobbies de la finance et de l'industrie sont au cœur de ce non changement. Le nouveau président déclare en effet vouloir "améliorer la neutralité et la pertinence" du travail du GIEC en "incorporant des contributions du monde des affaires, de l'industrie et de la finance".

Quand une organisation scientifique qui vise à démontrer les causes et les effets du changement climatique sur notre planète entend prendre en compte les contributions du monde de la finance, on peut considérer que tout est dit.

Persuadée qu'un accord contraignant était une utopie pour Paris, la société civile a fait le choix d'investir sur la mobilisation citoyenne. C'est aussi le choix de Nicolas Hulot qui a lancé avec succès sa pétition pour oser la lutte contre le changement climatique.

France Libertés et ses partenaires de "Eau Planète et Peuples" ont choisi de rappeler la place de l'eau dans le changement climatique pour permettre aux citoyens de mieux comprendre ce qui arrive et comment agir positivement sur le cycle de l'eau en revoyant nos méthodes d'agriculture, d'urbanisme, notre travail sur les forêts, etc.

L'eau est au cœur du changement climatique, toutes les catastrophes y sont liées et nombre de solutions reposent sur le grand cycle de l'eau. Pourtant l'eau n'est pas citée une seule fois dans le pré accord de la COP21.

Il faut nous lever pour dire non et envoyer un message clair à nos États. Le changement climatique c'est maintenant; des enfants, des femmes et des hommes en meurent chaque jour.

Alors que le dernier round de négociation s'ouvre à Bonn la semaine prochaine, nous devons collectivement dire haut et fort qu'un accord sur le climat n'est pas une option mais une obligation et que tous les citoyens du monde demandent à leurs dirigeants de laisser les intérêts économiques et financiers de côté pour s'ouvrir à un nouveau modèle de développement sobre devenu indispensable pour la sauvegarde de la planète, de l'Humanité et du vivant.

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