Montebourg, une alternative crédible?
Fini le temps des cartes postales ! Les planètes sont alignées favorablement pour le retour d'Arnaud Montebourg. Le chômage ? Il a continué de grimper en 2015, comme il l'avait prédit dès l'été 2012. Le Front national ? Il a dépassé la barre des 30% lors des régionales de l'automne, comme il le redoutait. La gauche ? Elle se déchire autour de la déchéance de la nationalité et la révision du code du travail.
Le ministre avait tiré la sonnette d'alarme dès le mois de juillet 2012, au retour d'un conseil des ministres qui avait validé une politique contraire aux engagements de campagne de François Hollande. Le ministre du Redressement productif n'a pas été entendu. Il a prêché dans le désert.
Même le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel lui donne raison. Dans les colonnes du Monde, il a plaidé la semaine dernière pour "moins d'austérité, plus de solidarité". Tous deux avaient remis en cause le sacro-saint 3% de déficit. C'était le 16 juin 2014 dans un atelier d'Airbus à Toulouse. Le moment était aussi historique qu'inattendu. L'Allemagne et la France se sont exprimées d'une seule voix contre l'ajustement budgétaire aveugle et idéologique. Le vice-chancelier a été recadré par Berlin dans l'heure qui a suivi. Quant à M. Montebourg, il sauté du gouvernement deux mois plus tard à Frangy. Comme si cet autre pacte franco-allemand de Toulouse avait alarmé les deux capitales.
Aujourd'hui, il n'est plus question pour M. Montebourg de répéter à l'envi "je vous l'avais bien dit". Il ne pouvait rêver de meilleures conditions pour revenir, tel Cincinnatus le général romain dont il a évoqué la figure lors de ses adieux à Bercy le 27 août 2014. C'est une évidence. S'il rêve de conquérir l'Elysée, il ne peut passer son tour.
Cette année 2016 est celle des alternatives. Le mot est sur toutes les lèvres. La droite cherche une alternative à Nicolas Sarkozy, la gauche à François Hollande, voire à Jean-Luc Mélenchon. C'est à se demander si une alternative n'est pas également étudiée au sein du Front National face à l'impossibilité de Marine Le Pen de transformer l'essai du premier tour.
La question aujourd'hui n'est donc pas quand M. Montebourg doit se présenter, sinon comment. Dans mon livre, il se déclare "orphelin politiquement". Il se demande ce qu'il fait encore au PS, comme nombre d'autres socialistes. Mais il ne claque pas la porte pour autant. Son ancien directeur de campagne, Aquilino Morelle, est persuadé qu'il a les moyens de forcer des primaires au PS. C'est la piste suivie par Jeremy Corbyn chez les travaillistes britanniques. Il est parvenu à s'imposer face à l'establishment à l'automne.
Arnaud Montebourg ne dévoile pas son jeu. Et pour cause ! Il a appris les leçons du passé. Il est convaincu d'avoir porté François Hollande à l'Elysée et Manuel Valls à Matignon. Un faiseur de roi ? "Oui, mais ça c'est fini", m'a-t-il confié. Autant dire qu'il n'a pas envie de faire le jeu d'un adversaire potentiel. Manuel Valls pourrait être le grand bénéficiaire de ces primaires. Hors de question pour lui de retomber dans le même piège. D'autant plus que François Hollande n'a pas non plus dévoilé ses intentions pour 2017.
Faute de primaires à gauche, il pourrait se lancer comme une alternative aux partis traditionnels. A la Podemos en Espagne, voire Ciudadanos à droite, vu qu'il se présente aujourd'hui comme un "gaulliste social". Il doit rallier des troupes importantes pour y parvenir. C'est son point faible. Mais à la différence de Podemos, il a un bilan. C'est celui que je dresse dans mon livre. J'y décris Arnaud Montebourg dans l'action, je décrypte sa méthode pour l'avoir suivi au plus près pendant ses années à Bercy. Cette enquête montre le patriotisme économique à l'épreuve du pouvoir. Elle dévoile les dessous des principaux dossiers du défunt Redressement productif : l'échec de Florange, le succès de l'usine d'aluminium de St-Jean-de-Maurienne ou le semi-échec ou semi-succès d'Alstom. Au lecteur de juger sur des faits si l'alternative Montebourg est crédible ou pas pour 2017.
