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Mis en examen pour corruption, Sarkozy demande la récusation d'une des juges instruisant l'affaire

POLITIQUE - Nicolas Sarkozy a demandé la récusation de l'une des deux magistrates qui instruisent l'enquête pour corruption dans laquelle il est mis en examen. Il s'agit d'une juge dont il avait mis en cause l'impartialité, a-t-on appris vendredi de sources judiciaires.

Comme l'a révélé Le Monde, la juge visée, Claire Thépaut, s'est retirée du dossier le temps que la demande soit examinée et tranchée par la présidence de la cour d'appel de Paris, a précisé l'une des sources. Cette affaire menace Nicolas Sarkozy d'un renvoi en correctionnelle alors qu'il ambitionne de revenir à l'Elysée, après la primaire à droite prévue en 2016.

"Obsession politique"

Une décision en matière de récusation n'est pas susceptible de recours. La loi prévoit que la récusation est possible notamment s'il y a des liens familiaux ou d'intérêts avec une des parties ou s'il y a entre le magistrat et cette partie "toute manifestation assez grave pour faire suspecter son impartialité".

Nicolas Sarkozy, dont l'avocat et l'entourage n'ont pas répondu dans l'immédiat à l'AFP, avait durement mis en cause Claire Thépaut après sa mise en examen, début juillet 2014, lui reprochant son appartenance syndicale. "Est-il normal qu'on choisisse (...) un magistrat qui appartient au SM", le Syndicat de la magistrature classé à gauche et "dont l'obsession politique est de détruire la personne contre qui il doit instruire à charge et à décharge?", avait-il lancé lors d'une interview radio-télévisée.

Affaire des agendas


Lors de sa garde à vue, il avait rappelé, selon une source proche du dossier, que le SM avait appelé à voter contre lui en 2012 et avait souligné des propos de Claire Thépaut, à l'époque magistrate à Bobigny, dans Mediapart après la victoire de François Hollande: "nous aspirons tous à retrouver du calme, de la sérénité et de la confiance". Les juges soupçonnent Nicolas Sarkozy d'avoir tenté d'obtenir fin 2013 début 2014 via son avocat Thierry Herzog et auprès de Gilbert Azibert, alors magistrat en poste à la Cour de cassation, des informations couvertes par le secret dans l'affaire Bettencourt, où il contestait la saisie de ses agendas.

Les juges, qui disposent d'écoutes téléphoniques de l'ancien président, soupçonnent aussi Gilbert Azibert d'avoir tenté d'influencer ses collègues pour rendre une décision favorable, en échange d'une promesse d'intervention pour obtenir un poste prestigieux à Monaco. Nicolas Sarkozy, qui conteste vigoureusement toute infraction, est mis en examen depuis le 1er juillet 2014, notamment pour corruption et trafic d'influence actifs.

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