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Fiac me, I'm famous

CULTURE - C'est la Fiac, l'art fait la foire. 42 ème édition qui réunit du 22 au 25 octobre 175 galeries venues de 23 pays, quelques 3000 artistes et attend près de 80.000 visiteurs. Pendant une semaine, Paris tout entier va vibrer au rythme de l'art contemporain, la Fiac essaimant les oeuvres dans la ville et ses jardins et drainant dans son sillage toute une série de manifestations klus ou moins off comme le Yia Art fair au carreau du temple, Art Elysées, la Slick art fair ou Musées en Seine.



Mais si l'Art fait la foire, il faut bien savoir qu'aujourd'hui, ce sont plutôt les foires qui font l'art. Depuis quelques années, une quarantaine de foires majeures -des grandes hein, pas des foirettes à la décrochez moi ça- rythment le monde de l'art contemporain. La plus célèbre restant Art Basel, véritable festival de Cannes de l'Art contemporain qui réunit chaque année dans la petite ville suisse de Bâle les 300 plus belles galeries du monde entier. Qu'on s'y rende en avion, en train ou en stop, qu'on y dorme dans des palaces ou à l'auberge de jeunesse très bon plan!), qu'importe: il faut y aller. Il y règne une fièvre incomparable qui pousse galeries et artistes à montrer les plus belles œuvres.

Forte de son succès, Art Basel se décline à Miami, ce qui permet d'allier œuvres, soleil et fêtes délirantes au plus fort de l'hiver et en Art Basel Hong Kong. Mais les amateurs ne ratent pas non plus la Frieze à Londres l'Armory Show de New York (une des plus anciennes, théâtre du scandale de l'urinoir de Duchamp), Bruxelles, Milan, Dubaï, Shanghai... Sans compter les rendez-vous non marchands incontournables comme la Documenta de Kassel ou la biennale de Venise.


Laure Prouvost fait tapisserie


Alors bon, c'est très bien, mais quoi?

Parce que ne nous leurrons pas, dans chacune de ces foires, on retrouve globalement les mêmes galeries, qui présentent les mêmes artistes. Oh bien entendu, il y a quelques différences, un pays sera mieux représenté dans sa zone géographique d'influence, sans doute. Les galeries adapteront leur programmation. Mais globalement, on passe de Bâle à New York ou à Londres entre les stands des mêmes Zwirner, White Cube, Ropac, Perrotin, Templon, Mennour, Lisson ou Kurimanzotto. On verra les mêmes Anish Kapoor, Olafur Eliasson, Sophie Calle ou Ai Wei Wei. Et étrangement, on retrouve les mêmes collectionneurs, qui ne se contentent pas de venir à la foire organisée près de chez eux, mais tournent aussi dans cette valse autour du monde qui leur permet de voir à chaque fois, en une journée, près de 2000 artistes.


La circulation des œuvres

Après tout, si les collectionneurs ont assez d'argent pour passer leur vie à voyager me direz vous, grand bien leur fasse. Certes. Le problème se pose d'avantage pour les galeries qui doivent suivre ce mouvement qu'elles ont initié et ne maîtrisent plus. En quelques années, les ventes se sont déplacées des galeries aux foires qui constituent désormais aux environ de 30% des ventes. Ce ne sont plus les collectionneurs qui viennent aux galeries mais les galeries qui doivent venir aux collectionneurs. Et évidemment, toutes n'en n'ont pas le moyens. Au coût du stand (compter 50 000 euros) s'ajoute le prix du transport des œuvres, les assurances, les voyages des collaborateurs pendant que le loyer et les frais fixes de la galerie continuent de courir... Et ce, à renouveler au moins un mois sur deux dans l'année. Pas simple.


Dora Budor - New Gallery


Et la Fiac dans tout ça?

Et bien pas mal cette édition, pas mal. Le rendez-vous parisien qui avait frôlé le déclassement il y a quelques années est repris en main. Dirigé par Jennifer Flay, il a su resserrer sa sélection de galeries au prix de choix qui avaient ému le Landerneau parisien de l'art contemporain l'année dernière. Dura lex sed lex. Offrant plus d'espace aux grandes galeries internationales, force est de constater que le niveau général de la foire s'est apprécié.



Cela dit, comme souvent, c'est au premier étage que les choses intéressantes se passent. Courrez voir les galeries moins mastodontes mais plus pointues que sont la GB agency, la New gallery, Jocelyn Wolf, ou la merveilleuse barcelonaise SDProject. Là vous aurez des gens disponibles pour vous expliquer les œuvres et vous faire découvrir des univers singuliers. Profitez-en, vous avez tout le monde de l'art contemporain pour vous servir.

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