Le ministre avait tiré la sonnette d'alarme dès le mois de juillet 2012, au retour d'un conseil des ministres qui avait validé une politique contraire aux engagements de campagne de François Hollande. Le ministre du Redressement productif n'a pas été entendu. Il a prêché dans le désert.
Même le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel lui donne raison. Dans les colonnes du Monde, il a plaidé la semaine dernière pour "moins d'austérité, plus de solidarité". Tous deux avaient remis en cause le sacro-saint 3% de déficit. C'était le 16 juin 2014 dans un atelier d'Airbus à Toulouse. Le moment était aussi historique qu'inattendu. L'Allemagne et la France se sont exprimées d'une seule voix contre l'ajustement budgétaire aveugle et idéologique. Le vice-chancelier a été recadré par Berlin dans l'heure qui a suivi. Quant à M. Montebourg, il sauté du gouvernement deux mois plus tard à Frangy. Comme si cet autre pacte franco-allemand de Toulouse avait alarmé les deux capitales.
Aujourd'hui, il n'est plus question pour M. Montebourg de répéter à l'envi "je vous l'avais bien dit". Il ne pouvait rêver de meilleures conditions pour revenir, tel Cincinnatus le général romain dont il a évoqué la figure lors de ses adieux à Bercy le 27 août 2014. C'est une évidence. S'il rêve de conquérir l'Elysée, il ne peut passer son tour.
Cette année 2016 est celle des alternatives. Le mot est sur toutes les lèvres. La droite cherche une alternative à Nicolas Sarkozy, la gauche à François Hollande, voire à Jean-Luc Mélenchon. C'est à se demander si une alternative n'est pas également étudiée au sein du Front National face à l'impossibilité de Marine Le Pen de transformer l'essai du premier tour.
La question aujourd'hui n'est donc pas quand M. Montebourg doit se présenter, sinon comment. Dans mon livre, il se déclare "orphelin politiquement". Il se demande ce qu'il fait encore au PS, comme nombre d'autres socialistes. Mais il ne claque pas la porte pour autant. Son ancien directeur de campagne, Aquilino Morelle, est persuadé qu'il a les moyens de forcer des primaires au PS. C'est la piste suivie par Jeremy Corbyn chez les travaillistes britanniques. Il est parvenu à s'imposer face à l'establishment à l'automne.
Arnaud Montebourg ne dévoile pas son jeu. Et pour cause ! Il a appris les leçons du passé. Il est convaincu d'avoir porté François Hollande à l'Elysée et Manuel Valls à Matignon. Un faiseur de roi ? "Oui, mais ça c'est fini", m'a-t-il confié. Autant dire qu'il n'a pas envie de faire le jeu d'un adversaire potentiel. Manuel Valls pourrait être le grand bénéficiaire de ces primaires. Hors de question pour lui de retomber dans le même piège. D'autant plus que François Hollande n'a pas non plus dévoilé ses intentions pour 2017.
Faute de primaires à gauche, il pourrait se lancer comme une alternative aux partis traditionnels. A la Podemos en Espagne, voire Ciudadanos à droite, vu qu'il se présente aujourd'hui comme un "gaulliste social". Il doit rallier des troupes importantes pour y parvenir. C'est son point faible. Mais à la différence de Podemos, il a un bilan. C'est celui que je dresse dans mon livre. J'y décris Arnaud Montebourg dans l'action, je décrypte sa méthode pour l'avoir suivi au plus près pendant ses années à Bercy. Cette enquête montre le patriotisme économique à l'épreuve du pouvoir. Elle dévoile les dessous des principaux dossiers du défunt Redressement productif : l'échec de Florange, le succès de l'usine d'aluminium de St-Jean-de-Maurienne ou le semi-échec ou semi-succès d'Alstom. Au lecteur de juger sur des faits si l'alternative Montebourg est crédible ou pas pour 2017.
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