«Nos revendications légitimes n’ont rien de subversif»
Après avoir terminé la structuration centrale de son parti, Talaie El Houriat, Ali Benflis a entamé, hier, une série de rencontres régionales.
C’est à partir de Sétif que l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2014 a affirmé que son parti est en «ordre de marche… en vue d’aider notre pays à sortir de l’impasse totale dans laquelle il a été fourvoyé».
Rappelant ses incessantes «mises en garde contre les retombées incalculables de cette impasse et les périls qu’elle faisait peser sur le pays tout entier», Ali Benflis indique qu’«il n’y a rien à attendre de rassurant d’une vacance du pouvoir qui laisse le pays sans chef, sans source d’inspiration et de direction et sans centre de décision connu et visible».
Que peut-il attendre «de constructif d’une vacance du pouvoir qui a mis les institutions et l’administration publiques dans un état de quasi-léthargie» ?
Soutenant que l’Algérie est entre les mains de forces extra-constitutionnelles, le président de Talaie El Houriat affirme encore une fois que «la vacance du pouvoir qui dégénère en ce moment précis en ce que j’ai appelé une épuration politique pour crimes de non-allégeance devient de plus en plus intenable et insupportable».
Selon lui, «le discours politique du régime en place se durcit et verse dans l’inconvenant et devient blessant et méprisant». Pour M. Benflis, «le régime politique en place menace, accuse, intimide et pense pouvoir bâillonner, ligoter et bander les yeux de tous ceux qui se sentent un devoir et une responsabilité d’appeler l’attention de notre peuple sur ses échecs, ses errements et ses défaillances».
Ali Benflis le dit sans concession : «Le régime en place se trompe de lieu et d’époque. Il se trompe de lieu, car nous sommes sur la terre d’Algérie, une terre qui ne cède pas au chantage, qui refuse l’intimidation et qui ne sait pas ce qu’est la peur.
Il se trompe d’époque, car nous vivons au XXIe siècle et en ce siècle, les pays et les peuples ne se gouvernent plus par les diktats, par les faits accomplis et par les injonctions.» Le président de Talaie El Houriat rappelle aux tenants du pouvoir qu’«un peuple comme le nôtre et un pays comme le nôtre ne se dirigent que par la confiance, la persuasion et la crédibilité».
Ali Benflis, qui ne cesse de revendiquer le retour à la légitimité, se demande en fait «en quoi l’exigence de représentativité de nos institutions serait-elle une menace à la sécurité nationale» ? Après une longue explication des positions de son parti, l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2014 reprend les revendications de l’opposition nationale pour laquelle «une transition démocratique est vitale pour sortir le pays de l’impasse dans laquelle l’a mis la crise de régime actuelle».
L’orateur indique, en effet, que «le moment de l’alternative démocratique est venu et que son heure a sonné et elle réclame le changement d’un régime totalitaire par un régime démocratique plus conforme aux besoins de notre pays, aux attentes de notre peuple et aux exigences de notre époque».
«Voilà les convictions et les objectifs autour desquels l’opposition nationale se rassemble, et comme vous le voyez bien et comme le voient toutes nos concitoyennes et tous nos concitoyens, il n’y a rien, en cela, de subversif, de périlleux ou de déstabilisateur pour le pays.»