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Voeux 2016: François Hollande inflexible sur la déchéance mais promet un "état d'urgence social"

NOUVEL AN - Ne rien lâcher au risque de ne rien régler. Malgré la fronde inédite qui enfle dans la majorité, François Hollande n'a pas profité de ses voeux aux Français pour annoncer une quelconque inflexion sur son très controversé projet d'extension de déchéance de la nationalité.

Le visage grave, le chef de l'Etat a reconnu d'emblée que ses voeux du 31 décembre, d'une durée d'à peine 9 minutes, ne ressembleraient "à aucun autre" tant l'année qui s'achève a été "terrible".

Empruntant un style direct teinté de paternalisme, François Hollande n'a rien voulu lâcher sur les annonces faites devant le Congrès au lendemain des attentats du 13 novembre. "Françaises, Français, je suis fier de vous. [...] Mon premier devoir, c'est de vous protéger", a-t-il martelé en confirmant sa volonté d'inscrire dans la Constitution l'état d'urgence tout comme l'extension de la déchéance de la nationalité à tous les binationaux ayant commis un acte de terrorisme (voir la séquence dans notre vidéo ci-dessus).

Face à la colère de ses amis politique, François Hollande a fait la sourde oreille, reconnaissant la légitimité du débat tout en renvoyant au Parlement le soin "de prendre ses responsabilités", assurant encore que "la France ne doit pas se désunir, doit prendre les bonnes décisions au-delà des clivages partisans". Seule note dissonante, François Hollande a pris l'engagement qu'il ne tolèrerait pas que l'oppose les Français entre eux, ce qui semble contredire le principe de pouvoir déchoir sanctionner certains Français et pas d'autres.




Plan de formation, aides à l'embauche, grands travaux

Faute de donner des gages en matière de sécurité à son camp, François Hollande a en revanche ardemment courtisé sa propre majorité en annonçant plusieurs mesures économiques qui devraient satisfaire les partisans d'un plan de relance keynésien.

"S'il y a un état d'urgence sécuritaire, il y a aussi un état d'urgence économique et social", a-t-il réaffirmé en rappelant que le chômage restait "sa première priorité". Parmi les annonces, un "plan massif de formation" à l'emploi touchera 500.000 personnes supplémentaires qui seront "accompagnées vers les métiers de demain".

Le président a également annoncé de nouvelles aides à l'embauche dans les PME "dès le début de la nouvelle année", un effort significatif en faveur de l'apprentissage de même que la "généralisation du service civique".

Dernière mesure emblématique, actant le succès "mondial" de la COP21, François Hollande a annoncé le lancement d'un "programme de grands travaux pour la rénovation de nos bâtiments, pour le développement de nos énergies renouvelables, pour la croissance verte". Objectif: faire de la "cause du climat un grand chantier pour l'emploi et pour la qualité de la vie".

Des annonces qui devraient rassurer l'aile gauche du Parti socialiste ainsi que les écologistes, partisans d'un Etat stratège et volontariste pour mener à bien la révolution de l'économie verte. Reste à savoir comment ces grands travaux et ces investissements seront financés alors que la France accuse toujours un déficit alarmant.

Reste à savoir surtout si la fracture ouverte par le débat brûlant sur la déchéance de la nationalité (et qui n'est pas refermé) ne rendra pas toute réconciliation entre l'exécutif et ses anciens alliés tout simplement illusoire.

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